3) Des églises adaptables en fonction des migrations vacancières dans les stations balnéaires ou de sports d’hiver 

a) L’ église-tente du père campeur

Lors des vacances d’été, des millions de français prennent, durant les années cinquante-soixante, l’habitude de quitter les villes pour passer plusieurs semaines au bord des plages, la plupart en camping. Pour le clergé catholique, se posa le problème de l’absence d’équipements religieux adaptés sur place. On évoqua la possibilité de créer un nouveau type de mission tourné vers les populations estivales. Cette hypothèse fut en particulier débattue à l’occasion du colloque interconfessionnel de l’U.N.E.S.C.O. en 1965. On proposa que des « pères campeurs », accompagnés de leurs chapelles de toile, se consacrent à cette « solution missionnaire » qu’illustrait une photo prise à Argelès-sur-Mer (fig. 88).

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Fig. 88 : Chapelle de toile à Argelès-sur-mer.
[Note: (L’implantation des lieux de culte dans l’aménagement du territoire, 1966. ).]

Cette solution ‘architecturale’ – sorte de ready-made – pouvait être présentée comme la traduction contemporaine de la tente mythique des premières communautés chrétiennes. Mais la tente-église du « père campeur » n’était pas destinée à abriter de quelconques communautés militantes mais des chrétiens s’adonnant, au sortir de la messe, aux plaisirs du retour à la nature inspirés, cette fois-ci, de rites païens.