C.011Les enjeux épistémologiques de l’analogie

Le problème auquel est confronté tout discours sur les sociétés qui se veut scientifique (et la «science sociale» de Fourier n’y échappe bien sûr d’aucune manière) est le suivant : quelle que soit la légitimité de sa prétention à la scientificité, la connaissance à laquelle il entend faire accéder reste d’une grande fragilité conceptuelle (sans parler même de sa fragilité empirique). L’épistémologie des sciences sociales a souvent été tentée, depuis Comte jusqu’au Métier de sociologue 758, d’expliquer cette fragilité par une hypothétique «jeunesse» des sciences sociales. Pourtant, Jean-Claude Passeron, dans Le raisonnement sociologique, reconnaît que c’était là pêcher, en quelque sorte, par optimisme759, et qu’il se peut bien que cette fragilité soit en réalité constitutive : une des thèses fondamentales du Raisonnement sociologique, c’est en effet que la vulnérabilité conceptuelle de la sociologie ne tient pas exclusivement à sa condition sociale, marquée par sa difficulté provisoire à faire reconnaître qu’elle est « ‘une science comme les autres’ », mais aussi et peut-être surtout à l’obligation qui lui est faite d’emprunter au langage naturel les formes de l’énoncé de ses résultats.

De ce fait, le type de connaissance que produisent les sciences sociales relève de ce que Judith Schlanger nomme de son côté un « savoir discursif »760, c’est-à-dire un savoir qui exprime ses résultats en paroles ou en écrits, dans la langue naturelle et non en symboles, et doit donc emprunter sa terminologie aux différents corpus linguistiques déjà constitués dans d’autres champs de la connaissance ou dans le langage commun761. Il y a là une dépendance épistémologique qui selon Jean-Claude Passeron rend illusoire la tentative de contrôle que constitue « ‘l’exigence formaliste de la proscription des métaphores ’»762, et la voue irrémédiablement à l’échec. Et même si elle procède d’une vigilance nécessaire, « ‘la chasse aux métaphores machinales (...) ne doit pas conduire à se méprendre sur la forme logique de l’énonciation sociologique’ »763, qui reste constitutivement marquée par le recours à l’analogie.

Fourier a-t-il au moins fait preuve de cette vigilance nécessaire vis-à-vis du recours à l’analogie ? Gilles Lapouge, dans Utopie et civilisations, considère que chez Fourier, c’est par un fait exprès que la forme rationnelle du discours s’efface devant les vertus poétique de l’analogie : il entrerait délibérément en lutte contre une rationalité qui n’est que la marque formelle de la science, pour lui préférer l’analogie. « ‘A la place de la logique l’analogie’ »764 : cette façon d’appréhender la rhétorique fouriériste s’inscrit dans une lecture de son oeuvre qui, pour faire justice à cette imagination que censurèrent les disciples, croit y deviner le rejet des armes de la science au profit de celles de la création littéraire, de la poésie. Gilles Lapouge s’autorise du fait que Fourier présente effectivement l’analogie comme « ‘une science joignant l’agréable à l’utile’ »765, donc à la fois « charmante » et « amusante »766. Pourtant, au vu de tout ce qui précède, le jugement de Gilles Lapouge apparaît en définitive discutable : l’analogie chez Fourier n’est pas seulement ou même essentiellement poétique dans son projet, mais scientifique. C’est avant tout une technique de rationalisation de la pensée, une façon de dire que le monde social est intelligible tout autant, parce que de la même façon, que le monde physique. Elle constitue donc une « dépendance épistémologique » légitime et féconde, parce qu’indispensable à la construction d’un nouveau domaine de la connaissance767. Ce que semblent permettre les analogies fouriéristes et ce qui les «explique», c’est la prétention à la légitimité scientifique, contre la fausseté des philosophies politiques et morales qui lui sont contemporaines.

