Est-ce que vous vous souvenez de la première fois où vous avez entendu parler du PEI ? Est-ce-que vous pouvez réévoquer cette situation ?
La première fois, c’est un courrier d’un organisme qui présentait la méthode et qui proposait de venir à une journée d’information. Alors qu’est-ce-qui m’a plu ? Alors de toute façon j’étais ouvert, parce que la reflexion au niveau de l’équipe au niveau du secteur atelier, je m’inscrivais dans cette reflexion collective, d’apporter quelque-chose, on était dans une recherche d’outils, dans le sens où nous avions épuisé un petit peu les outils classiques. Ma collègue animait l’école, elle se rendait compte que les stagiaires étaient dans un cursus où ils faisaient des répétitions, mais on arrivait pas à sortir de leur situation scolaire. On se rendait compte que c’était pas suffisant, donc on a essayer de chercher sur d’autres méthodes. La méthode Laurence Lantin, on a même fait une formation collective, mais elle demande un investissement en temps qui n’était pas compatible avec notre travail, un enseignant l’a appliqué sur un stagiaire, ça a été très convainquant, mais inapplicable au niveau de l’institution.
Le PEI quand on l’a découvert, on était, enfin moi j’étais dans cette démarche d’ouverture, de recherche d’outils, ce qui m’a semblé important dans le PEI, c’était ce lien possible entre la démarche intellectuelle, de réfléchir sur ce qu’on fait et le lien avec la réalité, la possibilité de transposition. Alors pourquoi ça m’a parlé fortement ? Je pense que dans ma pratique d’atelier, j’ai souvent des difficultés, autant moi, ça m’est facile d’intégrer une nouvelle technique, autant par contre, l’expliquer et expliquer comment je fais, la transmettre c’est une autre démarche et c’est vrai que le PEI me permettait de faire le lien avec tout un pan de mon propre développement qui était l’articulation entre faire, apprendre en faisant, et réfléchir avec l’apport des éléments théoriques et j’avais pas réussi de façon satisfaisante à faire ce lien dans ma pratique d’atelier. J’ai toujours eu un malaise, parce que ce qui marchait bien dans un système comme celui des maisons familiales était en échec avec des stagiaires parce que le problème est bien de l’ordre de leur niveau de connaissance et la capacité à tenir compte, à prendre en compte le niveau réel où ils en sont. Pas au niveau verbal, car souvent ils ont un bon niveau verbal, mais au niveau réel de leurs connaissances acquises, le niveau verbal traduit quelque-chose qui est de l’ordre du superficiel.
Et quand vous revoyez cette journée d’informations où on vous a présenté le PEI qu’est-ce-qui vous a séduit?
Y’a quelque-chose, là, d’une part cette croyance qui est très forte chez Feuerstein, dans le fait que les individus en difficultés peuvent sortir de là, ça renvoit à quelque-chose dont je suis tout à fait convaincu, sans nier les intéractions sociales et le contexte qui pèse. Je crois que souvent la difficulté à aider quelqu’un à sortir de ses difficultés, c’est notre difficulté a aller vers lui et c’est ce qui m’a plu dans le PEI. Je crois que c’est vrai que humainement c’est important cette possibilité, c’est l’engagement également alors c’est un peu une réaction aussi par rapport aux méthodes d’écoute en vogue dans le secteur. Moi je suis plus dans une dimension applicative et ce co-engagement, cette espèce de pari un peu ça ça me plaisait bien, c’est quelque-chose qui me parlait fort.
Le fait d’être acteur,
Oui, avec ce contrat de départ qui est clair, c’est-à-dire que je ne peux.. moi-même si j’ai une intentionalité, si celui qui est en face ça ne l’interesse pas, c’est clair qu’il avancera pas. Mais moi si je suis motivé et que lui est aussi motivé, on va pouvoir faire un bout de chemin ensemble.
Cette croyance en cette possibilité d’évolution, vous dîtes au fond ça correspondait bien à l’idée que vous aviez de l’enfant ou est-ce-que c’est une découverte ?
C’est pas une découverte, c’est le fait qu’une méthode confirme des choses que je sentais. C’est-à-dire que moi, comme je disais tout à l’heure dans mon travail d’éducateur je sens très souvent des potentiels, mais comment aider l’individu en face à les mettre en valeur. OK, je crois que c’est important, chacun.. j’aime bien résumer tout ça en disant, mon rôle à moi c’est d’aider le stagiaire à trouver son chemin et je crois que ce que j’ai cru perçevoir, enfin l’intuition que j’ai eu à travers cette méthode, c’était que là j’avais des outils pour justement mieux aider chacun à poursuivre son propre cheminement.
Quand vous dîtes trouver son chemin, quelle idée avez-vous de ce qu’est son propre chemin ? Quelle idée avez-vous de ce qu’il est et de ce qu’il est censé devenir ?
