3. 1. 3. LA PERSUASION VERBALE

La persuasion verbale constitue une troisième source d'informations. Par exemple, par l'intermédiaire de suggestions et d'exhortations verbales, l'individu peut être amené à croire qu'il possède les capacités requises pour accomplir une tâche. Toutefois, les suggestions et les exhortations ne procurent pas d'expériences authentiques de maîtrise personnelle, et les résultats montrent la limite de procédures qui visent à instiller des jugements d'efficacité en disant simplement aux sujets ce qu'ils doivent faire (Bandura, 1977a). Lorsque surviennent des doutes à l'issue d'une série d'échecs, l'efficacité personnelle étayée par les suggestions et les exhortations diminue rapidement, car non confirmée par des expériences de maîtrise active (Gist & Mitchell, 1992). Les effets de ces modes d'induction sont donc transitoires si les efforts du sujet ne se concrétisent pas rapidement. Convaincre un sujet qu'il possède les capacités requises pour effectuer une tâche peut influencer son efficacité personnelle, mais moins que les moyens évoqués précédemment. Pour augmenter l'efficacité personnelle des individus qui doutent de leurs capacités dans un domaine particulier, l'utilisation conjointe de la persuasion verbale et de l'expérience vicariante peut alors être préférée à l'utilisation de la persuasion verbale seule (Hagen, Gutkin, Wilson, & Oats, 1998).

L'auto-instruction représente une stratégie cognitive plus appropriée de stimulation de l'efficacité personnelle. Par cette méthode, les sujets doivent répéter des énoncés positifs se rapportant à eux-mêmes. Des études réalisées en contexte sportif (Girodo & Wood, 1979 ; Weinberg, Smith, Jackson, & Gould, 1984) ont montré que les personnes augmentent leurs performances dans des activités d'endurance ou dans des tâches douloureuses, en répétant des auto-instructions positives. La répétition de ces énoncés personnels renforce l'efficacité personnelle en détournant l'attention de pensées ou sensations négatives.