...Voilà.. Alors on va commencer par la question traditionnelle, c’est un petit peu de vous souvenir quand est-ce que vous avez entendu parler, en fait, du PEI, pour la première fois. Est-ce que vous vous rappelez ?
Alors là, difficilement la date exacte, mais...
Mais enfin, les circonstances un petit peu...
Il y a bien quatre ou cinq ans que nous avons entendu ça. Tout simplement, moi, je l’ai découvert par l’intermédiaire du centre Lassalien Français. Nous avons le directeur du centre Lassalien qui nous a un petit peu motivé là-dessus, puisque moi, j’ai fait les formations depuis 1986. Je suis partie de la première équipe de laïcs qui a désirée connaître un petit peu plus la pédagogie Lassaliène et comme ce PEI était avant tout connu en Espagne (ce sont les frères espagnols qui ont fait connaître au frères français cette méthode-là et on nous a donné lors de ces réunions Lassaliènes une information sur ce PEI, sur cette méthode. Alors, les espagnols avaient déjà un certain recul avec la pratique, donc il nous ont permis de voir que ça pouvait être très, très valable. Voilà. C’est comme ça que je me suis intéressée à cette méthode-là.
Donc ça date de 19... vous vous souvenez plus ?
Bien, je ne sais plus exactement les dates . Je vous mentirais en disant que je connais exactement. Le centre Lassalien, je l’ai fait en 1986, le... mettons 1989, peut-être, par là.
Et donc, ça vous a intéressée...
Tout de suite, oui, parce que j’ai toujours fait mon métier en ayant un arrière plan. D’abord, c’était une vocation, parce que j’ai fait quelque chose dans lequelle je m’éclate entièrement. J’adore ça, ça m’équilibre même. Enfin, pour moi, c’est vital. Et puis, c’est pas uniquement transmettre des connaissances dans ce métier, pour moi. Donc, depuis quelques années, j’avais fait le choix de m’intéresser surtout aux enfants en difficulté, parce que je trouvais casse-pieds de faire un beau cours pour des enfants qui comprenaient tout. Je disais, ils n’ont pas besoin de moi, ceux-là, et je voulais être utile d’une autre façon, donc je voulais être utile pour les enfants qui n’aimaient pas l’école pour leur donner bien la notion de se remettre debout et puis d’aller plus loin quoi !
Oui. Et avant vous aviez des enfants qui n’étaient pas en difficulté ?
Oh, j’ai eu un petit peu de tout si vous voulez, mais je veux dire, je n’avais pas fait un choix bien précis, je prenais les élèves qu’on me donnait, puis je faisais au mieux.
Oui, d’accord.
Mais après, j’ai fait une demande pour m’occuper des enfants plus spécialement en difficulté scolaire. Je les trouvais plus attachant et personnellement, je trouvais que ça sortait de ma routine, quoi, parce qu’on se fait plaisir, on refait un beau cours, c’est bien compris du premier coup, eh bien, c’est .... Moi, ça me rase, à la fin, voilà.
D’accord.
Donc, je voulais faire autre chose que transmettre des connaissances, je voulais en même temps, faire de l’éducation.
Et donc, ça, vous avez été enseignante au départ dans un cycle...
J’ai toujours été en collège depuis le début de ma carrière.
Donc au départ, vous aviez quel genre de classe ?
N’importe quelle classe, j’ai fait de la sixième à la troisième, hein, ça, pas de problème, mais je veux dire que j’ai pas fait un choix particulier, je prenais les classes que l’on me donnait, etc. et bon, comme tout jeune prof, au départ, on est content de transmettre des connaissances, c’est certain.
Oui, oui.
Je pense quand même que je peux dire que... vraiment, le virage que j’ai fait en voulant cibler les enfants en difficulté, eh bien, c’est le virage qui a précédé mon engagement chez les Lasalles, donc, j’avais commencé à 35 - 40 ans. Là, j’ai dit, bien il y en a marre, bon. Ca fait 10 - 15 ans que je fais de l’enseignement... le mieux possible, bien-sûr, mais, j’ai vraiment voulu conscientiser ça, faire un choix, essayer de voir comment s’arranger pour que les connaissances passent le mieux... donc pas seulement quoi, faire mon cours, rechercher à entrer en communication, à... exercer en fait les critères de médiations, (je ne savais pas que ça s’appelait comme ça au départ), mais bon voilà.
D’accord. Et donc, qui est-ce qui vous a donné l’idée des frères Lassales ? C’était ici dans le collège ?
Oui, voilà, c’est ça.
Où il y avait une information.
Je suivais le collège d’abord depuis très longtemps, j’ose plus le dire, donc je m’encroûte ici, mais bon, c’est le pire c’est que pour moi c’est jamais de la routine parce que les enfants sont toujours différents. Je dis ça, mais ce n’est pas du tout de la routine.
Oui, oui.
Mais enfin, il y a longtemps que je suis là, et particulièrement, il y avait une personne ici qui était chef d’établissement à cette époque, vers les années 1981 à 1985 qui m’a démontré... qui a un petit peu bousculé mes conceptions des choses et il m’a dit bon sang, j’ai envie de connaître de plus près cette pédagogie Lassalienne qui est centrée sur l’enfant. C’est toujours l’enfant en premier. Toujours s’interroger si on n’a pas réussi, c’est pas... de la faute de l’enfant, c’est toujours de votre faute, parce que c’est l’éducateur qui est..., enfin, voyez, toujours comme ça. Et je dis c’est vrai dans le fond, etc. Et j’ai eu envie de rentrer dans ce système-là et d’apprendre à le connaître, voilà.
Donc au départ, c’est le directeur qui, lui...
En fait, c’est ce directeur-là qui m’a permis d’aller plus loin dans ma réflexion personnelle, mais c’était déjà plus ou moins amorcé je crois, en moi, ça.
Oui, d’accord, c’est ça, donc qui a proposé aux enseignants éventuellement de...
Voilà, il nous a proposé est-ce que ça intéresse de rentrer, de connaître... automatiquement, moi, j’étais prête, j’ai dit oui, quoi.
Parce lui, il était déjà inscrit dans ce.
Bien, c’était un frère !
Ah, c’était un frère, ah oui, d’accord. Donc, c’était un nouveau directeur qui arrivait et... d’autres personnes que vous ce sont inscrites dans cette...
Alors, là, oui, tout de suite, hein, je crois qu’on était une petite équipe tout à faite prête. On est allé à quatre à la fois à chaque... trois ou quatre à la fois à chaque fois et on y est allé, on était bien douze à quinze personnes comme ça par groupe à partir une année les uns... C’était une formation sur deux ans, hein, et nous avons tous (quatorze à quinze personnes) fait une formation sur deux ans. Alors la première année, on était sensibilisé donc à la stature de monsieur de Lassale lui-même, donc, puisque sur la pédagogie de Lassale, on a connu l’homme si vous voulez ; l’homme, ses idées, etc. sa pédagogie au temps de Louis XlV, et puis la deuxième année, il y avait donc... alors ce qui était intéressant, c’est que c’était des rencontres un petit peu internationales. Nous rencontrions des collègues et des chefs d’établissement de pays étrangers, de Belgique, de Hollande, etc. à Paris et donc, ça nous a permis d’échanger déjà, d’avoir un regard beaucoup plus ouvert sur toute une pédagogie qui existait et puis la deuxième année, nous échangions des... c’était plus technique si vous voulez, des techniques pour mieux communiquer rapidement, pour faire une synthèse rapide de ce qu’on pensait, voyez, des méthodes, comme ça, qu’on a... et c’était tout nouveau, parce qu’à cette époque-là, vers 1985/1986, c’était pas du tout évident, on n’avait pas été sensibilisé à ça dans les collèges. Et on a été contents d’avoir un petit peu de ces méthodes là, et ça a motivé toute l’équipe et on est tous rentré, on est devenu collège en rénovation à cette époque-là.
