Pierre Lebrun :
Pouvez-vous me parler du Centre OEcuménique des Sept-Mares à Elancourt que vous avez conçu avec votre mari l’architecte Philippe Deslandes ?
Martine Deslandes :
Il s’agit du seul édifice cultuel que mon mari et moi-même ayons conçu648. L’initiative de cet édifice oecuménique a été prise par l’Etablissement Public d’Aménagement de la ville nouvelle de Saint-Quentin-en-Yvelines et relayée par l’Association Diocésaine de Versailles. L’Eglise Réformée de France a ensuite été associée au montage de ce projet. Celui-ci a été confié à mon mari, Philippe Deslandes, qui était architecte-en-chef du centre des Sept-Mares à Elancourt-Maurepas.
L’équipe paroissiale catholique souhaitait que l’édifice ressemble à une usine ou un hangar et surtout pas à une église. C’était une époque où les responsables catholiques voulaient attirer les gens, leur montrer le chemin de l’église, car l’église faisait peur.
On parlait alors de pouvoir louer l’édifice le samedi soir pour le bal - on parlait du ‘bal des Portugais’-, parce que cette communauté était très présente au début de la ville nouvelle. C’est pour cela que le petit oratoire est la seule partie dédiée au culte catholique qui soit consacrée. Le reste constitue une sorte de grande salle qui est munie de cloisons mobiles et qui a été conçue pour accueillir des manifestations de toutes sortes.
La conception du projet s’est faite aux alentours de l’année 1974. Le programme était intéressant en ce qu’il faisait se côtoyer protestants et catholiques dont les points de vue étaient extrêmement différents. Ainsi, les responsables de la communauté protestante souhaitèrent, pour des raisons de convivialité, disposer d’une cuisine. La communauté catholique s’est d’ailleurs associée à ce souhait.
Les responsables de la ville nouvelle , Caulberg et Lindon, étaient toujours présents aux réunions concernant ce projet. Ces responsables de l’aménagement, n’étaient pas des gestionnaires, c’étaient des constructeurs.
Philippe (décédé accidentellement en 1988) et Martine Deslandes furent les élèves de Louis Arretche (1905-1991), architecte chef d’atelier à l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts. Philippe Deslandes fut diplômé en 1961 et sa femme Martine en 1959.