Alors, pour être précis, les adultes que nous accueillons au CART sont des gens qui sont en situation difficile d’insertion sociale, professionnelle avec une histoire scolaire vécue souvent de façon négative. En classe c’est la dévalorisation, certains ont des troubles du comportement, des rapports aux autres qui sont difficiles, mais en même temps nous avons un travail qui est accés beaucoup sur la verbalisation, la prise de conscience de ses propres mécanismes avec une dominante dans l’institution qui est de l’ordre du faire avec.
On est pas des thérapeutes, on est pas, souvent c’est accompagner pour repérer les dysfonctionnements, repérer où ça se passe pas bien dans la relation avec quelqu’un d’autre et aider le stagiaire à prendre conscience, aider, je veux dire quand ça se passe sur un mode de verbalisation c’est bien et des fois ils posent des actes qui amènent à dire voilà ça colle pas ou a bon voilà. J’emploie le nous, j’emploie le je parce que je crois qu’il y a l’articulation entre le fait que je suis dans une position hierachique dans l’établissement j’adhère donc à cette philosophie ou à ce projet et j’y suis complètement impliqué donc oui j’ai perdu la question en cours de route.
C’était au départ vous parliez de votre rôle, c’était de les aider à perçevoir leur propre chemin et je vous avais posé la question
A trouver leur propre chemin
Quelle idée vous avez de ce que sont ces jeunes et de ce que vous contribuez à leur apporter ?
Donc moi ce que je pense c’est que ce sont des gens qui sont de toute façon interessant, qui sont riches plein de spontanéité souvent par contre, ce qu’ils ont vécu jusqu’à présent fait que ça pas été reconnu ou qu’ ils ont posé des actes d’opposition y’a pas eu moyen de les prendre en compte dans le système. Ce qu’ils ont vécu jusqu’à présent, fait qu’ils ont accumulé un certain nombre d’échecs et comment retravailler à partir des potentialités qu’ils ont, c’est vrai que ça passe d’abord par un travail de mise en confiance, je dirais même que la marginalisation qu’ils ont entamée, s’accompagne même souvent y compris de délabrement physique, ça s’est aggravé avec la crise, c’est-à-dire que le fait que beaucoup de famille n’est plus de couverture sociale repousse même les soins corporels y’ a un abandon psychologique et un abandon physiologique.
Souvent le travail au CART, consiste donc à reprendre la personne dans sa globalité et d’aider à retrouver progressivement envie de... alors moi, je le résume d’une façon, simple, je crois qu’ils sont à un moment donné, je les sens comme des gens subissant leur vie et l’objectif qui est le nôtre c’est de les aider à redevenir acteur alors quand je dis subissant, c’est oui, ils sont victimes, ils se sentent victimes, ils ont l’impression que tout leur tombe sur le dos, donc il vont faire en fonction des évènements mais qui leur tombent. Ils n’ont pas l’impression qu’ils y peuvent quelque-chose, notre travail c’est de leur montrer ok le contexte ne va pas changer mais qu’eux peuvent arriver à se mouvoir dans ce contexte et à trouver et à dire je.
Vous parliez de leur donner l’envie..
C’est retrouver confiance en eux et ça passe d’abord par un travail de remise en confiance, alors c’est vrai que, je pense que le PEI n’est pas pour moi une découverte dans le sens où ce serait quelque-chose de tout-à-fait nouveau. Le PEI pour moi à été l’occasion de formaliser quelque-chose qui était de l’ordre d’une pratique, mais qui n’était pas organisé de la même façon et je crois que l’intérêt de la méthode c’est justement d’avoir quelque-chose de suffisamment, avec beaucoup de repères, mais qui permet en même temps de l’appliquer à des gens, de le personnaliser un maximun et de faire en sorte que chacun puisse trouver quelque-chose de propre là-dedans.
On était parti de votre image, de la première fois où vous avez entendu parler du PEI et on disait que ce qui vous intéressait c’était les transpositions et l’idée de la croyance, croyance dans..
Dans l’homme, dans les possibilités, moi j’ai souvent réagi, je suis aussi porteur de dossiers ou de choses comme ça mais j’ai réagi souvent, parce-que quand on met un dossier figé sur quelqu’un on s’attache à tout ce qu’il ne sait pas faire plutôt qu’à ce qu’il pourrait faire et c’est vrai que c’est pas à partir de ce qu’il ne sait pas faire que je vais pouvoir travailler, mais bien à partir de ce qu’il sait faire, la connaissance des deux est intéressante, mais, moi j’ai souvent l’impression que la possibilité de travailler avec quequ’un, c’est aussi notre impossibilité à aller sur son terrain ou à aller vers ses centres d’intérêt.
Et si vous aviez à parler un peu de ce système de valeur qu’il y a derrière le PEI, la philosophie de l’homme, comment vous percevez çà, on en a déjà parlé un petit peu, qu’est-ce qu’il y aurait d’autre à dire ?