Est-ce que vous vous souvenez, justement, à un moment donné, vous dites, il y a eu un choix et ce choix, vous le référez à quelqu’un qui... un frère qui vous a orienté à...
Je dis ça, mais parce qu’il a été là, il nous a proposé ça à cette époque, mais déjà, moi avant j’avais envie d’être autre chose que le prof, quoi !
Est-ce que vous pouvez parler de ça, un petit peu, le fait que... quelle était cette remise en cause, c’était à quel niveau, qu’est-ce qu’il se passait exactement ?
Eh bien, justement, parce que je me rendais compte que de plus en plus nous avions à faire à des enfants qui n’aimaient pas franchement venir à l’école, hein, ou qui avaient des difficultés de comportement et je sentais qu’ils n’avaient pas reçu forcément chez eux, les bases nécessaires éducatives sur les comportements, sur la politesse, sur le respect de l’autre, enfin, etc. et personnellement, je me disais, mais on rate quelque chose dans notre rôle d’éducateur, on n’a pas simplement à faire un cours de français ou de langue, puisque moi, c’est dans ce domaine-là que j’étais, mais on a aussi à être autre chose, quoi, et je ne trouvais pas toujours pas, je faisais des tas de formations, mais c’était des formations très spécifiques, allemand, anglais, français. Et puis j’ai dit, bon, bien ça, j’en ai fait le tour, moi. J’avais fait à peu près toutes les formations que je pouvais faire là-dessus et je sentais que c’était pas suffisant. Bon, et ce qui m’a fait plaisir dans les formations, (je ne veux pas me gonfler les chevilles), mais, ce qui m’a aussi fait plaisir, c’est que j’ai senti que : un, ça répondait à ce que j’attendais, toutes ces formations donc sur la médiation et que deuxièmement, bien j’étais tout à fait dans le coup, quoi. Et mes façons de faire, d’élever les enfants, etc. j’avais des mots pour le dire, ce que je fais, mais en fait, je le faisais sans avoir les mots précis pour l’exprimer.
Vous vous êtes bien reconnue.
Ca m’a fait plaisir à ce niveau-là, quoi. Pour moi, ça été important, ça, le fait de me sentir bien dans le cours.
Je reviens à cette expérience où vous vous êtes dit je ne peux pas enseigner... je ne peux plus continuer à enseigner classiquement parce que il y a des enfants qui n’ont pas eu les bases éducatives, etc. Est-ce que vous pouvez vous remémorer comme ça, spontanément. Est-ce qu’il y a quelque chose qui vous vient à l’idée, un exemple d’enfant ? Me donner un exemple concret ?
Oui. Par exemple, ne serait-ce qu’un enfant qui était très dure et, j’ai toujours eu la chance, moi, d’avoir le contact avec les enfants. J’en ai aucun qui m’a rejetée, vraiment aucun dans les trente ans que j’enseigne, à part une fois, et cet enfant rejetait pas mal de gens et un jour, il vient me trouver. Il était furieux et il me dit : madame, j’en ai marre ! Mais alors, j’en ai marre, parce que tout le monde me dit que je ne me conduis pas bien et je ne sais pas ce qu’il faut faire pour que je me conduise bien. Alors je dis, la première chose à faire, donc tu vois, là, tu viens de rentrer en classe, eh bien la première chose à faire, bien, tu frappes avant d’entrer et tu attends qu’on te le dise. Bien, il dit fallait me le dire, je ne le savais pas ! J’ai dit bon d’accord, voilà, j’ai dit on a autre chose à faire, on a qu’à faire aussi une autre matière. Ca c’est un cas que je site comme ça, qui me revient spontanément, hein.
Est-ce que vous en avez un autre ?
D’autres... Enfin, il faut dire aussi que j’ai toujours fait autre chose, quoi, j’ai la catéchèse, tout le temps, donc j’avais d’autres rapports avec les enfants, ils en discutaient beaucoup en dehors, j’ai jamais voulu faire la classe pour la classe, bon. Mais j’ai d’autres enfants, vous leurs dites quand même, tu n’as pas pris le temps... Comment c’était venu, ça ?... Non, c’était à propos d’un texte en français, je ne sais plus lequel, c’est un rapport mère/fille, etc. et je faisais une réflexion sur le personnage, etc. et il y a une petite qui se lève et me dit, oui, mais madame, c’est pas vous qui voyez votre beau-père faire valdinguer votre mère et puis la faire traverser la salle à manger comme ça. C’est pas vous. Comment vous voulez qu’on comprenne des choses comme ça en français, alors que on vit ça au quotidien chez nous, etc. Bon, alors, j’ai fait autre chose que du français ! Je me suis dis tant pis, je fais autre chose que du français à ce moment-là. Je vais passer un autre message, mais c’est aussi important que. Et puis, à ce moment-là, il y a V. qui avait la même démarche d’esprit, on avait souvent des réunions entre nous, parce qu’on avait envie d’être collège en rénovation, donc on faisait des semaines facilement de 60 heures de présence ici. On avait énormément de concertation entre professeurs, on essayait de trouver des techniques, on a créé pas mal de choses à cette époque-là, des groupes de niveaux, des tas d’expériences qu’on a tentées, qui ont pris avec les jeunes diplômés, les 16/25 ans. On pouvait les réhabiliter, etc. et ça rentrait dans tout ça, alors a dit on peut plus simplement faire nos cours. On fait nos cours, bien-sûr, il faut arriver à des bons résultats. (D’ailleurs, on a toujours eu de très bons résultats), mais on a en plus eu cette dimension d’éducateurs derrière, quoi. On a été sur N les seuls à s’occuper des enfants en SES là, on est les seuls. Quand il y a eu, vous savez, comment ça s’appelait avant ? les... CPPN On était les seuls à faire ça. Après, les technos, on ait les seuls ici à faire ça. On a toujours été attentifs -mais ça, c’est dans la pédagogie Lassalienne- été attentifs aux plus défavorisé. Pas forcément au niveau..;enfin, au niveau affectif
Donc à un moment donné, en fait, vous avez pris en charge des classes entières d’enfants en difficulté ?
Oui, c’est ça.
C’est ça qui vous a orienté vers les SES en fait. Donc, vous avez été enseignante en SES après.
Bien c’est-à-dire que je n’avais pas trop le droit d’y aller, mais V m’a donné des heures pour aller faire de la communication en langues avec eux et dans ce cadre-là, j’ai pu rentrer. J’ai fait également de la culture religieuse et du PEI dans ces classes-là. Ca m’a permis d’avoir quelques heures chez eux, mais normalement, je n’ai pas tellement le droit en tant que prof de collège de...
Ah bon, d’accord. Vous êtes toujours quand même en classe traditionnelle.
