En 1958 André Le Donné362 conçu un projet de « maison d’église » (fig. 76, 77 et 78). Cette église prototype devait pouvoir être réalisée en série selon le principe de la préfabrication. Promoteur de l’église « banale »363, A. Le Donné souhaitait parsemer la cité de ces « maisons d’églises » afin qu’elles constituent dans les quartiers « ‘de petit phares de lumière et d’accueil dans l’océan urbain où déferle sans cesse le flot bruyant des voitures et la morne houle moutonnante des foules qu’engouffre et reverse tour à tour la bouche d’ombre du métro ’»364.
André Le Donné (1899-1983). Parmi les élèves d’Auguste Perret, il est celui qui s’est le plus exprimé dans le domaine de l’architecture religieuse. On lui doit, outre sa participation à la conception de la basilique souterraine de Lourdes aux côtés de P. Vago, P. Pinsard et E. Freyssinet (1958), la réalisation de nombreuses églises : Sainte-Claire de la Porte de Pantin à Paris (1956), Saint-Paul à Massy (1963), N.-D. de Nazareth (1965) et Saint-Germain (1971) à Vitry-sur-Seine, Saint-Vincent-de-Paul à Strasbourg (1964), le Sacré-Coeur à Mulhouse (1957) et l’église de Marienau-lès-Forbach (1954).
« Il convient que l’église soit ‘banale’ au sens féodal du mot, c’est-à-dire ‘commune à tous’, dispensant la nourriture spirituelle, comme jadis le four ‘banal’ cuisait le pain pour tout le village », André Le Donné, Ouest-France, 25 août 1971.
André Le Donné, Les cahiers de l’architecte André Le Donné, n. d., p. 20.