1. THEORIE DE L'APPRENTISSAGE SOCIAL

La théorie de l'apprentissage social (social learning theory) intègre des phénomènes cognitifs souvent négligés par les théories comportementales. Bandura (1977b) part de la critique des écoles psychodynamiques qui placent la motivation à l'intérieur de l'individu sans justification causale précise fondée sur une analyse expérimentale. Mais il met aussi en cause le béhaviorisme radical qui place le problème de la motivation entièrement dans l'environnement et les contingences de renforcements externes. La plupart des participants à cette querelle (entre motivation interne et externe) ont adopté la position selon laquelle l'environnement et la personne se déterminent l'un l'autre. Bandura propose un schéma où le comportement externe, la personne et l'environnement sont en constantes interactions. Il s'agit d'un modèle interactionnel qui postule, à l'inverse du conditionnement opérant, un organisme actif. Ce modèle est représenté à la figure 1.

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Figure 1 — Modèle interactionnel (d'après Bandura, 1977b).

Pour Bandura (1977b), deux types de processus régissent l'apprentissage humain :

  • Les processus cognitifs (pensées, images mentales, croyances, etc.). Ces processus sont accessibles à l'analyse expérimentale et ne sont pas de pures inférences.

  • L'apprentissage social par imitation. Celui-ci consiste en l'apprentissage vicariant : il a lieu par l'intermédiaire de l'observation de modèles qui peuvent être réels, symboliques ou imaginaires (modelage).

Les processus cognitifs et l'apprentissage social par imitation sont étroitement liés et jouent un rôle prépondérant dans l'autorégulation du comportement.