Je crois que c’est une philosophie humaniste avant tout.
Vous avez dit croyance dans la possibilité d’évoluer.
Oui, chacun à un potentiel de développement qui n’est pas euh qui n’a pas toujours, bon je crois que Feuerstein le dit très bien, je crois, il dit quand il n’y a pas eu de médiation suffisante, il y a des gens qui n’ont pas bénéficié d’aide autour d’eux et puis tout ce qu’on vit autour de nous nous le confirme. Il y a un certain nombre de gens qui ne vont pas pouvoir développer leur potentiel parcequ’ils n’ont pas... certaines personne peuvent se développer sans avoir une grosse aide et puis il y a d’autres gens qui ont besoin de ce coup de main et qui vont pas forcément trouver. Moi j’ai bien aimé tout l’aspect de la médiation qui répond bien, je crois, à quelque-chose dans lequel j’ai trouvé mon identité d’éducateur, mais aussi d’homme quoi et parce que je dirais que en dehors de mon travail d’éducateur je suis aussi quelqu’un qui est animateur bénévole, je participe beaucoup à la vie locale et j’ai toujours trouvé intéressant de pouvoir à la fois avoir un travail de professionnel et un travail d’animation dans la vie locale.
On était part du domaine de la philosophie, votre ahésion à la méthode, elle est autant par rapport à votre adhésion à cette philosophie dans laquelle vous vous reconnaissez que par rapport à la théorie du développement cognitif.
Je crois qu’effectivement si j’essaie de trouver un courant dans lequel je me reconnai plus, bon je crois que je suis dans l’approche humaniste en gros, c’est vrai que je trouve plus de choses qui me concerne dans le constructivisme.
(changement de cassette)
Ca correspond à une ?
Je suis quelqu’un qui ait rompu, je me dis athé mais j’ai eu une éducation chrétienne, je suis en rupture assez radicale avec l’institution, mais je crois quand même que les valeurs et les modes relationnels sont ceux que j’ai trouvé dans cette éducation-là et je crois que c’est effectivement là mes racines, mais c’est vrai que je suis assez allergique à toute rigidité d’une institution. Je crois que ma rupture avec l’institution religieuse c’était la forme assez rigide des pratiques et tout ça, c’est vrai que quelque-soit les approches religieuses je suis... je me situe pas du tout dans cette forme institutionnelle, mais je suis très marqué par les valeurs humanistes de...
Et vous faîtes un lien avec l’adhésion au PEI, pensez-vous qu’il y a un lien?
Ba oui, parce que pour moi le lien c’est effectivement cette idée que chaque homme a des possibilités de se développer et que c’est important de l’aider, de l’accompagner pour permettre de trouver sa place et que si on s’en tient qu’à une approche des rapports, je veux dire si on contrôle pas un peu nos instincts je veux dire l’homme est un prédateur pour l’homme.
Et donc du point de vue, vous parliez de votre éducation est-ce-que vous pourriez évoquer maintenant le système de valeur qui est le votre compte-tenu de cette histoire personnelle justement.
Mon système de valeur.
Oui, le système de croyance, bien-sûr on en a beaucoup parlé là est-ce-qu’il y aurait des choses à redire, quelles sont vos croyances par rapport à l’homme ?
C’est compliqué ça, je sais pas trop comment le formuler. Je crois pas à un au-delà. Ba pour moi, c’est d’être capable de... Je crois qu’il y a des choses auxquelles je crois qui sont de l’ordre de la rencontre qui sont de l’ordre des relations d’échange une certaine réciprocité et que de reconnaitre les autres, je crois que je suis rien tout seul il existe quelque-part par le fait que j’appartiens, que je me meus dans un groupe sociale et ce que je crois, c’est que les choses ne viennent pas toutes seules, mais que c’est moi qui crée les relations, je suis responsable de ce que je fais, de ce que je mets en place, alors je sais qu’il y a des déterminismes, y’a des positions sociales, qu’il y a tout un tas de choses, mais je suis très intéressé par la part de ’décidabilité’ que j’ai. Je sais pas quoi dire d’autre.
Vous parliez de l’importance des rencontres est-ce-que la rencontre avec le professeur Feuerstein si vous l’avez rencontré, ou sa présentation..
Non, je l’ai pas rencontré.... Oui je suis pas très..
Est-ce-que ça vous a marqué son histoire?
Oui tout-à-fait, mais je suis pas très sensible à ça, j’idéalise pas une personne, je me méfie même, je suis assez prudent par rapport à ça, parce que je sais que c’est aussi comme ça qu’on perverti le sens d’une méthode, pour moi la méthode est intéressante et bon j’ai adhéré a ce qu’il y avait dérrière, mais parce que ça répondait à ma propre construction, parce que je suis pas à l’adolescence, j’en suis plus là et je suis assez prudent, pour moi la méthode c’est une façon d’organiser, mais ce qui m’a intéressé c’est que la méthode me laissait une large marge d’appropriation, c’est vrai que là je suis...
