Pierre Lebrun :
Pouvez-vous me parler de l’histoire et du fonctionnement des lieux de culte situés sur les plates-formes de l’aéroport d’Orly ?
Jean-Pierre Dassonville (pasteur de la Fédération des églises évangéliques baptistes de France, membre de la Fédération Protestante de France) :
L’aéroport d’Orly a pris son essor au sortir de la seconde guerre mondiale. L’armée américaine y avait déjà fait installer pour ses troupes une chapelle qui existe toujours ; ce local qu’on appelle d’ailleurs la « chapelle américaine » et qui se trouve aujourd’hui en zone de fret (zone juliette) est toujours utilisé par l’aumônerie.
L’aérogare sud d’Orly, inauguré par le général De Gaulle en 1961, comprend depuis ses débuts des endroits réservés aux principaux cultes présents en France, à savoir : le christianisme, l’islam et le judaïsme ; on trouve donc dans l’aérogare sud une chapelle, une mosquée et une synagogue ; les croyants apprécient que cette dimension religieuse soit ainsi pris en compte dans l’architecture de lieux très fréquentés comme le sont les aéroports.
La gestion de ces lieux de culte est assurée par la société Aéroports de Paris (ADP) ; les aumôniers, nommés par leurs instances respectives, sont employés à temps complet ou à temps partiel par ADP.
La chapelle d’Orly sud n’a pas été modifiée depuis sa réalisation malgré les nombreuses transformations qu’a subi l’aérogare depuis son édification. La chapelle est située de telle manière que des personnes se trouvant hors douane et sous douane peuvent suivre les offices qui y sont conduits ; la salle est divisée par une vitre qui matérialise ainsi la frontière mais une sonorisation permet aux gens de communiquer.
L’agencement de la chapelle est dépouillé pour respecter le point de vue de chacun ; on y trouve un autel, une Bible et, éventuellement, un cierge, allumé aux heures des offices ; les aumôniers y assurent leurs offices respectifs mais tiennent aussi le plus souvent des temps de prière oecuméniques.
La chapelle est ouverte de 8 à 22 heures et est très fréquentée comme en témoignent les témoignages laissés par les visiteurs dans un livre qui est mis à leur disposition. Il y a constamment des personnes en train de prier ou de lire dans la chapelle. Des personnes qui travaillent sur place ont aussi pris l’habitude de fréquenter ces lieux.
On ne peut pas parler d’affluence lors des célébrations car tout est tributaire des horaires à respecter par chacun. Un centre religieux permet aussi aux aumôniers et aux bénévoles qui les aident de tenir des permanences et d’assurer un accueil.
Sur la plate-forme d’Orly ouest, l’aérogare construit une dizaine d’années après le premier, on trouve un « espace prière » qui est un local pluri-religieux ; s’il n’y a pas de difficulté majeure, on peut dire qu’il n’est pas évident dans la pratique d’animer un tel lieu. Il est davantage un lieu de recueillement et de silence.