De fait, qu’elle soit agréable, charmante, amusante ou, plus simplement, complètement farfelue768, la science de l’analogie de Fourier n’en est pas moins d’abord pensée comme une science, aussi appelée par lui « théorie des causes »769 ou, plus souvent, « psycologie comparée »770, qui consiste à décrypter dans les différents règnes naturels les emblèmes ou les « hiéroglyphes » des passions humaines771. On ne peut donc pas parler de « métaphores machinales », puisque l’analogie chez Fourier, loin même d’être ressentie comme un mal épistémologique nécessaire, est au contraire pleinement consciente d’elle-même, hautement revendiquée, explicitement assumée comme technique de décryptage des lois sociales.

Encore faut-il, pour rendre compte entièrement de l’usage que fait Fourier de l’analogie, ne pas se méprendre sur son «sens», c’est-à-dire sur l’orientation de l’inférence qu’elle sert à établir. L’usage habituel du modèle newtonien consiste à étendre au monde social les lois de l’attraction établies par Newton pour le monde physique. C’est de cette orientation habituelle que la pensée de Comte porte témoignage, quand par exemple il pose la question suivante : « ‘Comment espérait-on, en effet, former avec certitude quelques lois naturelles relativement aux phénomènes sociaux, si les données astronomiques, sous l’empire desquelles ils s’accomplissent, pouvaient comporter des variations indéfinies ? ’»772. Mais ce n’est pas ce que Fourier prétend faire, puisqu’au contraire il procède en fait à un renversement essentiel de l’analogie newtonienne. Il opère un retournement de la conception commune d’une humanité comme partie de la nature, pour au contraire proposer l’idée d’une nature qui ne serait qu’une partie du mouvement social : ce n’est pas, dès lors le monde social qui est régi par les lois newtoniennes du monde physique, mais c’est au contraire le monde physique qui est à l’image du monde social ; ce n’est pas le monde social qui obéit aux lois de l’attraction physique, mais le monde matériel qui obéit aux lois de l’attraction passionnelle. D’une façon générale, dans la pensée de Fourier, ce n’est pas le social qui est à l’image de la nature, mais au contraire la nature qui est « hiéroglyphe » du social.

Pour étayer ce retournement avec un nom célèbre, une «autorité» philosophique d’une certaine façon prise à l’ennemi, Fourier cite très abondamment, à partir du Nouveau monde industriel de 1829, cette phrase d’un de ses contemporains, le philosophe allemand Friedrich von Schelling, selon qui « ‘l’univers est fait sur le modèle de l’âme humaine, et l’analogie de chaque partie de l’univers avec l’ensemble est telle que la même idée se réfléchit constamment du tout dans chaque partie, et de chaque partie dans le tout ’»773. Ce que retient Fourier de la citation de Schelling, et qu’il répète à l’envi, c’est sa première partie, qui établit cette orientation particulière de l’analogie selon laquelle le mouvement social, dont les passions sont le moteur, est le modèle, le « pivot » pour reprendre la terminologie fouriériste, de tous les autres. Dès lors, « ‘tout, depuis les atomes jusqu’aux astres, forme tableau des propriétés des passions humaines’ »774.

Le corollaire de ce retournement, c’est qu’en définitive, tout est social dans la nature, dont l’observation n’a donc pas tant pour fin la connaissance de ses lois propres, que celles des lois sociales dont les lois naturelles ne sont que les effets. La nature chez Fourier n’est plus un ordre autonome, elle est la mise en scène de l’ordre social. Par exemple, est-ce en fonction de lois zoologiques spécifiques que l’abeille tue le bourdon ? Non, « ‘c’est par analogie que l’abeille tue le bourdon quand elle n’a plus besoin de lui ’», pour figurer la disparition en harmonie des actions improductives775. L’étude de la nature chez Fourier ne vaut donc pas tant pour elle-même que pour la multitude de signes qu’elle offre à qui veut comprendre les sociétés humaines. En outre, la mise en évidence de ce retournement permet d’ailleurs de mieux comprendre le syncrétisme analogique de Fourier, caractérisé en particulier par la coexistence dans le même discours des figures du mécanisme et de l’organisme : tout étant à l’image du mouvement social, d’une part le mouvement matériel fournit l’image des effets de l’attraction passionnelle, d’autre part « ‘l’anatomie du corps humain (...) est un tableau général de l’Ordre Combiné ’»776. En vertu du principe selon lequel le mouvement matériel et le mouvement organique sont régis par les lois passionnelles qui dirigent le mouvement social, il n’y a dès lors aucune incohérence à utiliser conjointement des comparaisons avec l’un et l’autre.