Quand je vois les rapports dans les sciences humaines, là dans le Monde ces jours parlant de l’évaluation des méthodes, les exemples choisis sont des exemples où ont dit qu’on a fait du PEI pendant trois mois. Je dis attention, est-ce-que c’est un bout de chemin suffisant pour que les gens entre dans un processus d’appropriation. En plus je veux dire, on en fait dans des grands groupes une application systématique, autant je suis pour une rigeur scientifique, et ce qui m’a embêté, c’est un peu la protection qu’il y avait par rapport à la méthode, y’avait une espèce de protection. On ne vous donne pas les éléments tant que vous n’avez pas fait la formation. Alors ça, il y a une espèce de rigidité qui tendrait à ne pas crédibiliser une transparence. Je suis beaucoup plus pour une méthode qui puisse être vérifiée de façon scientifique et en même temps, c’est vrai que j’ai été heurté de voir qu’il y avait des femmes qui étaient dans le groupe en formation, qui sont venus trois semaines et qui allaient après dans les quartiers de Paris faire du soutien scolaire en se réclamant de la méthode sans avoir été jusqu’au bout de la formation. C’est des gens qui touchent des tas de méthodes qui font du cours particulier, mais je dis aussi que prétendre appliquer une méthode comme ça c’est aussi donner des raisons aux gens de la dévaloriser parce que je trouve que c’est un peu cour et si il y a un chemin qui est proposé, ça vaut le coup d’aller au moins au bout du cursus et pas prétendre faire plus et d’autant plus qu’il y a des gens qui vont faire du soutien scolaire individuel avec du PEI ça ne me semble pas être du PEI.
Parce que, un des points très intéressant qui répondait à la fois à notre souci d’organisation... avec la méthode Lantin on ne pouvait pas dans l’établissement dégager tous les gens pour faire du suivi individuel avec l’analyse de tous les entretiens pour situer le niveau de chacun, mais par contre le PEI permettait de faire un travail de groupe, mais ce que je crois essentiel aussi, c’est que ce travail de groupe, non seulement il répondait à un problème organisationnel, mais il répond à un enrichissement, c’est-à-dire qu’on est pas dans une relation duelle de moi animant le groupe et chacune des personnes. C’est bien parce que ça permet des triangulations, ça permet un travail, et la médiation devient la médiation de groupe au bout d’un certain temps, c’est vrai que ça, ça m’a beaucoup intéressé parce que j’ai toujours aimé cette ambiance de groupe qui me semble créatrice de vie et d’enrichissement, alors ça aussi c’est un autre aspect qui m’a paru pertinent dès le départ et qui s’est confirmé après.
Du point de vue du système théorique sous-jacent au PEI, quelles sont les idées qui vous paraissent importantes ?
Bon, d’une part, moi j’avais eu durant l’école d’éducateur toute une approche Piaget : les stades et tout ça, ça me barbait, c’est des choses que j’ai jamais trop avalé durant la formation PEI j’ai eu l’occasion d’avoir une autre approche de Piaget, mais de toute façon durant la formation théorique, j’ai trouvé ça un peu cours, c’est ensuite tout en pratiquant que je suis revenu à l’approche théorique et notamment dans les cahiers de Beaumont j’ai relu Piaget autrement notamment avec les concepts assimilation accomodation qui me semble intéressant mais il manque à ça la dimension sociale qu’on trouve après dans Vygotsky, Bruner. Feuerstein a eu cette intelligence, c’est-à-dire de lier des travaux de Piaget avec Vigotsky, alors ça je sais pas comment il a fait.
Je pense qu’ à la fois dans son histoire ce qui marque c’est à la fois cette persécution des juifs auxquels je suis sensible, mais en même temps je pense qu’ ils ont quand même des réseaux entre eux que Feuerstein connaissaient, visiblement Feuerstein a eu connaissance des travaux de Vygotsky bien avant les autres et là il en a fait, il a traduit des concepts en concepts opératoires, je crois que c’est ça l’intérêt, alors ceci dit je ne suis pas non plus quelqu’un qui a une grande approche théorique, je veux dire, je n’ai pas une formation théorique très large qui me permet de faire, de prétendre faire une comparaison de toutes les autres approches, mais je me suis bien retrouvé. J’ai depuis ces deux années de formation de préparation DSTS/DEHPS j’ai pas mal investigué, ça me parle bien.
Je change de registre, vous disiez tout à l’heure que vous aviez d’autres activités à côté, vous êtes animateur, vous pouvez en parler un petit peu.