Je suis en classe de collège, mais j’ai demandé par exemple de m’occuper des quatrièmes techno et troisièmes techno dans les classes de collège. J’ai demandé ça.
D’accord. O K donc là, en fait, dans ce qu’on vient de dire, il y a cette idée de vous occuper des enfants, en fait, les plus défavorisés, les enfants en difficulté et puis votre rôle qui est plus que enseigner, de transmettre des connaissances qui est éduquer.
Voilà, éducateur, médiateur.
Et au départ, vous avez parlé un petit peu de vocation, c’est une vocation, finalement pour moi.
C’est-à-dire que pour moi, j’ai tellement de passion pour ce métier-là, que j’ai envie de transmettre cette passion et je pense qu’assez souvent, même pour les enfants en difficulté, je ne dis pas que je transmets la passion de l’allemand ou la passion du français, mais la passion de la communication et de la relation, je crois que je la transmets. Tout à l’heure, les petits S, m’ont interpellée sur la cours, et m’ont dit oh M., tu n’as pas... (Parce que eux, ils m’appellent par mon prénom, du coup, ça m’a un peu bousculé, mais c’est comme ça dans ces classes, il faut que je m’y habitue, bon. Ca rompt toutes les barrières, le tutoiement, mais ils ne le font pas tous, hein, et puis je les encouragé, ceux qui ne peuvent pas le faire, il faut qu’ils s’y habituent aussi à une socialité). Ils me disaient, M, ah bien, on n’a pas cours vendredi avec, comment est-ce que ça se fait ? Alors, je leur explique que j’avais donc une réunion de professeurs pilotes sixièmes ailleurs. Ah c’est dommage, on aime bien être avec toi, etc. Et pourtant, je ne leur fait pas un cours, là. Je vais avec eux, je fais du PEI ou de l’arche, etc. Donc, ce que j’ai transmis, c’est pas la passion d’une matière, je crois que c’est une certaine qualité d’écoute et de dialogue, que j’essaie de transmettre plus à ces enfants-là, quoi.
C’est à dire que vous, vous vous mettez dans cette qualité d’écoute et de dialogue que vous essayez d’avoir, et quand vous dites...
Bien, eux aussi, hein, attention, c’est réciproque.
Voilà. Vous essayez que chez eux...
Intentionnellement, qu’ils profitent de...
Vous essayez que chez eux, de la même façon, il y ait cette écoute et cette.. au coeur d’une relation, finalement.
Et s’ils veulent que je sois partenaire, tout le monde joue le jeu, sinon, je ne joue plus. Je redeviens la... Je dis, non, j’ai plus envie d’être votre partenaire, j’ai plus envie, vous ne vous comportez pas, vous n’avez pas respecté les lois de socialité qu’on a vues ensemble. Vous étiez d’accord pour les appliquer, moi, je ne les applique pas non plus, hein. Et comme ils m’aiment bien, ça marche ! Je crois que d’abord, il faut qu’ils aient envie de faire quelque chose avec vous.
D’accord ; Alors, comment vous faites le lien avec le PEI, là ? Cette idée de créer chez l’enfant cette qualité d’écoute et de compréhension ?
Bien d’abord, quand on a revu avec un outil, il faut que premièrement, que l’outil corresponde à un besoin chez eux. Si on se ramène avec un outil dont ils n’ont pas besoin, je ne vois pas à quoi ça sert. Donc, nous choisissons d’abord une tâche qui va leur plaire, enfin qui va leur plaire, ce n’est pas le mot, mais qui va leur être utile, bon, puis ensuite tout est dans la façon de le présenter, de les amener à avoir envie de le faire, hein. Bon, alors si vous la page ...non..ah il y a quelque chose d’intéressant, il y a une façon de le présenter, hein qui va donner envie, qui va donner le goût et maintenant c’est ça qui est surtout important. Et dans mes cours, c’est pareil, quoi, j’essaye avant tout de donner... de trouver la petite phrase, de trouver le geste ou le sourire ou au contraire le silence qui va permettre de commencer le travail.
Vous pouvez me donner un exemple concret, par exemple en pensant à une page que vous avez faite ?
De PEI ?
Oui, de PEI par exemple. Une situation. Vous revoyez la situation que vous pourriez décrire un petit peu ?
C’est difficile, parce que cette année j’en fait plus de PEI... Alors...Si, les petits sixièmes, là. J’ai fait une ou deux séquences de PEI au départ, parce que c’était le bazar dans leurs affaires, alors, on avait décidé de faire une ou deux pages de points pour se repérer dans l’espace, donc avec des indices. Savoir que c’était important de prendre des indices. Et puis une ou deux pages de classification, des pages de comparaisons.
Donc, c’était par rapport au fait qu’ils rangeaient pas bien leurs affaires.
Alors, on a dit voilà, écoutez, vous voyez bien, vous n’arrivez pas à vous en sortir, vous oubliez des affaires à la maison, donc on va vous proposer des exercices puis vous allez voir, c’est très facile à faire, pour pourrez même coller vos parents là-dessus, bon, etc., qui vont vous rendre beaucoup plus performant là-dessus. Et ça a marché, ça plaisait beaucoup ! Moi, j’avais même fait l’amorce en leur donnant un de ces petits exercices pièges, vous savez où on leur dit de lire 24 consignes et en fait il n’y en a qu’une ou deux à suivre. Il faut lire jusqu’à la fin, il fallait pas tout faire. J’ai dit vous voyez, dans la vie, on peut se faire piéger et puis je dis, vous le faites à vos parents, chez vous ce soir et vous verrez bien ! Alors, si vous voulez, on leur donne un partenaire, on leur donne envie de faire des expériences, puis deux. A ce moment-là, ils ont eu envie d’aller plus loin.... Ca vous convient, ça ?
Ah tout à fait, c’était très bien.
Ca ne me revient pas.
Non, non, ce n’est pas évident !
Alors, si on revient sur le PEI. En fait, vous avez pratiqué à partir de quand et pendant combien de temps, finalement ?
Alors, j’ai fait du PEI pendant 4 ans, mais vraiment intensif.
Intensif, oui.
Là, j’en fait occasionnellement. C’est un outil parmi d’autres que j’ai à ma disposition quand j’en sens l’utilité, parce que maintenant j’ai quand même pas mal de méthodes possibles.
De temps en temps, maintenant. Donc en fait, ça a commencé quand ? Est-ce que vous souvenez de... ?
Ah, là, là, ca a commencé avec la formation PEI, mais alors, là, quand est-ce que j’ai commencé, je ne me souviens plus !... Vous m’auriez dit ça, j’aurais mes feuilles, maintenant, je ne sais plus !... Alors, attendez, Lassalien en 86 - 87. Peut-être en 90 je pense.
En 90.
90 - 94 intensif et depuis 95 - 96 j’ai fait moins d’intensif, puisqu’on a cumulé d’autres méthodes. Je pense que ça reste peut-être toutes les semaines en SES, mais j’en suis même pas sûre. Je crois que V a plutôt Api et ’You can do it’ puis l’éducation des choix, systématiquement. Par contre, ce que je peux dire, quand même, c’est que tous les profs qui ont fait la formation PEI et il y en a pas mal, ils disent tous que ça a changé la façon de faire leurs cours, quoi. Si vous voulez, eux-mêmes, ils ont été modifiés par leur pratique du PEI. Souvent on fait notre cours façon PEI.
