L’image du Concile Vatican II est en général associée a une volonté d’unification de l’ensemble des églises chrétiennes et à un souci d’ouverture de l’Eglise catholique vers les autres grandes religions. Cependant l’oecuménisme n’est pas apparu avec le Concile Vatican II et n’a pas été initié par l’Eglise catholique.
L’oecuménisme prend en effet naissance en milieu protestant et anglican dans les années 1920 du désir de donner une réponse cohérente aux maux qui accablent l’humanité : guerres, injustice sociale etc.
En 1921 est créé un conseil international des missions et, en 1925, est instituée une première conférence du Christianisme pratique. En 1927 se tient à Lausanne la première conférence, ’Foi et constitution’ sur les questions doctrinales séparant les Eglises. En 1937, deux assemblées se déroulent à Oxford et Edimbourg. Les orthodoxes prennent une part très active à ces réunions et décident qu’une conférence se tiendra à Utrecht en 1938 pour jeter les bases du Conseil oecuménique des Eglises qui regroupe l’ensemble des Eglises non romaines, des orthodoxes aux protestants.
Le Conseil oecuménique dont le siège est à Genève, est constitué en 1948 à Amsterdam. Des conférences générales se tiendront ensuite à Evanton (1954), New Delhi (1961), Uppsala (1968)94.
Le Conseil oecuménique accueille à partir de 1948 de nombreux observateurs catholiques. Il représente plus de 300 Eglises d’une centaine de pays. Ainsi, de nombreux théologiens catholiques suivent les travaux du Mouvement de Genève, en particulier ceux des grandes assemblées.
La conférence catholique pour les questions oecuméniques prépare l’avenir. En effet, un événement décisif se produit en 1959 lorsque le pape Jean XXIII (pape de 1958 à 1963) convoque le second concile du Vatican auquel soixante observateurs officiellement désignés par les Eglises, ou alliances d’Eglises, non romaines sont étroitement associés.
L’une des décisions symboliques importantes qui est prise à la faveur du concile est la levée simultanée des excommunications entre Rome et Constantinople. Par ailleurs, le concile prend un décret sur l’oecuménisme et une déclaration sur la liberté religieuse. L’Eglise catholique invite désormais ses fidèles à participer au mouvement oecuménique.
La dimension symbolique de la volonté d’ouverture de l’Eglise catholique vers les autres religions présentes en France a trouvé un réel écho dans de nombreux diocèses. Des équipes paroissiales se sont mises en quête de traduire cette ambition dans la conception même de lieux de culte nouveaux.
Il n’y a pas eu d’observateurs catholiques catholiques aux réunions du Conseil OEcuménique des Eglises avant 1961 et surtout pas à Amsterdam, ce qu’avait interdit le Saint-Office (Précisions aimablement communiquées par Etienne Fouilloux).