Oui, je peux en parler. Moi je suis né dans une ferme isolée. J’ai eu la chance d’être dans une commune rurale où y’avait eu avant moi, mes grands-parents qui étaient des gens qui vivaient avec les gens du village et je crois que ça, ça constitue un terrain favorable. C’est-à-dire que comme c’était des gens dans le bourg qui étaient connus et tout ça y’avait tout un système de relations et moi j’étais surpris parce que j’étais avec les copains, ils disaient les gens du bourg sont fiers, alors que moi j’ai été habitué très tôt, mes parents m’emenaient dans toutes les maisons du village du bourg quand on allait dans le bourg soit à la messe du dimanche, soit à d’autres occasions, j’ai pris cette habitude, j’étais un petit peu partout chez moi. Je crois que ça, ça compte dans mon histoire.
J’avais mon père qui était conseiller municipal également et c’est vrai.. il y avait tout un terrain là dans lequel je trouvais beaucoup de plaisir et bon j’éprouvais le besoin d’avoir une vie sociale par rapport à cet isolement où on était à la campagne et bon je participais dès que j’ai eu l’occasion, à l’organisation des kermesses, l’organisation au foot, au théâtre, a tout ce qui ce faisait quoi, avec assez rapidement, le fait que quand on se met un petit peu en avant tout de suite on vous charge les épaules et puis ça me plaisait bien quoi. Alors ça c’est un petit peu le démarrage et donc tout ce qui existait en terme de vie sociale locale, je me suis intégré très tôt et quand je suis arrivé après quand j’ai changé de village, bon je me suis aussi intégré rapidement, mais bon je crois aussi que c’est pas un hasard, je vais vers. Bon je suis aller vers le foyer de jeunes, comme j’animais le foyer de jeunes, j’avais participé pas mal là aux recherches en ethnographie, sur la campagne, bon j’ai adhéré à ce mouvement-là, après je suis allé naturellement vers le foyer des jeunes de S.. où j’ai fait du théâtre, j’ai animé ce foyer pendant un temps après j’ai été conseiller municipal, je participe également au comité des fêtes et à plusieurs autres associations
Actuellement encore ?
Oui, bon j’ai à un moment donné freiné, parce-que j’étais entrain de me disperser
Vous êtes toujours conseiller municipal ?
Non j’ai abandonné, j’ai abandonné au grand dame de mes collègues. J’ai pris du recul par rapport à ça, mais par contre je participe aux CCAS des choses comme ça, c’est l’ancien bureau d’aide sociale
çà encore maintenant
Oui, oui... bon la caisse des écoles, les parents d’élèves, l’association de parents d’élèves, la fédération de parents d’élèves.
Vous avez des responsabilités là
Non j’en ai plus, j’ai passé la main au collègues, j’ai été président de ???, Je ne sais pas si ça a de l’intérêt... bon mais j’ai aussi appris par rapport à ça a refuser un certain nombre de poste, j’ai aussi appris qu’il faut être plusieurs pour faire une équipe par exemple au niveau des parents d’élèves, j’ai été longtemps le président, j’ai passé le relais, bon parce que avec la recherche tout ça j’ai d’autres objectifs. Au niveau du comité des fêtes, je fais la trésorie et le secrétariat, toute l’intendance et l’organisation, mais j’ai refusé le poste de président.
ça vous prend beaucoup de temps vos activités extérieures?
Y’a des périodes oui, y’a des périodes où ça mobilise beaucoup, autrement c’est plus une forme de réseau. Alors pour moi quel sens ça a? C’est une participation à la vie et ce que je crois que j’y trouve d’intéressant, je crois que comme dans le PEI c’est que l’activité est prétexte à quelque-chose, c’est prétexte à des relations qu’on ne créraient pas autrement, autrement on reste dans son monde et moi je suis pas quelqu’un qui ait beaucoup de relations avec mon milieu professionnel. Je veux dire j’ai des relations mais pas qu’avec ce milieu-là, j’ai tout un réseau de relations autres que j’ai construit au fur et à mesure, que j’essaie d’entretenir, mais c’est aussi important pour moi d’avoir des relations transversales. Des gens qui sont dans des situations tout à fait différentes, ils m’apprennent des choses, je veux dire que c’est un échange qui me semble riche.
Je pense que la richesse nait de la diversité et je trouve ça très intéressant et je crois que à travers toute la vie associative, c’est aussi cette transversalité de même quand je dis la comparaison entre le professionnel et ce qu’on voit à l’extérieur, je crois que c’est important d’être au courant de ce qui se fait dans ce secteur-là mais de rester en lien avec ce qui se vit dans les autres domaines.
Donc en fait ça renvoie. quand on parlait du système de valeur tout à l’heure, vous disiez que vous aimiez bien l’échange le partage la réciprocité, cette activité correspond bien à ce qui vous paraît important. Y’a un ancrage quand même un petit peu dans votre éducation ?