Le retournement fouriériste de la polarisation habituelle de l’analogie n’a en définitive rien de choquant, malgré la fantaisie des descriptions analogiques de Fourier : après tout, il n’est ni plus ni moins aberrant d’affirmer que le monde physique et les organismes vivants sont des images du monde social, que d’affirmer le contraire, à savoir que le monde social est à l’image du monde physique ou d’un organisme vivant. Même, ce retournement, pleinement revendiqué chez Fourier, n’est finalement que justice, parce qu’il constitue une sorte de «retour à l’envoyeur». En effet, le recours à des registres sémantiques appartenant à d’autres champs de connaissance n’est pas l’apanage des sciences sociales, il caractérise aussi les sciences physiques et les sciences naturelles, que l’on pourrait croire pourtant mieux protégées contre la tentation métaphorique par leur situation épistémologique spécifique et par leur position plus élevée dans la hiérarchie des sciences. Par exemple, H. Milne-Edwards s’est appuyé, au milieu di XIXe siècle, sur la notion de « division du travail » pour décrire le corps vivant777. Et Charles Darwin a emprunté la notion de sélection naturelle au vocabulaire agronomique ; quant à celle de lutte pour la vie, elle est une métaphore économique explicite, puisque « ‘c’est la doctrine de Malthus’ ‘, appliquée à l’ensemble des règnes végétal et animal’ »778. Du reste, la façon dont Darwin se justifie de ces emprunts montre que les sciences dites «exactes» ne sont pas exemptées plus que les sciences sociales d’une vigilance épistémologique qui doit se traduire par un contrôle des emprunts analogiques :

‘ « Au sens littéral, sans aucun doute, la sélection naturelle est une expression fausse ; mais qui s’est jamais opposé à ce que les chimistes parlent des affinités électives des éléments ? — et pourtant on ne peut pas dire d’une manière rigoureuse qu’un acide choisit la base à laquelle il s’allie de préférence. On a dit que je parlais de la sélection naturelle comme d’une puissance active ou d’une divinité ; mais qui proteste lorsqu’un auteur parle de l’attraction de la pesanteur qui commande le mouvement des planètes ? Tout le monde sait ce qui est visé et impliqué par de telles expressions métaphoriques ; ce sont des raccourcis quasiment indispensables »779.’

Le dernier exemple d’emprunt métaphorique évoqué par Darwin doit retenir l’attention, car il vise explicitement la notion d’attraction qui est au coeur de l’analogie fouriériste780. il apparaît alors que l’idée d’attraction est en quelque sorte d’abord descendue de la philosophie et de la morale dans la physique, avant de remonter de la physique dans la science sociale de Fourier, témoignant d’une circulation complexe des concepts entre les différents domaines de la connaissance. Cette qualité circulatoire de l’analogie est relativement occultée, dans la mesure où le mouvement des concepts des sciences de la nature vers les sciences sociales est beaucoup plus fréquemment discuté que le mouvement inverse781. Ce n’est pas le lieu ici de revenir longuement sur les raisons de cette dissymétrie, qui tient en grande partie, comme on l’a déjà dit, à la fois à la position des sciences sociales dans la hiérarchie des sciences et à la spécificité de leur situation épistémologique. Il n’en reste pas moins que l’exemple de l’attraction montre qu’au cours de cette circulation des concepts animée par les entreprises successives d’emprunt métaphorique, une notion peut retomber assez près de son point de départ, mais en ayant été valorisée par son parcours.

