1. EXPERIENCE 1

Le principe de cette expérience repose initialement sur la présentation sommaire de deux tâches distinctes. Les informations communes à chacune d'elles portent sur le nombre total d'items à résoudre (20) et le temps maximum imparti à leur résolution (10 minutes). Chaque tâche est a priori inconnue des sujets, faute d'expérience ou de pratique.

Les sujets estiment ensuite, pour chaque tâche présentée, leur efficacité personnelle relativement à une valeur initiale représentant soit un très bas (2 items) soit un très haut (18 items) niveau de performance. Les valeurs (ancres) reçues pour ces estimations sont systé-matiquement opposées : lorsque l'estimation de l'efficacité personnelle pour une tâche est suggérée par une ancre basse, l'estimation de l'efficacité personnelle pour l'autre tâche est suggérée par une ancre haute. Puis les sujets estiment, pour chaque tâche, leur niveau exact d'efficacité personnelle, c'est-à-dire le nombre d'items qu'ils jugent être capables de résou-dre (en 10 minutes).

L'hypothèse est que les jugements d'efficacité seront biaisés dans le sens des valeurs initiales reçues. Précisément, on prédit que : (a) pour une même tâche, quelle qu'elle soit, l'efficacité personnelle des sujets exposés à une ancre haute sera plus forte que l'efficacité personnelle des sujets exposés à une ancre basse (Hypothèse 1A) ; (b) pour les deux tâches distinctes, les sujets développeront la plus forte efficacité personnelle pour la tâche pour laquelle ils auront été exposés à une ancre haute (Hypothèse 1B).

Enfin, les sujets sont amenés à choisir, en vue de sa résolution, une des deux tâches initialement présentées. Si, conformément à l'hypothèse précédente, l'efficacité personnelle pour chacune d'elles est biaisée dans le sens de la valeur initiale, et donc que les jugements sont biaisés dans des directions opposées, l'hypothèse est que les sujets choisiront la tâche pour laquelle leur efficacité personnelle est la plus forte (Hypothèse 2).