Ah oui !
J’avais une collègue qui a présenté un cours d’histoire qui s’y prêtait bien- sûr, avec des dates, des événements, etc. tout-à-fait façon PEI. Elle l’a présenté sur une feuille avec classifications. C’était facile à faire, mais on ne peut pas faire ça tout le temps !
Et, quand vous avez fait cette formation en fait au PEI, c’était à Paris peut-être ?
Oui, Paris.
Est-ce que vous vous remettez dans cette ambiance de la formation, dans la découverte peut-être de lectures ou de rencontres de personnes, est-ce que vous pouvez dire ce qui vous a au fond intéressée ?
Bien ce qui m’a intéressée, je me suis rendue compte que ça me modifiait mon ... au fur et à mesure que je faisais des exercices... (d’abord, je suis passionnée de nature, hein, on peut dire) alors je me suis lancée à fond là-dedans, je travaillais jusqu’à deux ou trois heures du matin, parce qu’il fallait avoir tout l’instrument pour le lendemain matin. J’ai voulu vraiment jouer le jeu à fond. J’ai fait l’expérience à fond, et je me suis rendue compte que personnellement, ça m’avait modifiée. J’étais plus performante au niveau de l’organisation, enfin des choses où je ne me posais pas trop de questions, mais j’ai gagné en efficacité, bon. Et j’ai dit, bien, si moi je gagne en efficacité, il n’y a pas de raisons que les enfants, ce ne soit pas la même chose, et ça m’a donc donné envie de transmettre ceci aux enfants, puisque je trouvais que c’était bon pour moi, hein !
Peut-être de voir une possibilité de développer le cognitif, l’intelligence... bon.
Oui, oui. Notamment, je crois, et j’ai toujours essayé de demander à mes collègues qui ont des enfants au lycée après, s’ils voyaient une différence avec les enfants qui ont fait le PEI ou pas ? Ils ont tous dit qu’ils étaient plus autonomes vis-à-vis du travail et je crois sincèrement que c’est vrai. Enfin, moi, je le vois dans la vie de tous les jours ; même chez moi, j’ai gagné en efficacité, en... au niveau de l’organisation, du classement, des petites choses toutes simples, mais qui arrangent bien quand même, hein. Je crois que ça donne des mots plus précis, donc un langage plus précis, donc une efficacité à travers ce langage. Du moment qu’on a des mots précis pour dire ce que l’on va faire, ou ce que l’on a fait, ou ce qu’il faut faire et bien automatiquement, les actions deviennent plus ciblées, plus précises et plus techniques et ça, enfin moi, en français notamment j’insiste bien sur ce truc-là, parce que je crois sincèrement que c’est dépendant. Les gens qui s’expriment de façon vague sans cesse sont moins efficaces que les personnes qui s’expriment avec des mots précis sur des actions précises, sur des lieux précis, c’est plus net, ça nous fait mieux comprendre et c’est plus efficace, voilà. Je pense que j’y crois vraiment.
C’est ça. Et donc vous vous êtes rendue compte que pour vous c’était intéressant dans votre fonctionnement et ça vous a motivée à... finalement à le faire pour les enfants.
Et notamment chez les enfants en grande difficulté, comme les enfants de c’est plus encore évident ; et on l’a même fait avec des surdoués, entre guillemets, qui n’étaient pas spécialisés, par exemple. Au niveau de la spacialisation, ça peut être intéressant, même pour des enfants qui par ailleurs fonctionnent très, très bien.
Et quand vous revoyez ces moments de formations, à part ça, est-ce qu’il y a d’autres choses qui vous ont séduites un petit peu, autour du PEI ?
Moi, j’aime tout ce qui est recherche, j’aime bien innover ce que je ne connais pas, j’aime bien de tout ’squoiter’, ça été pour moi... Moi, je pourrais aller à l’école toute ma vie, j’adorerais, hein vraiment. Vivement que je sois à la retraite, j’irais à l’université du troisième âge. J’apprendrais le chinois, j’apprendrais... bon, bien voilà, parce que j’ai goût à cela.
Oui, le désir de rechercher, de...
Du matin au soir. Tiens, voyez, j’étais tranquille, j’étais en train de faire des mots fléchés, j’aime toujours... J’aime pas rester à ne rien penser.
D’accord. Et autrement, est-ce que vous avez rencontré le professeur Feuerstein ?
Je n’ai pas eu cette chance. J’aurais bien voulu, mais je n’ai pas eu cette chance.
D’accord.
Mais, par contre quand on a fait le LPAD, donc là, il a fallu faire un petit mémoire et lui envoyer à lui personnellement et j’ai pas eu de réponses non plus, je ne sais pas trop, mais enfin on a eu un espèce de petit diplôme qui venait de là-bas et c’est tout ce que j’en ai. Mais j’aurais bien voulu, je n’ai pas eu l’occasion. Les fois où il est venu, je n’ai pas pu y aller, je ne le connaîs pas. V. y est allé.
Et vous disiez aussi, tout ce côté médiateur en fait est important. Alors, est-ce que vous pourriez en parler un petit peu de ça ? Ce qui vous a intéressée par rapport à la médiation, parce que vous avez dit en même temps, la médiation bien finalement c’est l’éducation. Je voulais être éducatrice et puis j’ai rencontré la médiation et puis je m’y suis retrouvée un petit peu ?
Oui, enfin la médiation, bien c’est je vous dis, c’est les trois premiers critères, hein : l’intentionnalité, la réciprocité, la transcendante. Donner le pourquoi on fait ça, donner envie de travailler avec vous et puis à l’air... élargir ça, c’est-à-dire dans quel but on fait faire ça pour un petit machin de rien du tout ; on fait ça pour découvrir l’avenir ou quelque chose comme ça, et je crois que je travaille surtout là-dessus, c’est les trois grands pôles à l’heure actuelle au niveau de la médiation.
L’intentionnalité...
La réciprocité et transcendance.
Ce que vous entendez par transcendance, concrètement ce serait quoi dans votre activité ?
Eh bien, je ne travaille pas en sixième pour qu’ils passent en sixième uniquement, je travaille en sixième pour faire d’eux des adolescents responsables, pour faire d’eux éventuellement, des enfants qui vont être autonomes dans leur vie d’adulte, voyez, je ne pense pas uniquement à la classe d’après quoi, hein, mais j’essaie de leur communiquer ça.
C’est ça. Donc en fait vous, vous incarnez la transcendance quand vous pensez faire un enfant au-delà de ce qu’il est en train de faire, responsable...
Et au delà de la matière.
Et au-delà de votre matière.
J’ai pas une leçon sur les compléments circonstanciels de lieu pour faire une leçon, sur les compléments circonstanciels de lieu parce que c’est dans le programme, je le fais, parce que je pense que c’est important d’être bien spacialisé et que plus tard, un adulte qui est bien spatialisé, il ne peut pas se tromper sur une machine ou n’importe quoi, je donne une dimension à ce qu’ils font quoi, sinon, ce n’est pas marrant de faire ça.
Oui, oui, d’accord. Et comment ça se passe la transcendance ? C’est-à-dire que vous expliquez pourquoi vous faites ça ? Comment... Est-ce que vous...
Bien, on cherche ensemble à quoi ça va servir.
