3. 2. 3. PERFORMANCE

Dans la mesure où l'efficacité personnelle influence des variables comportementales telles que l'effort et la persistance, elle est souvent responsable des niveaux de performance atteints : plus les individus se jugent efficaces, plus ils intensifient leurs efforts, persistent face aux difficultés et, en définitive, produisent de bonnes performances. Plusieurs études, conduites en laboratoire (e. g., Bouffard-Bouchard, 1990 ; Locke et al., 1984) ou sur le terrain (e. g., Bores-Rangel et al., 1990 ; Wood, Bandura, & Bailey, 1990 ; Wood & Locke, 1987) ont démontré que l'efficacité personnelle détermine le niveau de performance atteint dans une activité donnée. Par exemple, dans une tâche cognitive de formation d'un concept verbal (cf. Bouffard-Bouchard & Pinard, 1988), Bouffard-Bouchard (1990) montre que les sujets chez lesquels on induit expérimentalement une efficacité personnelle forte, résolvent davantage de problèmes (M=3.81) que les sujets chez lesquels on induit expérimentalement une efficacité personnelle faible (M=2.64). La relation positive entre l'efficacité personnelle et la performance a été notamment confirmée dans une étude méta-analytique récente, qui a examiné 114 études réalisées entre 1978 et 1996 (Stajkovic & Luthans, 1998).

L'efficacité personnelle autorise des prédictions sur les performances dans une variété de situations : le traitement des phobies (Bandura, Adams, & Beyer, 1977), la réussite de certaines activités académiques (Bandura & Schunk, 1981), la réussite sportive (Barling & Abel, 1983) ou la vente (Barling & Beattie, 1983). Par exemple, dans une étude effectuée sur des agents d'assurance, Barling et Beattie (1983) ont montré que l'efficacité personnelle constituait un bon prédicteur de leurs performances ; celles-ci avaient été évaluées à travers de multiples indicateurs, comme le nombre d'appels téléphoniques donnés par semaine, le nombre de polices d'assurance vendues et le montant des primes mensuelles gagnées. Mais le champ d'application privilégié demeure celui investit par Bandura lui-même : le pouvoir prédictif de l'efficacité personnelle en matière de thérapies. En effet, Bandura s'est efforcé de démontrer que l'efficacité personnelle représente un bon prédicteur des comportements d'emprise. Plus un patient se sent apte à affronter la demande stressante d'une situation et plus il peut s'engager dans des activités supposant un contact de plus en plus étroit avec l'objet de sa phobie (Bandura et al., 1977).

Dans l'ensemble, les résultats d'un grand nombre d'études démontrent que l'efficacité personnelle est un déterminant et un prédicteur important des niveaux d'accomplissement atteints par les individus. Ainsi, Bandura (1986, 1997) soutient que l'efficacité personnelle constitue le facteur clé de la motivation et de l'action humaine.