Dans ce schéma circulatoire, la réussite des stratégies d’emprunt métaphorique se caractérise d’ailleurs par le fait que les doctrines qu’elles soutiennent ne se présentent pas comme des impasses conceptuelles, mais parviennent au contraire à réexporter les concepts qu’elles ont empruntées dans d’autres champs de la connaissance, et en particulier dans ceux où elles avaient puisé. C’est ainsi par exemple qu’il faut comprendre la tentative de fondation d’une « zoologie passionnelle » par le fouriériste Alphonse Toussenel782 : Michelet, à qui il arriva dans la seconde partie de sa carrière intellectuelle de délaisser l’histoire humaine pour l’histoire naturelle, lui rend dans L’oiseau un hommage sincère, mais dont les termes laissent cependant penser que la tentative de réexportation a échoué. Dans son introduction, il salue en effet « ‘l’aimable et original auteur du monde des oiseaux, qu’on aurait dès longtemps proclamé l’un des plus solides naturalistes s’il n’était le plus amusant ’»783. Pour Michelet, Toussenel a en définitive compromis la crédibilité scientifique de son entreprise en y maintenant le principe fouriériste de l’analogie passionnelle au détriment d’une étude de la nature pour elle-même784. Dans ce cas précis, l’analogie passionnelle des fouriéristes, en tentant de réexporter ses concepts dans la zoologie, n’a pas réussi cependant à y faire admettre ce qu’elle entendait légitimer par cette réexportation, à savoir le principe même de l’analogie. En définitive, s’il a été possible, dans la réception de certaines des oeuvres les plus importantes du XIXe siècle, que la dimension épistémologique masque la dimension analogique, ou au contraire que la dimension analogique masque l’ambition scientifique, c’est certainement parce que l’habitude a été prise ultérieurement de penser ces différentes dimensions comme contradictoires. Or, cette habitude de la pensée est vraisemblablement le fruit d’un anachronisme : la croyance dans les vertus méthodologiques du recours à l’analogie est, comme on l’a vu, très largement répandue au XIXe siècle, jusque chez Durkheim. Opposer science et analogie, c’est juger de la définition de la science que se donne le siècle précédent, à l’aune de celle que nous nous sommes donnés en ce siècle. Aux yeux de Fourier en tout cas, l’analogie n’est pas le contraire de la science, elle est son fondement !

Notes
758.

BOURDIEU Pierre, CHAMBOREDON Jean-Claude, PASSERON Jean-Claude (1968), Le métier de sociologue, Paris, La Haye, Mouton-Bordas.

759.

PASSERON (1991), « Avant-propos », p. 13.

760.

SCHLANGER (1971), p. 12.

761.

Sur la question de l’écriture des sciences sociales, voir notamment PASSERON (1991), deuxième partie : « L’écriture sociologique : un contrôle des langues naturelles », pp. 137-226. Voir aussi Communications (1994), «L’écriture des sciences de l’homme», n° 58, 166 pages.

762.

PASSERON (1991), « La proscription des métaphores », pp. 144-154.

763.

PASSERON (1991), p. 146. Voir aussi SCHLANGER (1971), p. 13.

764.

LAPOUGE (1970), p. 273.

765.

FOURIER, OC04 (1822), p. 212.

766.

FOURIER, OC02 (1822), « Sommaires », p. 215. Sur la façon dont Fourier présente et définit sa « science de l’analogie », voir aussi : FOURIER (1848) ; FOURIER Charles (1849), «L’esprit irreligieux des modernes», La Phalange, novembre-décembre 1849, pp. 385-433, reproduit dans FOURIER Charles, Oeuvres complètes, vol. 12.

767.

Voir SCHLANGER (1971), p. 138.

768.

Certains de ses disciples, soucieux de crédibilité scientifiques, ont souvent déploré la fantaisie des propositions analogiques de Fourier, qui fait par exemple du canard l’emblème du mari soumis à sa femme. Pour d’autres exemples, voir en particulier FOURIER, OC02 (1822), « Sommaires », pp. 212-214, et surtout FOURIER, OC04 (1822), pp. 212-268. C’est aussi en cela que Le nouveau monde industriel de 1829 se présente comme une étape supplémentaire, et cruciale, de la rationalisation de sa doctrine : on n’y trouve pratiquement plus aucune trace de ces tableaux hiéroglyphiques qui occupaient presque une cinquantaine de pages du traité de 1822. Le seul exemple que Fourier a conservé, et qui n’occupe qu’une demi-page, est celui raves et des navets, emblèmes respectivement des « gros paysans » et des « fermiers huppés » (FOURIER, OC06 (1829a), « Analogies spéciales du mouvements », p. 513).

769.

FOURIER, OC02 (1822), « Sommaires », p. 212.