A quoi ça va servir, donc ça revient un petit peu au
Voilà, je les fais réfléchir, je fais réfléchir les enfants et je dis bien faire une leçon là-dessus et ils disent : bien ça sert à rien de faire une leçon là-dessus, c’est pour quoi faire et je dis à votre avis, ça va servir à quoi, ça plus tard, ça, parce que bon... si vous voulez qu’ils retiennent et qu’ils aient envie, il faudrait quand même que ça serve à quelque chose, on est pas idiot, on va pas faire quelque chose pour rien, hein. On n’a pas encore la sainteté de faire quelque chose pour rien du tout, hein ?
D’accord, comment savoir poser les questions...
Je les rends partenaires, hein, c’est ça. C’est simplement rendre les gens partenaires et puis qu’eux, ils soient à l’aise en cours, quand ils sont avec moi, j’aime bien qu’on soit à l’aise. Par contre attention, il faut respecter les lois de la communication, on ne parle pas n’importe comment, on lève le doigt, autrement, bien, c’est plus possible !
Oui, oui, d’accord.
Il y a tout un travail en début d’année là-dessus, hein avant de se lancer parce que on ne peut pas se lancer comme ça. Bien mettre les bornes à chaque usage.
Bien indiquer les lois, cette notion de loi.
Pas les lois, en fait c’est eux qui le font remonter hein, ils se rendent compte que ça ne marche pas quand on ne fait pas ci, quand on ne fait pas ça, donc on dit alors on dit pour que ça marche, qu’est-ce qu’il faut faire, et hop, on l’écrit.
Quel lien il y aurait avec le PEI ?
Eh bien, il y a des instruments, à la limite, hein. si on voit que ça ne marche pas, on peut faire des instruments là-dessus pour faire ressortir un principe, hein. Par exemple, bien L. au départ, quand ils disent que pour se repérer, il faut avoir des indices, bon, bien... on a élaboré les emplois du temps, par exemple. Les indices, on mettait tous les cours de français de la même couleur, tous les...bon. Les indices, c’est-à-dire un emploi du temps dans leur chambre, un emploi du temps dans leur bureau, un emploi du temps dans le cahier de texte, comme ça on en avait par tout. Voyez, des petites choses comme ça. On l’applique à la vie tout de suite, à travers les cas.
Oui, donc ça, ça vous est arrivé de faire émerger ces...
Je sais pas, moi, qu’est--ce qu’on avait évoqué autrement ? Vous me demandiez de noter certains indices, mais...
Par rapport aux lois, par rapport aux indices ?
Par rapport à la communication, par exemple, bon, eh bien, ça c’est tout de suite dès le départ. Il y a des enfants qui sont très... toujours prêts à... bon, et alors je laisse d’abord comme ça. Et je dis qui a compris, qui a entendu ? Je dis est-ce que c’est une bonne communication ? D’autant qu’en début de sixième, il y a des leçons de français sur la communication, donc c’est lié, et on a vu qu’il y avait un auditeur, un récepteur, on fait le truc avec le téléphone... il y a pas une bonne...on entend pas bien, il y a des parasites, etc.
Donc, vous leur donnez des repères par rapport à ça.
Voilà, des repères, et je crois que c’est important au départ de donner des repères, parce que si l’on veut faire exploiter quelque chose sans donner vraiment les bornes à ne pas dépasser, ça ne peut pas marcher.
C’est ça, donc vous utilisez le PEI, pour notamment au niveau de cette communication....
C’est ça, c’est une bonne façon de faire... expérimenter... des choses qui vont servir à bâtir... une société, quoi.
Donc, faire émerger vous disiez des principes en fait.
Oui, aussi bien en classification qu’en comparaison qu’en... se situer dans l’espace, se situer dans le temps. Je ne fais jamais la relation familiale, parce que j’ai trop peur à l’heure actuelle avec les souffrances qui sont dans les familles, je n’ose pas, mais ce serait bon.
Alors, ce que vous dites, vous partez...
Je vois les besoins.
Vous revoyez les besoins et vous partez des besoins et le PEI en quoi il va vous servir. C’est pas du PEI du début à la fin.
C’est un outil parmi d’autres, voilà, et dans ce PEI, je vais prendre les éléments qui me semblent utiles pour faire surgir du groupe, des principes qui vont me permettre après de leur faire conscientiser les choses qui sont nécessaires pour grandir, quoi.
C’est ça. Et par rapport donc à ces choses qui sont nécessaires d’être conscientiser, ce que vous avez dit pour l’instant, c’est donc leur apprendre la communication, les repères par rapport à l’éducation.
Les repères dans l’espace, dans le temps, le respect des personnes. Ca rejoint un peu la communication de toute façon, hein. Et puis qu’est-ce qu’on a fait encore... alors, les comparaisons, parce que il faut parer toujours négativement. Ils étaient prêts des écrits, le cours d’avant cette classe-là. Ces enfants qui roulent assez bien cette année-là en sixième et comme tout enfant qui roule bien, il y a tout le temps un petit peu d’élitisme et on recherche toujours à être plus fort que l’autre, hein. Ils disent pas plus, mais ils disent toujours et moi, et moi, et moi. Alors, on a fait une comparaison, parce que comparer c’est pas chercher le plus ou le moins, c’est chercher ce qui est différent et ce qui est semblable aussi et on a vu que on était différent, mais qu’on avait des choses semblables, et que c’est pas parce qu’on était différent, il y a forcément le plus ou le moins, etc. J’ai pu faire un travail là-dessus.
Et c’était un petit peu le principe au départ qui vous motivait, d’apprendre le respect de l’autre et en fait vous prenez comparaison par rapport à ce principe.
Voilà, parce que je trouvais que les plus et les moins là, que c’était mal utilisé. J’ai, tiens, je pourrais bien peut-être faire quelques pages de comparaisons, qui montreraient que bien oui, il y avait des plus grands, des moins grands et des saints, des plus petits, mais c’est peut-être pas ça. Et alors on leur fait comprendre quand on comparait, on avait des critères qu’on se choisissait ; alors, des critères des différenciations et de similitudes et que ces critères-là, c’était tout à fait personnel, souvent. Qu’on pouvait très bien prendre ce critère-là, mais qu’on pouvait en prendre d’autres et alors, justement, ils s’exprimaient sur quelque chose et je disais quel critère as-tu pris pour dire ça, quel critère ? Et après, quand il y en avait un qui critiquait, je disais, quel est ton critère pour ça ? Et bon, étant donné qu’ils connaissaient les mots, on peut d’avantage agir, parce qu’ils savent ce que ça veut dire.
Donc ça, ça permet quoi chez l’enfant après ?
Je pense que l’enfant connaissant la notion, ayant vécu à travers des exercices une expérience. Cette expérience étant associée à des mots un peu techniques, au moins quand vous faites référence dans sa vie à lui..., on a un langage commun et ça permet une communication un peu plus approfondie si vous voulez. C’est un des avantages que je vois à cette méthode du PEI. C’est l’acquisition de mots qui rendent la communication plus précise, plus facile, donc plus approfondie.
Si on vient un peu maintenant à votre idéal d’enfant par rapport à votre métier d’éducateur, c’est pas l’idéal d’enfant, mais... quelles sont un peu les finalités que vous visez justement dans votre activité ? mais on en a déjà parlé.
