d) Le centre oecuménique du Saint-Esprit à Chamrousse, Pierre Jomain, architecte (1968).

L’autre bâtiment grenoblois est le centre oecuménique du Saint-Esprit qui fut édifié en 1967109 dans la station de sports d’hiver de Chamrousse (fig. 26, 27, 28 et 29). Cet édifice fut conçu par l’architecte Pierre Jomain, alors associé aux architectes Berthe et Chapuis. Pour concevoir cette oeuvre, P. Jomain s’adjoignit le concours des sculpteurs Szekely et Pirot.

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Fig. 26 : Eglise OEcuménique Saint-Esprit, Chamrousse, P. Jomain architecte, 1968.
[Note: (L’Architecture d’Aujourd’hui n°144, 1969)]
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Fig. 27 : Eglise OEcuménique Saint-Esprit, Chamrousse, P. Jomain architecte, 1968.
[Note: (L’Architecture d’Aujourd’hui n°144, 1969)]
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Fig. 28 : Eglise OEcuménique Saint-Esprit, Chamrousse, P. Jomain architecte, 1968.
[Note: (L’Architecture d’Aujourd’hui n°144, 1969)]
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Fig. 29 : Eglise OEcuménique Saint-Esprit, Chamrousse, P. Jomain architecte, 1968.
[Note: (J. Capellades, Guide des églises nouvelles, 1969)]

L’initiative de la réalisation de ce centre oecuménique fut prise par le père M. Voisin et le comité paroissial de Chamrousse. « ‘Nous étions dans les années 1966-67 qui ont suivi le Concile Vatican II, période très favorable à l’oecuménisme’ », se souvient le père M. Voisin, « ‘la station ayant atteint presque son maximum (12 000 lits) et les Jeux olympiques d’hiver de Grenoble de 1968 n’étant pas loin, nous avions besoin d’une église’ »110.

Dans la perspective d’aménager la station afin d’accueillir cette manifestation extraordinaire, les services du Département réservèrent dans le plan masse d’urbanisme de la nouvelle station trois terrains pour les cultes catholique, protestant et israélite. Confrontés à cette opportunité favorable, les représentants des cultes catholique et protestant obtinrent du Préfet de regrouper les terrains réservés aux deux cultes chrétiens afin de construire un lieu de culte oecuménique.

« Nous voulions un architecte qui soit chrétien, qui ait le sens de la liturgie et aussi, bien sûr, le sens du beau », indique le père M. Voisin,  « ‘après avoir lancé un appel d’offre, nous avons choisi Pierre Jomain de Chambéry. Ce qu’il a conçu répond tout à fait à ce que nous souhaitions’ »111.

Le bâtiment est édifié sur une déclivité du terrain. Au niveau supérieur une chapelle de 300 places est utilisée pour le culte catholique. Une vaste paroi vitrée coulissante qui s’ouvre au sud, permet par beau temps de porter la capacité à 1500 places. Au dessous une petite chapelle est utilisée le dimanche par les protestants112.

La réalisation du centre oecuménique a été totalement financée par l’association catholique car les protestants avaient à assumer, presque simultanément, la lourde charge financière du centre oecuménique Saint-Marc à Grenoble.

Durant une vingtaine d’années, le culte protestant a été régulièrement célébré à l’occasion des deux grandes fêtes chrétiennes de Noël et de Pâques. Par ailleurs, également pendant une vingtaine d’années, le centre a accueilli au moment des vacances scolaires des réunions oecuméniques qui étaient proposées aux personnes en congés à Chamrousse. « ‘Cela est moins régulier actuellement ’», précise le père M. Voisin, « ‘mais, protestants et catholiques, nous nous sommes toujours très bien entendus’ »113.

Notes
109.

Le centre oecuménique Saint-Marc a été inauguré à Noël 1967.

110.

Père M. Voisin, propos extraits d’une lettre adressée à l’auteur, datée du 1er mai 2000.

111.

Ibid.

112.

J. Capellades, op. cit., p. 129.

113.

Père M. Voisin, ibid.