Pierre Lebrun :
Comment la conception polyvalente de l’église Saint-Luc a-t-elle évoluée depuis sa réalisation ?
Le curé de Saint-Luc:
Les chrétiens qui utilisent le lieu sont plus qu’insatisfaits, et depuis des années, de ce lieu. Car c’est une structure qui ne remplit plus aucun rôle. S’il s’agissait à la fois d’avoir un lieu de culte et un lieu qui puisse être neutre aujourd’hui cela ne satisfait pas la population. Saint-Luc est une église de quartier populaire mais les chrétiens de ce milieu populaire ont aussi un attrait pour le beau. Et là il y a échec de cette architecture. Ainsi quand les gens veulent faire un baptême ou veulent se marier ils ne veulent surtout pas que ce soit ici. Pourtant on a réalisé des choses plus intéressantes à cette époque. Avant d’être curé de Saint-Luc je l’étais d’une autre paroisse populaire de Nantes dont l’église, Saint-Dominique, fut conçue en 1966 par l’architecte Desmars. L’architecture de cette église n’est pas triomphante à l’extérieur mais sa conception intérieure incite au silence au contraire de Saint-Luc qui n’est pas un lieu qui invite à la méditation. Mais on fait avec ce qu’on a.
P. Lebrun :
Le système de cloisons mobiles conçu par Jean Prouvé fonctionne-t-il toujours?
Le curé
de Saint-Luc:
Nous avons eu des pannes. Une des cloisons ne fonctionne plus du tout. Une autre a été réparée : le système demande de la vigilance. Un jour une chaise est restée coincée dans le mécanisme. Il faut faire attention et ne rien laisser traîner. Cependant ce système est une bonne idée car d’une salle on peut en faire cinq.