La réalisation de villes nouvelles, à la fin des années soixante, a souvent été accompagnée par l’édification de lieux de culte à vocation oecuménique.
Un « groupe mixte de travail », catholique et protestant, fut constitué en 1973, dans le cadre de la ville nouvelle d’Evry, afin de définir les objectifs d’un projet de centre oecuménique devant être localisé dans l’Agora. Ce centre devait être situé au coeur de la future cité et au centre des flux de circulation : « ‘Etre dans l’Agora et la volonté que ce lieu soit le lieu d’un type de rencontre différent parce que non la chose d’une tendance, d’un groupe mais la chose des chrétiens avec les hommes’ », résumait alors le groupe interconfessionnel114. Les termes du programme, écrit par un “Groupe mixte de travail” dans un style caractéristique de l’époque, traduisent la volonté d’effacement quasi total de l’équipe interconfessionnelle, comme si celle-ci ne pouvait être identifiée que comme un élément étranger, une entrave, au fonctionnement “naturel” du centre : « ‘Nous voulons éviter que l’équipe (d’animation) et que l’équipement oecuménique apparaissent dans l’Agora comme une entreprise confessionnelle : catholiques et protestants ensemble sont moins excluants, alors que pris à part ils peuvent être ressentis comme tels. Nous évitons ainsi le soupçon de vouloir “récupérer” et “prendre en charge” tous ceux qui pourront se rencontrer là. Nous disons : présence commune qui se veut service désintéressé de tous les hommes et non moyen d’influence ou de pression des Eglises’ »115.
« Un centre oecuménique en ville nouvelle : Agora d’Evry », L’Architecture d’Aujourd’hui, n° 168, 1973, p. 56.
Ibid.