Ce que je veux, c’est mettre un homme debout. Je ne veux pas qu’un enfant en sortant de mes cours se sente... Je veux lui donner tout ce qui est possible, lui permettre de connaître... d’abord c’est possible... mais quand il veut pas, bon... de le rendre partenaire, justement pour avoir envie d’aller plus loin. Je peux me... d’oser, quoi. D’oser se lancer. Lui permettre d’être autonome, de ne pas avoir peur et d’avoir confiance en lui, et notamment, on vit ça beaucoup avec les quatrièmes et troisièmes techno. Quand ils nous arrivent, la plupart du temps, surtout en français, parce que c’est souvent le français qui les a fait chuter, automatiquement dès que vous commencez à leur donner du travail...Oh, mais de toute façon, je suis pas bon, oh, mais de toute façon moi, je vais pas savoir ça. Donc, là, comme ça pendant tout un trimestre à redonner une image de soi un peu... à redorer un peu l’image de soi. Alors là, bon, le PEI n’est pas mal, mais il y a aussi quand même aussi ’You can do it’.
Et vous disiez donc, vous leur donnez confiance et vous leur permettez d’être autonome. Comment ?
Alors, comment, au départ en trichant un petit peu, entre guillemets. C’est- à-dire que je leur donne des exercices où je suis à peu près sûre qu’il vont réussir. Alors, comment faire, je leur donne quand même des choses de quatrième, mais je leur donne une aide. Une aide notamment au niveau du contact, hein. Je montre que le prof aussi, on est partenaire et on peut se tromper. On a le droit de se tromper. Le droit à l’erreur. Notamment les pages d’erreurs, je trouve ça très intéressant. On a le droit à l’erreur, ça fait partie de l’apprentissage, puisqu’on dit que l’erreur est source d’apprentissage dans les principes. Donc le droit à l’erreur, parce que souvent, ces enfants-là ils pensent que c’est horrible de se tromper. Par exemple...le droit à l’erreur..., ça, c’est difficile aussi. Savoir qu’on est pas nul parce qu’on fait une erreur. Ces enfants-là, ils se résument souvent dans leurs exercices quoi, si vous voulez. Je n’ai pas de bonnes notes, je n’ai pas de bons carnets, je suis nul. Mais on lui redémontre qu’il a des tas d’autres qualités. Alors, là, c’est l’éducation du choix qui est intéressant à ce niveau-là comme instrument. Ca leur permet de montrer toutes les qualités qu’ils ont au dehors, qu’ils sont capables de faire des tas de choses. Donc, redonner confiance en soi à travers ce genre de choses, redorer un petit peu l’image de soi en voyant quel est le potentiel qu’on a en soi et puis bon, donner envie de travailler, donc là, activer non pas la sévérité mais la fermeté quand même, mais la chaleur humaine, quoi.
Tout ça pour l’entourer de confiance.
Me fier au regard pour ça, moi, le regard... avoir le regard accueillant et non pas le regard qui est toujours en train de juger. Ca ne m’empêche pas, je fais pas un chahut à faire les choses. C’est toujours une histoire de bornes, quoi. Il y a des choses qu’il ne faut pas dépasser, surtout, voilà, toc. Et puis, le reste, on est partenaire, on est à égalité, on est pas le prof... je ne suis jamais à mon bureau...
Donc, c’est un petit peu un style de relation, de contact, de l’accueil...
Oui. On est tous des êtres humains en devenir quoi, voilà. Moi, je sais des choses qui peuvent les aider, eux en savent que je ne sais pas très bien, eh bien voilà et puis on fait avec ça. Puis, moi, j’ai un programme à leur faire passer. Je suis là pour les aider. Je suis là aussi pour dire halte-là quand, bon... Je suis là pour les rassurer, je suis là... bon, mais eux, ils ont aussi leur part à faire là-dedans. On est partenaires. Ca marche en général.
Alors, vous disiez, oui en fait ça fait partie sur la confiance que vous avez développé pendant un temps la confiance, vous m’avez dit connaître c’est possible, être partenaire et être autonome. Donc, partenaire aussi, vous m’avez pas mal développé. Rendre un élève autonome, en fait, ce serait quoi, concrètement ?
Bien savoir se passer...Alors ça, c’est dans les contrôles qu’on donne après. On voit si oui ou non, ils ont été capables, sans médiation, de se débrouiller.
Et les PEI...
Au niveau de l’autonomie, c’est plus difficile, moi j’avoue que là, au niveau PEI... Comment faire acquérir le... Si, évidemment, chaque fois qu’on a mis un principe et puis qu’ ils recherchent des applications, vous savez dans les quatre domaines scolaires, professionnels, personnels et familiaux ; c’est évident qu’à force de répétitions de petites choses à trouver comme ça... si, je suppose que ça donne quand même de l’autonomie, hein. Ca le fait aussi avec les valeurs morales avec Arche, là. Souvent... l’autre jour, ils faisaient référence ah oui, tient, untel, il a fait ceci dans sa vie, c’était pas bien, c’était bien, ah oui, mais c’était comme machin, dans la bible, on a vu ça l’autre jour. Voyez, on fait référence... Je prendrais un petit peu d’avantage PEI, mais façon textes, des valeurs morales, qui aident les enfants à réfléchir sur ce qui est bien, ce qui est mal dans certaines circonstances en dehors de toutes religions, hein. Choses morales, je croirais d’avantage aux feuilles qu’on a fait là, sur... mais c’est toujours façon PEI, mais sur les valeurs morales, sur les textes qui sont bibliques. Moi, je fais ça sur les textes bibliques, parce qu’on est de culture cléricale, mais j’avais une de mes collègues qui est un petit peu mal à l’aise avec ça, elle a carrément pris des textes de la mythologie grecque, voyez, on peut faire sur n’importe quoi hein.
Oui, oui. Et donc là, vous y voyez un peu d’autonomie dans ce...
Oui, parce que si on acquiert du discernement au niveau des comportements humains, je pense que... on se fait moins avoir hein. Si vous avez une profonde connaissance des comportements humains, je pense que d’abord ça vous rend plus accessible..sur d’autres et puis également... et surtout vous ne vous laissez pas avoir par tel ou tel comportement, parce que vous savez exactement ce que ça suppose... Enfin, exactement... C’est un mot qu’on ne devrait pas ..;au comportement lui-même. Enfin, vous avez pu apprécier un petit peu plus, à travers des expériences que vous avez vécues, que vous connaissez. Il me semble que c’est aussi un secteur intéressant.
Oui, oui, ça renvoie à ce que vous disiez : connaître ses possibles, donc l’autonomie, c’est connaître le comportement humain, donc se connaître.
Oui, voilà. Si vous connaissez les comportements humains, ça vous amène à vous interroger sur les vôtres, hein. Donc, à aller plus loin et moi, c’est ce qui m’a amené à faire de la formation ’You can do it’.
Oui, oui, d’accord. Donc c’est ça la finalité, mettre un être debout, connaître ses possibles, le rendre partenaire dans la relation, qu’il soit autonome, qu’il est confiance en lui.
Et qu’il ose, qu’il parle, j’espère.
Qu’est-ce que vous entendez par qu’il ose, en fait ?
Bien, qu’il dépasse un petit peu ses possibles en disant je ne suis pas très sûr d’y arriver, mais je vais y aller quand même, parce que je me sens bien sur mes deux pieds, donc j’ai envie de faire un saut.