770.

FOURIER, OC02 (1822), « Sommaires », p. 113 ; FOURIER, OC04 (1822), pp. 212 sq.

771.

Fourier définit la science de l’analogie passionnelle comme l’étude systématique du « tableau hiéroglyphique des passions humaines représentées dans tous les produits des règnes divers » (FOURIER, OC02 (1822), « Sommaires », p. 112).

772.

COMTE (1835b), XIXe leçon, « Considérations philosophiques sur l’ensemble de la science astronomique », p. 34. C’est moi qui souligne.

773.

Si le nom de Schelling est déjà mentionné dans l’avant-propos de la Théorie de l’unité universelle, note 1, p. 30, la première occurrence de cette citation figure bien seulement au début du Nouveau monde industriel : FOURIER, OC06 (1829a), p. 14.

774.

FOURIER, OC01 (1808b), note, pp. 31-32 (1999 : 150). Cf. aussi : « Les substances des trois règnes représentent les effets des passions dans le mécanismes social » FOURIER, OC01 (1808b), p. 286 (1999 : 390).

775.

FOURIER, OC01 (1808b), p. 290 (1808 : 429 ; 1999 : 394).

776.

FOURIER, OC01 (1808b), p. 289 (1999 : 392).

777.

GUILLO, 2000a, p.261.

778.

DARWIN Charles (1972), The Origin of Species, Londres, New York, Dent, E. P. Dutton, 1ère éd. 1859, 483 pages, reproduction de l’édition Everyman’s University Library, 1928 ; introd. Leonard Matthews, p. 19, traduit et cité par SCHLANGER (1971), p. 23. Darwin reconnut explicitement avoir élaboré sa théorie de la sélection naturelle à partir de l’Essay on the Principle of Population, qu’il avait lu en octobre 1836.

779.

DARWIN (1859), p. 81, cité par SCHLANGER (1971), p. 24.

780.

Judith Schlanger cite aussi la réflexion de Cournot, très proche de celle de Darwin : « N’est-ce pas aussi par métaphore qu’il est question en physique de forces, d’attraction, d’affinité ? » (COURNOT Antoine-Augustin (1872), Considérations sur la marche des idées et des événements dans les temps modernes, Paris, Hachette, t. II, p. 197, cité par SCHLANGER (1971), p. 24, note 14.

781.

Voir cependant : HESSE Mary (1970), Models and Analogies in Science, Notre-Dame, University of Notre-Dame Press ; HESSE Mary (1976), «Models versus Paradigms in the Natural Sciences», in COLLINS L. (ed.), The Use of Models in the Social Sciences, Londres, Tavistock Publications, pp.1-15 ; KUHN Thomas S. (1979), «Metaphor in Science», in ORTONY A. (ed.), Metaphor and Thought, Cambridge (Mass.), Cambridge University Press, pp.409-419.

782.

TOUSSENEL Alphonse (1847), L’esprit des bêtes. Vénerie française et zoologie passionnelle, Paris, Librairie sociétaire, 414 pages ; TOUSSENEL Alphonse (1853), Le monde des oiseaux. Ornithologie passionnelle, Paris, Librairie phalanstérienne, 3 vol.

783.

MICHELET Jules (1857), L’oiseau, Paris, Hachette, 328 pages, « Introduction », p. VII.

784.

Pour Michelet, Alphonse Toussenel « s’est calomnié lui-même en disant que, dans ce beau livre, «il n’a cherché qu’un prétexte pour parler de l’homme.» Nombre de pages, au contraire, prouvent suffisamment qu’à part toute analogie, il a aimé, observé l’oiseau en lui-même. Et c’est pour cela qu’il en a fixé de si puissantes légendes, de fortes et profondes personnifications. Tel oiseau, par Toussenel, est maintenant et restera à jamais une personne » (MICHELET (1857), « Introduction », p. VIII). Par ailleurs, Michelet, qui proclame avoir écrit L’oiseau « en haine de la chasse », reproche à Toussenel, « tout harmonien qu’il est et disciple du pacifique Fourier », d’avoir laissé sa passion cynégétique structurer son ouvrage (MICHELET (1857), « Introduction », p. IX).