1. 2. 3. RELATION DIFFICULTE / SPECIFICITE DU BUT – PERFORMANCE

L'aspect le plus testé de la théorie de la fixation de buts tourne autour de la relation : difficulté / spécificité du but-performance. De nombreuses études ont montré une relation positive et linéaire entre la difficulté / spécificité du but et la performance. Autrement dit, les buts spécifiques et difficiles (e. g., "essayez de résoudre 10 problèmes en 5 minutes") conduisent à de meilleures performances que les buts faciles (e. g., "essayer de résoudre 10 problèmes en 10 minutes"), les buts généraux (e. g., "faites de votre mieux") ou aucun but du tout.

Cet effet positif de la difficulté / spécificité du but sur la performance a été reproduit de nombreuses fois, avec des tâches, des sujets, des mesures de performance, des contextes (en laboratoire aussi bien que sur terrain), des modes de fixation de but (assigné, auto-fixé, en collaboration) très distincts (pour une revue, consulter : Latham & Locke, 1991 ; Locke et al., 1981 ; Locke & Latham, 1990a). Cet effet extrêmement robuste a été confirmé dans deux études qui ont passé en revue, à partir des techniques de méta-analyses, la littérature existante sur la fixation de but (Mento, Steel, & Karren, 1987 ; Tubbs, 1986). Mento et al. (1987) sont même allés jusqu'à affirmer : "‘Si jamais il devait y avoir une candidate viable, issue des sciences liées aux organisations, pour être élevée au statut de loi scientifique de la nature, alors les relations entre difficulté, difficulté / spécificité du but et performance sont dignes d'une considération sérieuse’" (p. 74).

Ces relations sont néanmoins assujetties à certaines conditions limites. Premièrement, le sujet doit avoir une connaissance et une habileté suffisante pour atteindre (ou approcher) le but (Locke et al., 1981). Deuxièmement, le sujet doit accepter et s'engager à atteindre le but (Erez & Zidon, 1984 ; Locke et al., 1981). Enfin, le sujet doit disposer d'un feed-back, qui le renseigne sur l'écart qui le sépare du but fixé. Locke et al. (1981) affirment : "... ni la connaissance seule du résultat, ni les buts seuls ne sont suffisants pour améliorer la perfor-mance. Les deux sont nécessaires" (p. 135). Plusieurs études ont confirmé cette affirmation (Becker, 1978 ; Erez, 1977 ; Locke & Bryan, 1969 ; Strang, Lawrence, & Fowler, 1978).