D’accord.
On en a comme ça, qui de suite sont battus avant de commencer. Oh non, je ne vais même pas essayer de faire ça, tout ça, je n’y arriverai pas. Je dis essaie d’abord, après tu pourras dire si tu n’y arrives pas.
Donc, dans tout ce que vous avez dit, en fait, on ressent cette volonté, plus que d’enseigner, qui est d’éduquer, qui est de contribuer à faire émerger...
Parce que j’ai foi en l’homme, quoi.
Vous pouvez parler un petit peu de ça...
Oui, c’est pas seulement Feuerstein hein, tout le monde est perfeptible à vie. On peut toujours. Tout le monde vit...je crois, on a que deux fois, donc je me refuse à penser qu’on va renfermer un enfant ou un adulte, n’importe, dans une étiquette à vie, sous prétexte que depuis dix ans ou depuis vingt ans, il se comporte comme ça. Il a le droit de changer. Et je veux lui donner cette possibilité, il l’a prendra ou pas, ça, c’est sa liberté, mais je veux (enfin je veux,) je voudrais être celle qui est là dans sa vie pour lui avoir donné cette possibilité, s’il le désire d’être perfectionné, d’aller plus loin.
Donc, ça vous a engagé à vous orienter vers les enfants en difficulté...
Parce que je m’y sens plus utile.
Oui, parce que vous disiez que vous étiez plus utile. Et par rapport... puisque là, tout ce que vous avez dit est beaucoup orienté vers cette volonté, cette vocation auprès des plus démunis et...
Mais je fais aussi des cours d’allemand avec des enfants qui sont très...
Alors, comment ça se passe encore, par rapport à ça, par rapport au contenu disciplinaire, par rapport au programme ?
C’est la même chose, mais si vous voulez, c’est beaucoup plus facile à faire passer, donc... je les aime tout pareil, seulement je me donne moins de mal, étant donné que bien... ça coule de source, pratiquement quoi. Mais j’ai quand même cette relation toujours de chaleur, de... hein, bon, là les quatrièmes s’en allaient : ah bien, madame, on va là-bas, on pensera bien à vous, enfin, des petites choses comme ça, des petites choses toutes simples, mais qui montrent qu’il y a quand même quelque chose qui passe quoi.
Et le PEI est-ce que ça vous a finalement servi pour votre cours, dans le système classique, je veux dire.
Ah bien oui, je veux dire moi, j’ai mes cours qui ont été beaucoup plus structurés.
Plus structurés, par exemple ?
Bien oui, l’objectif qui... je fais ça dans plus d’objectifs, le plus d’objectifs possibles dans ce cours, et dans quoi, dans mon projet d’année, soit dans mon projet pour les amener à une seconde, j’ai quand même je pense, vu mes cours d’une façon plus ouverte je crois. J’ai osé lâcher la rampe si vous voulez.
C’est-à-dire...
Parce qu’avant quand vous êtes jeune prof, vous faites comme ça vous dit, on se cramponne aux instructions, on veut tout avoir... c’est vrai, je veux toujours, mais je veux dire, bon j’ignore. Si je vois que ça passe très bien comme ça, je ne vais pas rester à suivre mon livre, je vais faire autre chose, voilà.
C’est ça pour vous lâcher la rampe en fait, c’est vous détacher du programme.
En ayant le programme en tête, mais je veux dire ne pas rester attachée à telle ou telle petite méthode parce que je m’accroche à ma méthode. Je ne garde jamais mes cours d’une année sur l’autre. Jamais la même chose. Je m’adapte aux enfants qui sont en face de moi. Voyons, je veux faire passer ça dans l’année, eh bien je vais m’y prendre, puis ils sont tous différents cette année, ils sont comme ça je vais faire comme ça et l’année prochaine ils seront autrement, je vais tout reprendre. Alors qu’avant si vous voulez, c’est...j’ai toujours le respect de la hiérarchie, le respect de ce qui se faisait, parce que vous vous exagérez à ce moment-là. Et jusqu’à ce donc, je m’interroge vraiment, jusqu’à ces 35 -38 ans, là, j’étais toujours très sourcilleuse de suivre ce que...
Est-ce que à votre avis, cet engagement dans cette méthode et dans d’autres, pourrait correspondre à une pression finalement de l’institution, de l’organisation ?
Non, alors là pas du tout, parce que nous avons été tout à fait libres de l’appliquer ou pas. Personne ne nous a obligé. La preuve, il y a des tas de collègues qui ne l’ont pas fait.
Pour vous, c’est quelque chose qui est libre, qui est volontaire.
Oui. J’ai toujours fait des formations. Et là, ça m’intéressait, parce que je trouvais que vraiment, c’était efficace pour moi.
Et quand vous dites, il y en a d’autres qui ne l’ont pas fait cette formation, vous voyez des personnes qui l’ont pas fait... et comment vous ressentez ça ?
Ah bien, c’est leur droit. Si elles ont trouvé d’autres... façons de... d’assurer au mieux leur médiation, eh bien tant mieux hein. J’ai pas dit du tout que c’était le PEI d’abord hein, j’ai pas dit ça.
Et vous en avez discuté des fois, avec ces autres personnes. Quel arguments elles donnent par exemple pour le fait qu’elles n’ont pas fait...
Ah oui, oui, bien-sûr. On leur a même fait plusieurs fois des sensibilisations, car ils sont quand même tous sensibilisés hein. Parce que ça les agaçait profondément. Il y a une histoire de vocabulaires en fait. Alors, nous échangions, nous du vocabulaire entre collègues qui avaient fait le PEI et puis les autres ne voyaient pas exactement ce que voulait dire ce vocabulaire. Donc, on a fait des séances entre nous, où on a travaillé avec eux sur des fiches. Ils savent ce que c’est maintenant le PEI. Ils ont eu des sensibilisations.
Et à votre avis, pourquoi ils ne se sont pas engagés. Vous avez une...
Bien parce qu’ils étaient plus attachés au contenu de leurs matières que à la façon de... faire du PEI.
Vous pensez que c’est cet argument là ?
Ils sont encore un peu jeunes, ils sont encore dans leurs examens universitaires, ils sont encore très attachés et c’est normal hein. Moi au départ j’étais comme ça aussi hein. Je crois que ça correspond... enfin moi je pense hein, parce que vous voyez les âges de la vie avec beaucoup d’humour, mais je crois qu’il faut attendre peut-être d’avoir 35 - 40 ans, d’avoir déjà bien pris du recul avec le contenu de ce qu’on veut faire passer pour ensuite s’attacher d’avantage à la façon de le faire passer et après en vieillissant, parce que moi j’arrive à 50 ans quand même, à faire passer en regardant l’être humain avant tout. On comprend plus. Ce n’est même plus la méthode, c’est l’autre.
Oui, donc vous pensez que ça correspond à...
Je crois que ce sont des étapes de la vie, je crois qu’il faut laisser le temps au temps à ce niveau-là, oui, je crois, je crois, je ne suis pas très sûre, faire ça auprès de jeunes, des jeunes professeurs ou éducateurs, je dis pas... il y en a pas qui sont pas prêts tout de suite hein, je suis pas sûre que ça... ils le feront sans ces... beaucoup de conscience, ce n’est pas ce que je veux dire, mais il y aura peut-être pas tout à fait, tout à fait au temps de... d’adhésion.