Oui, oui, mais avec le fait, que je pense, par exemple ça m’est arrivé d’ en avoir marre de mon travail d’éducateur, ce qui me semble important aussi c’est que l’extérieur permet de relativiser, ça permet de prendre du recul de comparer aussi.. alors pourquoi je travaille dans un CART aussi, c’est pas un hasard, moi je trouve intéressant les CART, mais je ne me verrais pas avec des gens qui n’ont pas de projet, je suis plus dans une dynamique d’aller vers la vie, j’ai peur de la vie de légume moi. Je crois que j’ai eu peur de vieillir. J’ai été embauché dans un CAT, mais j’ai pas voulu rester dans une structure avec des gens qui sont certes très intéressant, mais où y’ a un petit peu quelque-chose de routinier, ce qui me semble dans la dynamique du CART, c’est qu’il y a cette notion de projet qui nous amène a fixer les étapes à se renouveler et à rencontrer des gens différents et alors, je trouve que le PEI est bien dans le sens où ça s’inscrit pas comme ça non plus, le PEI permet de rentrer dans cette dynamique de projet, de prise de conscience de ses propres mécanismes, mais dans un but de construire l’avenir, et pour moi le PEI, je précise que c’était pas la méthode miracle, parce que je suis très méfiant par rapport aux méthodes présentées comme miracle dans notre secteur professionnel.
Par rapport au problème d’identité souvent les éducateurs sont prêt à sauter sur une méthode, mais plus là pour moi, c’était quelque-chose qui permettait de concrétiser qui s’inscrivait comme complément à tout ce qu’on faisait ici, j’insiste bien là-dessus parce que pour moi, c’était vraiment le petit truc qui permettait d’organiser et qui permet une grande liberté, je dirais il y a les instruments qui sont avec des repères et qui permettent de garder je dirais un oeil sur le chemin, mais je peux aller trainer sur le bord de la route, si c’est necessaire où je peux aller chercher ceux qui sont égarés sur les côtés et qui sont entrain d’abandonner.
Je vais revenir un peu, on était parti de votre vie sociale à côté et du sens que ça prenait et vous disiez au fond, ça renvoit au fait que j’aime l’échange, le partage, la réciprocité, la diversité, participer à la vie sociale et dans ces activités à votre avis quelle est votre contribution personnelle, c’est-à-dire qu’est-ce-que vous pensez contribuer...
Oh là..
Même si c’est modestement, mais quelle idée vous..
C’est-à-dire que je sais pas, il faudrait demander aux autres. Qu’est-ce-qu’ils percoivent, moi ce que je sais ce que j’apporte c’est le fait de m’intéresser je crois, c’est l’intérêt pour la chose ou pour la vie collective. Je suis quelqu’un qui verbalise qui s’exprime, je veux dire, je vais vers les gens donc j’ai pas la prétention d’avoir toujours les bonnes idées, mais ça permet aux autres de se situer ou de se sentir dans une idée ou dans quelque-chose ou dans la volonté de construire. Ce qu’il y a, j’ai aussi une expérience qui me permet de faire des propositions d’organisation.. oui, je crois que c’est de cet ordre-là et c’est aussi, enfin pour moi, ce que j’y trouve aussi, c’est de l’ordre de la convivialité et y’a aussi certainement quelque-chose de militant.
Dans quel sens par exemple ?
Dans le sens alors, militant je crois que je suis pas un militant politique parce que je trouve pas dans le système politique, mais militant pour faire en sorte qu’il y ait des choses, qu’il y ait de la vie ou qu’il y ait des lieux de recontre dans le village ou je vais quoi, effectivement, je suis en recherche de... la création de liens, non pas que j’aime pas être chez moi au contraire, j’adore, mais je trouve qu’ une vie très casanière ça ne me suffit pas.. c’est aussi l’occasion de la fête, enfin pour moi c’est une façon de pas rester tout seul dans mon coin de voir des choses différentes, ma difficulté c’est que.. il y a énormément de choses qui m’intéressent... et je crois que, alors ça c’est vrai, c’est que je fais gratuitement c’est pas le terme, oui, beaucoup de choses m’intéressent et je crois que la façon dont on peut faire les choses fait qu’ on les rend intéressante. Ce que je veux dire c’est que moi j’ai toujours appris dans les lieux où je vais, les autres m’apprennent des choses, les systèmes, les organisations apprennent des choses, je crois que c’est un enrichissement continuel. Pour moi la vie c’est ça, c’est justement le fait qu’on a toujours a apprendre... Alors c’est vrai que ça me fait drôle quand je vois des gens qui pensent qu’ils n’ont plus rien à apprendre, où quand des gens pensent qu’ils ne peuvent pas apprendre.
Tout à l’heure vous disiez ce qui est important pour moi, c’est les rencontres donc le partage. Est-ce-que dans votre itinéraire, vous avez eu des rencontres de personnes clés qui vous ont un peu propulsé, dont vous pourriez dire qu’ils ont été un petit peu quelque-part des modèles soit pour votre profession ou...
