D.011La fin de l’expérimentalisme d’Etat

Entre la date des premières proclamations de la nouvelle foi réalisatrice de la direction de l’Ecole sociétaire et la véritable mise en oeuvre de l’expédition texane à l’automne 1853, il s’est écoulé plus de quatre ans : c’est apparemment le temps qu’il a fallu aux dirigeants fouriéristes, et à Victor Considerant en particulier, pour faire le deuil de « l’expérimentalisme d’Etat » qui avait si longtemps déterminé la stratégie de l’Ecole. Certes dès 1851, dans une lettre conservée dans le Fonds de l’Ecole normale supérieure, le chef de l’Ecole sociétaire faisait preuve d’une indépendance inusitée au moment de conclure le jugement qu’il portait sur le projet de phalanstère d’enfants que lui avait à nouveau soumis Auguste Savardan : « ‘Ne parlez pas de soumettre la chose à l’approbation du gouvt. Dites communication sera donnée au gouvt du projet, afin de savoir si oui ou non on serait entravé dans l’exécution par force majeure’ »930. Autrement dit, s’il a renoncé à obtenir l’appui matériel du pouvoir, ou même seulement son approbation, Victor Considerant n’a pas encore pour autant, du moins en apparence, rompu toutes les attaches qui subordonnaient l’action de l’Ecole sociétaire à l’action publique, dans la mesure où il persistait à en appeler encore à la neutralité bienveillante du gouvernement. Un an plus tard, dans une nouvelle lettre, il continuait à faire preuve de cette même circonspection face au scepticisme d’un interlocuteur persuadé que telle requête, inéluctablement vouée à l’échec, n’avait pas à être formulée :

‘« »L’administration ne nous accordera pas...». C’est probable. Cela n’exige pas que la démarche ne doive être faite :
Nous ne voulons pas fonder un pensionnat, une institution d’éducation, nous voulons fonder une commune librement associée et où le procédé de travail doit suivant nous produire tels résultats. Ne pouvant fonder tout d’un coup, nous expérimentons d’abord le procédé, qui est le pivot de la fondation, avec des sujets dégagés d’habitudes prises d’une autre manière d’exercer leur activité. Nous offrons d’ailleurs pour cette phase transitoire comme pour la suite, toutes garanties que l’on pourra exiger. Nous demandons si, dans ces termes, nous serons ou non entravés. Le gouvernement est un fait. Nous le subissons dans ce que nous avons à faire en France. »931

La suite des événements donna évidemment raison au correspondant de Victor Considerant — même si nous n’avons pu l’identifier formellement, il s’agit probablement d’Auguste Savardan —, qui lui rapporta le refus du gouvernement ; dans sa réponse, Victor Considerant maintint cependant la ligne de conduite qu’il avait fait valoir jusque là :

‘« »Le refus de brevet ne m’étonne pas et ne change rien à mon opinion précédemment émise. Je pense, sans hésitation, mes très chers, que le cadre que j’ai tracé dans ma dernière lettre est toujours le bon. Il faut adresser au Ministre de l’Intérieur une lettre simple et digne dans laquelle vous exposerez que malgré le refus de nous confirmer le brevet de librairie (...) nous ne pensons pas que le gouvernement se montre hostile à un projet tout pratique et industriel ; que notre but capital est et a toujours été l’expérimentation d’une méthode nouvelle d’exercice et d’application des facultés industrielles, du travail (...). Nous espérons donner alors une explication sommaire du projet et terminer en disant qu’en renfermant exclusivement notre action dans ce cercle expérimental et pratique nous prions, avec confiance dans la réponse, le gouvernement de nous faire connaître si nous pouvons l’entreprendre et provoquer sur cet objet le concours de tous ceux qui ont à coeur de régler la question par l’expérience (...).
Nous devons à nos amis et à la théorie de mettre le gouvernement actuel en demeure de nous laisser le champ libre. S’il refuse ce sera un point d’histoire acquis, et nous aurons alors une position nette, vis-à-vis des nôtres, auxquels il faudra demander leur avis sur une opération à l’étranger. »932

