2. 2. 2. HYPOTHESE 2

Locke et al. (1984b) montrent que l'efficacité personnelle influence le niveau des buts choisis, la spécificité des buts et l'engagement dans des buts particuliers. Cependant, sur la base des travaux de Garland (1985), nous envisageons que le niveau du but choisi influence l'efficacité personnelle. Pour cet auteur, en effet, l'efficacité personnelle — Garland emploi le terme "d'expectation de performances" — est une fonction positive du but personnel. Il explique cette relation par l'intermédiaire de trois mécanismes. Premièrement, les sujets qui se donnent des buts élevés construisent des stratégies qui facilitent l'accomplissement de la tâche. Ainsi, plus les buts personnels sont difficiles et plus l'utilisation de stratégies perçues comme efficaces est importante ; en retour, l'efficacité personnelle et la performance doivent augmenter. Le deuxième mécanisme auquel fait appel Garland repose sur ce qui est décrit comme un biais dans l'estimation de la probabilité des événements (Kahneman & Tversky, 1973). Il s'agit du processus par lequel l'individu arrive à espérer fortement ce qu'il cherche à accomplir ou, autrement dit, à "prendre ses désirs pour des réalités" (Jones, 1977). Enfin, le troisième mécanisme est relatif aux propriétés du but lui-même. Défini comme "l'image d'un niveau futur de performance que l'individu désire accomplir" (Garland, 1985, p. 347), cette image réside en mémoire et demeure disponible dans le temps. Ainsi, elle servirait de support, ou d'ancre (Tversky & Kahneman, 1974), auquel le sujet resterait attaché jusqu'à ce qu'il l'ait atteinte.

La seconde hypothèse, qui repose à la fois sur les postulats de Garland (1985) et sur l'hypothèse précédente, est donc que les sujets exposés à une ancre haute développent une efficacité personnelle plus forte que les sujets exposés à une ancre basse.