J’ai pas de modèle..
Enfin modèle c’est peut-être pas le mot...
Fort. Je crois qu’il y avait finalement dans mon système familial, un mode relationnel, quand je disais tout à l’heure mes grands-parents tout ça, quand les gens venaient à la messe le dimanche, ils venaient boire le café chez elle. Mes grands-parents de l’autre côté pendant la guerre, ils venaient se ravitailler, ils ont gardé des liens après, il n’y a pas très longtemps que mon oncle il faisait deux hectares de légumes pour tous les artisans du village, c’était pas un échange en fric, c’était un échange qui a perduré assez longtemps jusqu’à cette période avant qu’il n’arrête la ferme, c’est-à-dire plus convivial, quand on avait besoin de matériaux on payait pas on allait le chercher, on allait voir les gens et ce réseau-là c’était pas un réseau commercial, c’était un réseau d’échanges avec des relations, y’avait de l’amitié, y’avait des choses qui étaient tout à fait sincères à travers ça et moi j’aime beaucoup ça, bon je suis consommateur, mais je préfère quand ça s’accompagne d’autre chose, alors ça moi je crois ça a compté dans ce que j’ai trouvé, je crois que si j’ai été sensible à ça c’est parce que ça répondait à mon inspiration.
Maintenant il y a eu des rencontres, mais plus des gens qui me faisaient confiance. J’étais souvent quelqu’un qui doute de moi, de mes possibilités qui ’ba’ effectivement, je n’aime pas trop les gens qui ont beaucoup de prétention, je préfère être assez modeste parce que je dirais plus j’apprends, plus je me rends compte que ce qu’il y a à apprendre est immense et.. mais, en même temps, par exemple, quand.. ça m’est arrivé régulièrement, à la maison familial il y avait un prêtre avec qui je disais mes doutes par rapport à l’institution, par rapport au système, mais qui était quelqu’un qui me faisait confiance et c’est plus ça, mes formateurs aussi. Bon j’ai trouvé des gens qui.. non pas des gens que j’idéalise mais qui me semblait être un peu des modèles en termes de chemin parcouru, de façon d’organiser leur chemin.
Qu’est-ce-que vous auriez à dire, donc c’était des personnes qui mettaient en confiance...
Des gens qui me faisaient confiance qui m’encourageaient à aller plus loin, alors que moi je m’étais fixé des objectifs plus modestes. J’avais un instituteur par exemple, j’ai coinçé les premières années, bon j’avais l’impression que j’étais mauvais, je faisais beaucoup de fautes d’orthographe des choses comme ça, dans ma tête ça coinçait, dans ma tête, je me disais, jamais je n’y arriverai. Je me souviens avoir eu la trouille pendant un temps, heureusement il y en avait un qui faisait plus de fautes que moi et qui prenait les baffes, le dernier de la classe, il en prenait tout le temps et je me souviens d’avoir fait toute cette zone-là comme quelqu’un qui avait la trouille et en fait moi j’étais très craintif.
Ce qui m’a aidé beaucoup à me sauver, c’était les liens justement quand mon père. Moi je dormais dans la cuisine et j’entendais mon père qui retraduisait à ma mère que Basile, il pensait que j’étais un bon élève et on ferait quelque-chose de moi parce que j’étais craintif, il m’en faisait baver mais en même temps, cet instituteur- là il voulait que j’aille en sixième et moi je voulais pas, bon, petite réaction caractérielle en disant si t’apprends pas à l’école tu seras paysan. Moi, je disais pourquoi si j’apprends à l’école je serais pas paysan et après j’ai fait avec lui un parcours tranquille quoi, mais j’ai refusé d’aller en sixième parce que je voulais aller à la ferme. J’ai passé le certificat d’étude et après il voulait que j’aille en quatrième technique, alors à la fois c’est valorisant parce que avec lui j’ai fait des herbiers des choses complètement.
Quand je regarde tout le temps qu’il me consacrait au détriment des autres, c’est pas très correct, mais je veux dire qu’il a compté pour moi dans la mise en confiance, mais c’était d’autres trucs aussi, je me souviens au foot quand ça marchait bien, il était heureux, mais c’est aussi, je pense que d’avoir participé au foot... y’avait tout ce lien social qui m’a permis de sortir de quelque chose où moi, je ne me pensais pas très bon et j’ai fait des rencontres comme ça, régulièrement, des gens avec qui je pouvais échanger ou qui m’encourageaient, bon y’avait toujours des adultes derrière, quand on a lancé des choses au village, mais fallait bien quelqu’un qui aille de l’avant et puis qui organise ça un petit peu et il y a pleins de valorisation comme ça.
Et vous faîtes un lien avec ces rencontres, ces personnes ressources qui étaient importantes pour vous et votre propre dynamisme, votre activité auprès des jeunes ou pas.