Autrement dit, presque trois ans après avoir dû fuir un pays qui l’avait condamné à la déportation et à la déchéance de ses droits civils et civiques, Victor Considerant continuait de douter, ou du moins faisait mine de continuer de douter que l’opposition du pouvoir à une expérience phalanstérienne n’était pas encore « un point d’histoire acquis ». Les déclarations péremptoires et enflammées d’une marche rapide vers la réalisation dissimulaient mal en réalité le peu d’empressement de Victor Considerant. Just Muiron, qui en plusieurs occasions dans les années 1830 et 1840 s’était déjà plaint des tergiversations du chef de l’Ecole sociétaire, se fit à nouveau le porte-parole des impatiences réalisatrices. Il s’ouvrit à Clarisse Vigoureux (la belle-mère de Victor Considerant, dont la foi fouriériste était presque aussi ancienne que celle de Muiron) de son irritation devant le peu d’intérêt accordé au projet de phalanstère d’enfants défendu par certains des disciples :

‘« (...) Souffrez aussi que je vous exprime mon regret, et un peu mon étonnement de votre manière de voir au sujets des plans et devis du projet de phalanstérion d’enfants. Comment pouvez-vous penser qu’il y ait nécessité ou seulement convenance de tenir les cahiers de ce projet en Belgique, où ils sont pour les sauver, et d’attendre une éclaircie pour en faire usage ? Mon sentiment est diamétralement opposé au vôtre. Je soutiens, moi, qu’il n’y a jamais eu plus d’opportunité qu’au moment actuel, de compléter et d’imprimer ce projet. A coup sûr en 1822, en pleine restauration, les jésuites régnant, la publication du Grand traité avait plus de danger, encourait plus de difficulté que n’en aurait rencontrée aujourd’hui le programme d’une exploitation industrio-agricole avec pensionnat d’impubères. Pour peu que le projet de cet établissement soit empreint de grandeur et d’adresse, condition peu difficile à remplir, les plus nombreux des dominateurs du temps présent le laisseront passer comme parfaitement inoffensif. Et puis, mon patronage dans la position qui m’est acquise, l’appui des autorités que je pourrai amener de mon côté, ne sauraient être tenus, j’ose le dire, comme de nulle valeur. Si je pouvais tout vous écrire, certes vous seriez forcée, amie, de changer d’opinion. D’autre part, si par impossible notre phalanstérion, complet sur le papier, n’est pas incontinent réalisable sur le terrain, soit à cause de l’opposition du pouvoir, soit en raison d’un manque d’actionnaires suffisamment puissants, en aurons-nous moins ce que je réclame depuis vingt ans et plus, une exposition claire, concrète, positive, palpable de nos vues, fermant nettement la bouches aux clabaudeurs si nombreux criant toujours qu’on ne voit pas ce que nous voulons ; en aurons-nous moins une base d’opérations toute prête quand l’éclaircie favorable surgira, quand le candidat, simple ou multiple, espéré avec tant de foi jusqu’au bout par le maître, sera enfin trouvé en France ou ailleurs ? »933.’

L’hypothèse du phalanstère d’enfants, défendue depuis plusieurs années par Auguste Savardan, apparaissait alors comme un objectif tout à fait envisageable aux yeux de nombreux disciples, et le projet venait même d’en être publié par la Librairie phalanstérienne934, la maison d’édition de l’Ecole sociétaire dirigée par Emile Bourdon. En réalité, Just Muiron soupçonnait alors fortement Victor Considerant d’avoir d’abord voulu empêcher la publication de ce projet, et attribuait, à mots couverts, sa réticence à un manque de courage politique, voire tout simplement à une faiblesse de caractère, qu’il n’avait pas eu, lui, quand il s’était agi de publier le Traité de l’association domestique agricole « en pleine Restauration » ; moins de trois mois plus tard, en mai 1852, Just Muiron revint à la charge dans une nouvelle lettre à Clarisse Vigoureux :

