La question de l’immatérialité traverse le numéro spécial que L’Architecture d’Aujourd’hui consacra en 1963 aux architectures sacrées. Dans l’éditorial de la revue qui s’ouvre sur un aphorisme du philosophe grec Anaxagore - « ce qui se montre est une vision de l’invisible » - Alexandre Persitz et Danièle Valeix, responsables de ce numéro, soulignent que les recherches structurales constituent le moyen réel pour que l’architecture religieuse puisse renouer avec la tradition. Celle-ci se caractériserait, écrivent-ils, par la recherche d’un allégement du poids propre des constructions. Cette tendance traverserait toute l’histoire de l’architecture et irait « ‘dans le sens d’une immatérialisation, c’est à dire d’une élévation de l’esprit’ »609.
A. Persitz et D. Valeix plaçaient leur espérance de bouleversements futurs de l’architecture dans les recherches d’ingénieurs comme Otto Frei et Robert Le Ricolais. Car, affirmaient-ils, « ‘une certaine pureté de pensée qui leur est commune s’apparente, par son approche, à l’art sacré’ »610.
A. Persitz et D. Valeix, « ce qui se montre est une vision de l’invisible », L’Architecture d’Aujourd’hui n° 108, 1963, p. 1.
Ibid.