Oui, oui, d’adhésion.
Ils le feraient peut-être parce que c’est bien, mais il y aurait quand même un petit peu le fait de suivre les méthodes encore. Je ne suis pas sûre qu’ils verraient simplement l’homme à mettre debout. Justement, ils verraient une technique qui est bien à appliquer, c’est ça. Mais, bon, attention, hein, je ne suis pas du tout sûre...
C’est des hypothèses que vous faites.
Voilà, c’est une hypothèse, je n’en sais rien ! Aussi, ça dépend des gens. J’ai des collègues qui sont plus jeunes dans les jeunes adultes qui sont avec moi là. Qui s’interrogent sur notre propre vécu déjà et on le sent déjà. Des gens plus âgés, plus on avance dans la vie, plus on est centré sur l’homme, me semble-t-il, dans toute sa dimension holistique, tout ce qu’il est. Voilà, quand on est plus jeune, c’est rassurant d’avoir des choses...
Plus techniques.
Voilà, on se raccroche parce que c’est rassurant. Ca ne veut pas dire que ce n’est pas bien hein, parce que c’est bien utile de voir les techniques.
Oui. Et donc, vous disiez tout à l’heure que ce n’était pas le même type d’adhésion. Donc, vous maintenant vous diriez, c’est quel type d’adhésion ?
C’est la technique au service de l’homme quoi.
C’est ça.
C’est pas la technique pour la technique. Donc c’est un tout petit peu plus dégagé quoi de tout ça. On l’a intégré, on l’a digéré du mieux qu’on l’a pu et puis maintenant bien on s’en sert mais pas en disant c’est ça, il faut absolument faire ça. Moi, si je vois que le PEI ça ne marche pas, je prends une autre chose hein.
Et quand vous dites ça ne marche pas, c’est quoi qui ne marche pas ?
Bien ça ne marche pas... d’abord il faut analyser ce qui ne marche pas. Est-ce que simplement ça tient au fait que vous n’avez pas suffisamment cultivé la relation... voilà. Ou est-ce que c’est la page qui déplaît, est-ce que c’est... je ne sais pas, il faut analyser ce blocage.
Le fait que l’enfant soit bloqué ça marche pas, donc il a pas envie de travailler.
Et l’intérêt que je vois d’avoir plusieurs outils sous la main, c’est que si on a plusieurs outils pour faire trier la même chose, bien autant prendre celui qui convient le mieux à l’enfant.
Donc en fait, votre adhésion au PEI quand vous regardez le PEI avec tout ce qu’il y a autour, elle est comment ? Quels mots, quels critères, quelles qualités vous lui donneriez.
Elle est pas aveugle.
Elle est pas aveugle. Qu’est-ce que vous diriez d’autre ?
Toutes les grandes idées, je les ai adoptées, toute la démarche je la trouve très intéressante. Je la trouve au service de l’homme, je la trouve bonne pour la vie. Tout ça, je trouve ça très bien.
C’est une adoption mais pas aveugle.
Et si elles me semblent peu... entre guillemets intéressantes, elles sont toutes intéressantes, mais peu intéressantes pas rapport à un groupe ou par rapport à un enfant.
Par rapport à votre projet.
Par rapport à mon projet, bon. Au besoin, j’en créerai une hein.
Oui d’accord, c’est ça. Donc c’est quand même une adhésion assez totale à l’ensemble.
A la démarche, mais la démarche est bonne. Et à la spiritualité de M. Feuerstein qui prend l’homme.
Oui, la démarche donc et la spiritualité.
A part ça qui m’a surtout branché quoi. Cet homme qui disait que tout le monde était perfectible, adaptable, etc. et qui refusait de renfermer les gens dans des étiquettes, ça, ça me plaisait, parce que j’ai horreur de ça ! Et souvent dans l’enseignement, c’est ce qu’on faisait quoi. Donc certains conseils de classe, moi ça m’énervait quoi. Il est pas bon en math, il est nul. Bon eh bien, il est bon ailleurs.
On parlait un petit peu d’exemples que vous revoyez d’enseignants qui ont eu des attitudes...
Parce qu’ils résument l’enfant à leur matière. Donc, s’il est pas bon dans leur matière, c’est un mauvais élève et puis c’est tout. Un point c’est marre.
Et concrètement, vous revoyez des situations.
Alors moi, dans les carnets, moi je m’attarde toujours (même à un élève qui n’est pas bon dans ma matière), je mets tout le temps un côté positif quand même. Il y a tout le temps quelque chose de positif qu’on peut mettre. On a essayé de travailler ça pour que tous au moins, on arrive à ce consensus. Ne pas brancher que sur les côtés négatifs de l’individu.
Et ça vous est arrivé de vous retrouver avec d’autres collègues...
Même dans nos appréciations, quoi.
Qui aient des mauvaises appréciations, qui ne vous paraissent pas justes, par exemple. Ca vous est arrivé, ça ?
C’est pas forcément injuste. C’est vrai qu’il était peut-être pas bon. Mais dire qu’après un enfant comme il est pas bon dans une matière, il est nul en tout, j’ai trouvé que c’était vraiment... c’est diminuer l’homme enfin !
Donc vous avez ce sentiment de justice aussi, ce besoin de...
D’autant qu’au niveau scolaire, on note ce qu’on ne sait pas en fait. On ne note pas sur ce qu’on sait.
Oui, d’accord... Bon, j’ai fait à peu près le tour.
J’espère ne pas vous avoir trop assommée avec toutes mes paroles.
Ah non, pas du tout, pas du tout.
J’ai l’impression d’avoir beaucoup parlé.
Bon en fait on a abordé à la fois votre histoire professionnelle, puis votre histoire personnelle, ses méthodes, le type d’adhésion.
Je fonctionne toujours dans l’agir. J’ai besoin maintenant de prendre de la sérénité en restant un petit peu dans la réflexion d’avantage. Et ça, je ne suis pas encore arrivée à réguler. Je suis très impulsive et très compatissante, comme ça, naturellement. Je m’apprends à dire stop, tu prends le temps avant de réagir. Tu prends le temps d’analyser. C’est encore un des points c’est que j’ai un recul.
C’est ça, donc vous êtes beaucoup dans l’agir et donc vous êtes plus dans la réflexion maintenant. Bon bien voilà on va s’arrêter. Je crois que c’était très intéressant.
Je ne sais pas. J’espère surtout que ça répondait à ce que vous attendiez ?
Ah oui, oui, tout à fait.
Mais bon ce PEI c’était une très très intéressante expérience, vraiment.
Vous dites c’était. Ca ne l’est...
Bien c’était quand ça c’est lancé et ça continue d’être.
Et en fait le PEI, est-ce qu’il a été à l’origine d’un dynamisme ou pas ?
Non, nous étions déjà repartis avant.
Donc c’est arrivé au moment...
C’est arrivé au bon moment. Alors, même ce qui est dommage, c’est que les 14 personnes qui étaient formées en PEI, étant donné que le collège avait eu des revers au niveau des... nombres d’élèves quoi et il y a de nos collègues qui ont placés... qui on été enseigner dans d’autres établissements. Ils n’ont pas pu donc, forcément, continuer l’application du PEI.