‘ « Encore une fois veuillez donc, bonne Clarisse, me dire sur quoi reposent, en quoi consistent vos grandes espérances ? Les miennes sont toujours persistantes comme mon inébranlable foi. Elles reposeraient sur une base positive si enfin nos amis m’accordaient ce que je réclame avec une ténacité si constante depuis bientôt trente ans, s’ils consentaient à rallier toute l’école, dont la force et les moyens sont bien suffisants, pour l’entreprise sérieuse du phalanstère d’essai, au degré praticable »935

S’il est évident que les compétences spécifiques de Victor Considerant, publiciste, homme de lettres et homme politique, le portaient plus vers la propagande intellectuelle que vers la pratique associative, il fallait voir sans doute, dans la prudence dont il témoignait alors, moins l’expression d’un caractère insuffisamment trempé que la conséquence d’une stratégie bien comprise destinée à conserver le pouvoir au sein de l’Ecole sociétaire : en l’occurrence, la réalisation étant devenu l’horizon commun — Considerant lui-même avait acquiescé à cela —, l’autorité sur le mouvement fouriériste reviendrait presque inévitablement à celui qui parviendrait à réunir les disciples autour de son propre projet. Or, Victor Considerant, dont tous les efforts avaient été consacrés jusque là beaucoup plus à l’élaboration doctrinale, à la propagande journalistique et au combat politique, accusait nécessairement un sérieux retard en particulier sur tous ceux qui, passés par les organisations dissidentes des années 1830 et 1840, avaient les poches pleines de ces plans et de ces projets qui avaient déjà, pour nombre d’entre eux, été présentés en vain à la « Commission de réalisation » de l’Ecole dans la seconde moitié des années 1840.

Il n’est donc pas invraisemblable que le chef de l’Ecole sociétaire ait craint, à ce moment, de donner une plus large publicité aux projets de Muiron ou de Savardan, qui n’auraient pas manqué de rencontrer un écho favorable chez des disciples auxquels l’inaction commençait à peser. Le projet de Savardan était donc loin d’enthousiasmer Considerant, comme en témoigne clairement la très intéressante lettre qu’il écrivit à Allyre Bureau en août 1852. Les passages les plus significatifs de cette lettre presque entièrement inédite936 qui est conservée dans le Fonds Considerant de l’Ecole normale supérieure, sont reproduits ci-dessous :