Je suis pas capable de distinguer ce qui est de l’ordre des encouragements des autres et ce qui est de l’ordre de mon propre potentiel ou de ma façon d’être. Ce que je sais, c’est que j’ai su trouver le terrain favorable pour développer ça et que les gens euh, j’ai été sensible aux gens qui m’encourageaient, que j’ai aussi..il y a des gens qui m’ont beaucoup marqué. Je me souviens il y avait un homme qui savait ni lire ni écrire, qui était un voisin et il me faisait confiance et je crois que pour lui j’aurais fait pleins de choses, alors c’est drôle parce que cette relation, cet homme qui ne savait ni lire ni écrire même quand il était vieux il était assez irracible avec sa femme et moi par contre j’étais quelqu’un qui pouvait le faire sourire et je crois que quelque-part c’est quelqu’un qui m’a insité a me dépasser parce que c’était comme si moi j’avais mission- mais je dis ça avec le recul- je crois que je l’ai jamais dit ça, comme si moi j’avais mission de faire ce que lui ne pouvait pas faire.
Il y avait quelque-part où j’avais à prolonger quelque-chose, mais par la confiance qu’il me faisait. Bon il y a peut-être dans ce qui m’a marqué aussi, quelque-chose que j’ai oublié c’est la façon dont mon père avait des relations avec tout le monde, moi j’ai jamais vu mon père euh.. c’est quelqu’un qui avait des relations très faciles avec les gens. J’ai jamais vu mon père aller à une foire où à quelque-chose, sans rencontrer des gens, ils échangeaient, c’était pas de l’ordre du simple bonjour il y avait quelque-chose de l’ordre d’une reconnaissance et c’est vrai que cette dimension-là, je trouve ça assez fabuleux.
Quand j’étais petit dès que j’ai commencé à l’aider, c’est quelqu’un qui m’a fait aussi confiance, il ne m’a jamais freiné. Quand j’ai voulu être paysan, il était content que je travaille avec lui et puis j’ai constaté que la ferme c’était pas possible et puis j’avais une soif d’apprendre, de retourner à l’école, pour justement pas subir ma vie comme eux mes parents avaient l’impression de le faire. J’ai compris que la façon de moins subir sa vie, c’est aussi se donner des outils et cet outil c’est la connaissance et plus on apprend plus on peut prendre du recul et analyser les évènements plutôt que de les subir et je crois que ça, ça beaucoup compté. J’ai construit avec la confiance de mon père. Je crois que j’ai aussi cherché a faire plaisir à ma mère en continuant mes études. J’aurais pu aller dans le para-agricole après mes études mais j’ai préféré choisir une profession de rapports humains, parce-que j’avais le choix. Par exemple, j’étais reçu pour un dossier de paysagiste a Paris et puis donc l’ecole d’éducateur que j’ai faite.
Je vais reprendre certains points, vous allez me dire par rapport à ces points, vos intérêt votre nature, votre système de valeur, quels liens spontanés faites-vous avec votre adhésion au PEI.
Vous avez parlé de l’importance du côté humain des relations, de l’échange, de la réciprocité, du partage, de reconnaître l’autre dans son individualité, dans sa diversité aussi, le fait que vous aimez être accés vers un projet de vie une construction pour l’autre pour vous-même, le fait que vous êtes acteur, actif que vous désirez apprendre, l’intérêt dans les échanges aussi pour la verbalisation, pour la convivialité. Autour de tout ça qu’est-ce-qui ferait qu’il y a un lien avec votre pratique du PEI en tant que..
Oh c’est très simple, ce qui apparait à travers tout ça, c’est que je crois que le PEI, si c’est une méthode rigide et et répétitive, j’aurais déjà abandonné. Dans la pratique, jamais une séquence n’est la même et chaque fois c’est un enrichissement, c’est jamais pareil et je crois que bon, pour nous, il n’y a pas de routine, et je crois que c’est la que l’on se rend compte de la richesse des gens avec lesquels nous travaillons, je crois que c’est quelque-chose de très vivant qui permet à la vie d’exister justement.
Donc quelque-part, c’est une rencontre heureuse avec votre propre nature
Oui, je pense oui... par rapport aux ateliers de raisonnements logiques pour lesquels nous avons eu aussi une information, pour moi les ARL pour moi ça me plairait moins. Au PEI, c’est un peu un pari à chaque fois de faire exister la séance, mais en même temps, c’est extrêment riche quoi, ça laisse beaucoup de place à la richesse
A l’échange, au partage, à reconnaitre chacun dans son potentiel, dans sa diversité, ça correspond bien à ce que vous croyez.
Oui,voilà
Au fait aussi que vous êtes acteur, que vous êtes engagé
Oui, je crois que c’est de cet ordre-là Alors ceci dit, c’est vrai que c’est pas évident de penser à tout et de trouver les mots exacts pour dire les choses, mais c’est bien dans cette zone là.