Contrôle du plan expérimental

Les 8 premiers items ont été conçus de manière à être relativement faciles à résoudre (aucun sujet n'a abandonné au cours de la résolution des ces items). Le temps de résolution de ces items, ainsi que le nombre d'erreurs commises, permettaient néanmoins d'évaluer le niveau d'habileté des sujets. Or, l'habileté sur la tâche est une variable non-motivationnelle, notamment dans la théorie de la fixation de buts (Locke & Latham, 1990a) et dans la théorie de la médiation cognitive (Garland, 1985). Cette variable peut toutefois avoir une influence sur la persistance subséquente (sur les items insolubles). Par conséquent, il est nécessaire de vérifier l'absence de différence entre les groupes au niveau des variables comportementales initiales (temps de résolution des 8 premiers items et nombre d'erreurs commises sur ces 8 items). Le tableau XXXII présente, pour chaque condition, les moyennes et les écarts-types obtenus sur ces variables.

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Tableau XXXII— Valeurs moyennes (et écarts-types) des variables comportementales initiales dans chaque condition.

Une anova à un facteur de classification (condition) a été conduite sur les temps de résolution. Les résultats n'ont révélé aucune différence entre 3 les conditions, F(2, 56)=.32, p=.73. La moyenne des temps de résolution pour l'ensemble des sujets est de 9 min et 35 s, avec une étendue de 5 min et 43 s à 15 min et 40 s. Une seconde anova a également été conduite sur les nombres d'erreurs commises. Les résultats n'ont pas montré de différences significatives entre les groupes, F(2, 56)=.30, p=.74. Le nombre moyen d'erreurs commises par l'ensemble des sujets est de .86, avec une étendue de 0 à 3 erreurs. Les tableaux corres-pondant à ces analyses sont présentés en annexe n°8 (tableaux I et II).

Comme attendu, les différents groupes ne se différencient pas au niveau des variables comportementales initiales.

Effet de la séquence d'ancrage sur l'efficacité personnelle et la persistance

Tableau XXXIII — Valeurs moyennes (et écarts-types) de l'efficacité personnelle et des variables de persistance dans chaque condition.
Séquence d'ancrage
SA (n=20) SD (n=20) Contrôle (n=19)
Efficacité personnelle 39.50 (14.68) 68.00 (11.05) 52.11 (11.34)
Temps de persistance (en min. s) 20.39 (8.58) 27.21 (8.24) 19.41 (7.40)
Nombre d'items tentés 3.30 (1.78) 6.05 (3.30) 3.16 (2.03)

Des anovas à un facteur de classification (condition) ont été conduites afin d'analyser les données relatives à l'efficacité personnelle, au temps de persistance et au nombre d'items insolubles tentés. Le tableau XXXIII montre, pour chaque condition, la valeur moyenne et l'écart-type de chacune de ces variables.

Efficacité personnelle. L'anova a montré un effet hautement significatif de la séquence d'ancrage, F(2, 56)=26.16, p<.001. Le tableau correspondant à cette analyse est présenté en annexe n°8 (tableau III). Comme on peut le voir sur la figure 36, les sujets de la condition SD ont développé une efficacité personnelle pour la tâche des matrices nettement plus forte que les sujets de la condition SA, ce qui confirme l'hypothèse 1. L'efficacité personnelle des sujets de la condition contrôle est comprise entre ces deux extrémités. Des tests post-hoc de Newman-Keuls, au seuil de p<.05, ont montré des différences significatives entre toutes les conditions (soit : SD > contrôle > SA).

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Figure 36 — Efficacité personnelle moyenne dans chaque condition.

Temps de persistance. L'anova a montré un effet significatif de la séquence d'ancrage, F(2, 56)=4.93, p<.02 (cf. tableau IV en annexe n°8). La figure 37 montre que les sujets de la condition SD ont persisté plus longtemps que les sujets de la condition SA, ce qui confirme l'hypothèse 2. Des tests post-hoc de Newman-Keuls ont révélé que la condition contrôle ne se distinguait pas significativement de la condition SA (soit : SD > contrôle = SA). Malgré une efficacité personnelle plus forte, les sujets de la condition contrôle n'ont pas passé plus de temps sur les items insolubles que les sujets de la condition SA. Ces deux conditions ne se différencient pas non plus au niveau du nombre d'items tentés (cf. figure 38).

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Figure 37 — Temps moyen de persistance (en min) dans chaque condition.

Nombre d'items tentés. Sur cette variable, les variances ne sont pas homogènes [test de Levene, F(2, 56)=7.58, p<.002]. Afin d'homogénéiser les variances, nous avons opérer une transformation logarithmique des données. Les moyennes (et les écarts-types) calculées sur les données transformées sont de 1.06 (.55), 1.62 (.68) et .99 (.57), respectivement pour les conditions SA, SD et contrôle [test de Levene, F(2, 56)=1.14, p=.33]. L'anova réalisée sur les données transformées a montré un effet très significatif de la séquence d'ancrage, F(2, 56)=6.48, p<.003 (cf. tableau V en annexe n°8). Comme le montre la figure 38, les sujets de la condition SD ont tenté de résoudre nettement plus d'items insolubles que les sujets de la condition SA, ce qui confirme également l'hypothèse 2.

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Figure 38 — Nombre moyen d'items insolubles tentés dans chaque condition. (les moyennes rapportées dans cette figure sont celles calculées sur les données non-transformées)