‘« Cher Allyre,
Je n’ai rien à dire sur l’affaire qu’entame Savardan, du moins rien de nouveau. Notre correspondance de cette année contient tout ce que je pense relativement aux conditions d’une oeuvre d’école sur le terrain dans les circonstances présentes.
J’ai procédé dans le développement de mon opinion, d’un principe incontestable à savoir que si nous voulons faire à l’Ecole une proposition il fallait que la chose à entreprendre (...), au moins dans ses données générales essentielles, se présente comme susceptible d’être conduite au résultat que l’on veut atteindre.
Pour cela deux données générales nécessaires — une extérieure — une intérieure. La première (extérieure) dépend de la réponse à cette question : (...) [Le gouvernement] donne-t-il la garantie que l’oeuvre pourra être commencée, continuée poursuivie jusqu’au bout ? (...) De la réponse affirmative ou négative ou nulle à cette question résulte la possibilité de proposer l’action en France ou la nécessité de proposer l’action hors de France.
2° intérieure : elle consiste en ce que l’entreprise, si on demande à l’Ecole d’y donner la main, doit être telle qu’on puisse, sans compter sur des miracles, espérer raisonnablement arriver, avec les forces assurées avant de la commencer, à quelque chose d’assez fort, d’assez vivant et d’assez influençant pour qu’il soit encore raisonnable d’espérer que l’obtention de ce quelque chose deviendrait lui-même cause déterminante du rassemblement des forces nouvelles nécessaires pour aller jusqu’au bout (commune sociétaire intégrale).
Or, quelques réductions, expliquées ou forcées par les circonstances, que l’on tente de faire subir à nos anciens projets, il ne me paraît pas quant à moi possible que ce quelque chose soit moindre qu’une phalange intégrale d’impubères (de 3 à 15) réalisée au moins en passionnel — c’est-à-dire diminuée dans sa force et dans sa puissance de tout ce que lui en conféreraient un terrain et des bâtiments disposés et créés pour ses convenances.
Le minimum que l’on puisse se proposer d’atteindre en premier degré c’est l’organisation sériaire d’une masse impubère sur un terrain loué et dans des bâtiments choisis aussi bien que possible. L’économie de l’achat du terrain et des constructions est la seule qu’à l’extrême rigueur on puisse réaliser pour en déterminer un premier degré réduit.
On peut tenter moins que cela, et par un concours de circonstances, se développer et réussir ; mais alors c’est purement hazard. Ce n’est pas oeuvre de raison, de logique, c’est un jeu à la loterie (...).
Cette manière de procédé (...) et celle qui consiste à racheter la terre de Condé, à s’obliger ensuite à des constructions considérables, à se mettre dans la nécessité de commencer avec n’importe quoi, diffèrent totalement. Je n’augure rien de bon de ceci : je souhaiterai donc [succès] à Savardan, mais je ne m’associerai personnellement pas à ce qu’il se propose de faire dans de pareilles conditions.
(...) Voilà mon opinion. Si vous avez des raisons pour voir autrement, voyez autrement : moi-même je ne refuse pas de m’éclairer et de concevoir meilleur espoir d’une entreprise qui me paraît un véritable enfantillage, sans calembourg, dès son début. »937

Ce qui apparaît dans la lettre de Victor Considerant à Allyre Bureau, c’est que la stratégie de temporisation du premier, face aux impatiences des disciples que le retournement de la conjoncture politique a encore exacerbées, repose sur deux exigences complémentaires. D’une part, elle consiste à exiger des porteurs d’un projet de réalisation qu’ils fassent une demande d’autorisation administrative auprès des autorités françaises. En réalité, il se pourrait bien que Victor Considerant n’espère plus, à cette date, un accord du gouvernement : un refus, au contraire, le servirait grandement, car il lui permettrait de faire la preuve de l’impossibilité d’un essai en France. En effet, depuis son exil belge, il ne pourrait exercer sur un tel essai qu’un contrôle distant, ce qui ne pourrait que fragiliser sa position à la tête de l’Ecole sociétaire. D’une certaine façon, Victor Considerant demandait donc aux promoteurs d’une réalisation en France d’apporter par eux-mêmes la preuve de « la nécessité de proposer l’action hors de France », c’est-à-dire là où il pourrait plus aisément exercer son magistère.

D’autre part, la seconde des exigences stratégiques formulées par Victor Considerant, celle des « données générales » qu’il qualifie d’intérieure, porte sur l’échelle de l’essai envisagé : il marquait en effet très nettement sa préférence pour une tentative de grande envergure, comme cela apparaît par exemple dans cette lettre adressée à Gustave-Casimir Tandon au début de l’année 1852 :

‘ «  La question est posée. C’est le bénéfice des campagnes passées. Maintenant nous n’avons plus qu’à enseigner la solution et à la poser comme but immédiat (...). Nous n’avons qu’à prendre les choses où elles sont, à faire de l’enseignement, à poser la réalisation intégrale et à y travailler, laissant les petites transitions à qui les voudra. J’ai pour ma part bon espoir que les choses sont fort avancées et que le partiel a fait son temps. L’intégral a désormais pas sur tout, et c’est notre affaire d’y venir plus décidément et plus crânement que jamais »938.’

