L’église démontable Saint-Jacques à Grenoble
Georges Vincent, Robert Pupat et Michel Potié, architectes (1958)

Cependant quelques architectes tentèrent de répondre à cet appel apparemment paradoxal. L’église Saint-Jacques de Grenoble des architectes Vincent, Pupat et Potié en constitue l’une des premières illustrations (fig. 98 et 99). Cette église fut réalisée en 1958 dans un quartier d’habitat collectif, alors en pleine extension, situé à la périphérie de la ville.

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Fig. 98 : Vue de l’entrée de l’église Saint-Jacques à Grenoble.Georges Vincent, Robert Pupat et Michel Potié, architectes - 1958.
[Note: ( L’Art Sacré, n° 5-6, 1959, p. 14).]
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Fig. 99 : Vue de la nef et de l’autel de l’église Saint-Jacques de Grenoble.Georges Vincent, Robert Pupat et Michel Potié, architectes - 1958.
[Note: ( L’Art Sacré, n° 5-6, 1959, p. 16 et 17).]

Cet édifice fut présenté par L’Art Sacré comme une première traduction de l’idée d’église provisoire. En effet, cet édifice a été conçu pour être démontable et en grande partie récupérable. « C’est un quartier populaire en plein essor, situé dans la périphérie de la ville que dessert cette église », précise en 1961 un article de L’Architecture d’Aujourd’hui consacré à cette réalisation, « ‘devant l’inconnu d’une paroisse en pleine évolution, il fut décidé de construire une église de 500 places assises, démontable pour pouvoir être transplantée dans une autre paroisse, lors de l’érection de l’église définitive’ »395.

Même si L’Art Sacré n’excluait pas la possibilité de remplacer l’église provisoire par un édifice plus vaste, si l’accroissement de la population et si « l’évolution des esprits le demande»396, c’est en soulignant que l’intérêt de l’église provisoire résidait en ce « qu’elle n’engage pas l’avenir »397.

En deçà de la recherche de formes « modestes », « sans prétention », dont on avait le sentiment qu’elles étaient mieux adaptées à l’évangélisation des masses populaires, l’église provisoire reflétait un profond désarroi quant au devenir des communautés paroissiales.

Notes
395.

« Eglise Saint-Jacques à Grenoble », L’Architecture d’Aujourd’hui, n° 96, 1961, p. 20.

396.

« Saint-Jacques de Grenoble », L’Art Sacré n° 5-6, 1959, p. 14

397.

Ibid.