Entretien téléphonique avec Georges Evano, architecte du Centre Paroissial Saint-Michel à Nantes. Le 13 avril 1998

• Pierre Lebrun :
  L’abbé Michel Brion, alors qu’il était secrétaire de l’évêché de Nantes, chercha à promouvoir la réalisation d’églises transformables. Comment l’avez-vous rencontré ?
  
  Georges Evano :
  C’est lui qui a du prendre contact avec moi pour me demander de concevoir l’église de la paroisse Saint-Michel.
  
  P. Lebrun :
  En effet, un courrier signé Michel Brion et datant de 1963 que j’ai trouvé dans les archives de l’Institut Français d’Architecture, mentionne qu’il vous a rencontré avec P. Pinsard et M. Marot. Il souhaitait que chacun d’entre vous travaille sur un programme qu’il vous avait communiqué. En quoi consistait ce programme ?
  
  G. Evano :
  Il s’agissait d’une évocation de la messe de saint Justin et je me souviens qu’il faisait référence à l’église Saint-Julien-le-Pauvre de Paris. C’est-à-dire qu’il souhaitait un bâtiment très modeste situé dans la verdure pouvant servir à toutes sortes d’usages et ne dépassant pas un coût de 500.000 francs, je crois.
  Je me souviens qu’il y avait quatre projets d’églises, qui hormis Saint-Michel, furent réalisées je crois, par Jean Rouquet, Pierre Pinsard et les frères Arsène-Henry.
  
  P. Lebrun :
  Avant d’avoir conçu l’église Saint-Michel, aviez-vous déjà travaillé à des architectures nécessitant des cloisons mobiles ?
  
  G. Evano :
  Il n’y a pas réellement de cloisons mobiles à Saint-Michel. Cependant cette église fut conçue pour servir à beaucoup d’usages : par exemple à accueillir un bal en déplaçant un rideau devant l’Eucharistie. La seule cloison mobile, mais cela n’a rien d’exceptionnel, permet d’isoler la chapelle de semaine de la grande nef. Il s’agissait plutôt d’une architecture permettant un usage polyvalent.
  
  P. Lebrun :
  Connaissiez-vous Pierre Pinsard qui a réalisé l’Eglise Saint-Luc en mettant en oeuvre un système de cloisons mobiles ?
  
  G. Evano :
  Je l’ai rencontré à cette époque-là en particulier lorsque l’abbé Brion nous a réuni P. Pinsard, M. Marot et moi-même.
  
  P. Lebrun :
  Avez-vous réalisé d’autres églises dans la continuation de cette recherche de polyvalence ?
  
  G. Evano :
  A la suite de Saint-Michel, l’évêché de Vannes m’a demandé de concevoir une autre église mais dont le programme était tout à fait traditionnel.
  
  P. Lebrun :
  Est-ce qu’à votre connaissance la capacité à la polyvalence de Saint-Michel de Nantes a été pleinement exploitée ?
  
  G. Evano :
  Non, elle n’a accueillie que des célébrations religieuses. Il s’est agi d’un voeu pieux.