Mais là encore, il n’est pas interdit de supposer que l’insistance de Considerant à envisager un essai de grande échelle était subordonnée à une stratégie consciente de conservation du pouvoir au sein de l’Ecole sociétaire : certes, il s’opposait à un essai d’échelle réduite parce que le projet de Savardan se trouvait, justement, être d’échelle réduite ; certes, il y avait dans l’oeuvre même de Charles Fourier l’expression forte d’une réticence à « hongrer », comme il le disait lui-même, le dispositif phalanstérien pour en réduire l’ampleur, que Victor Considerant ne faisait donc en la matière que reprendre à son compte. Mais on peut penser aussi que Victor Considerant, ne disposant d’aucun projet suffisamment abouti à opposer à ceux qui lui étaient présentés, n’avait pratiquement d’autre recours qu’une sorte de fuite en avant : sa propre impréparation l’entraînait à condamner les projets soumis pour leur manque d’ambition, et réclamer l’élaboration d’un plan nouveau, de plus grande ampleur. D’autre part, il y avait aussi certainement dans sa réticence autre chose qu’une fidélité théorique au programme originel ou qu’une construction ad hoc destinée à ravaler le projet de Savardan au rang d’un « enfantillage » : en effet, une tentative d’échelle réduite présentait certainement aux yeux de Considerant l’inconvénient de pouvoir être conduite, avec des moyens matériels et financiers relativement modestes, par un groupe restreint de fouriéristes qui pourraient donc se passer de l’appui logistique de la direction de l’Ecole sociétaire. Le risque n’était donc pas négligeable pour son chef de se voir, le cas échéant, écarté du théâtre des opérations.

Comme l’avait suffisamment répété Charles Fourier tout au long de sa vie et de son oeuvre, celui qui se porterait à la tête d’un essai victorieux se verrait ainsi conféré un pouvoir quasiment inexpugnable. Dès les « Sommaires » du Traité de l’association domestique agricole de 1822, il n’avait cessé de le répéter : « ‘Quel coup de partie pour les ambitieux ! On s’agite vingt ans à postuler un ministère où l’on n’a souvent qu’un an de règne, ici il ne faut que vérifier et agir pour s’élever tout à coup au niveau des plus grands monarques ’»939. Victor Considerant, en tant que dépositaire officiel de la pensée du « Maître », était bien trop conscient de ce risque pour laisser à quelqu’un d’autre la possibilité, fût-ce « à la loterie » ou « par un concours de circonstances », de se présenter comme le promoteur d’une première expérience réussie de phalanstère. Son intérêt objectif était donc d’imposer un projet d’une ampleur telle qu’il nécessiterait ce « rassemblement des forces nouvelles nécessaires pour aller jusqu’au bout », et pour lequel il faudrait inévitablement faire appel à son autorité. La lettre adressée à Allyre Bureau en août 1852 fournit finalement plus qu’un simple compte-rendu de circonstance sur l’appréciation portée par Considerant sur le projet d’Auguste Savardan : elle peut être considérée en réalité comme un témoignage essentiel sur certains des points fondamentaux de la stratégie mise en oeuvre par Victor Considerant au début des années 1850, qui vont ensuite fortement peser sur la forme donnée à l’expérience et sa localisation géographique.

Notes
930.

CONSIDERANT Victor, Lettre manuscrite, 18 mars 1851, un feuillet (4 pages) et un post-scriptum d’une page, Fonds Considerant, ENS, Réf. 2/1/4.

931.

CONSIDERANT Victor, lettre manuscrite, Barvaux, Belgique, 2 avril 1852, un feuillet (4 pages), Fonds Considerant, ENS, Réf. 8/2/1.

932.

CONSIDERANT Victor, lettre manuscrite, Barvaux, Belgique, 5 mai 1852, 1 feuillet (4 pages), Fonds Considerant, ENS, Réf. 8/2/1.

933.

MUIRON Just, Lettre à Clarisse Vigoureux, Besançon, 2 février 1852, un feuillet (4 pages), Fonds Considerant, ENS, Réf . 3/11/1.

934.

Dans cette entreprise, Savardan avait comme partenaire Gabriel Désiré Laverdant, écrivain et journaliste tenant d’un « catholicisme phalanstérien », qui avait participé avec lui à la tentative de Condé-sur-Vesgre. SAVARDAN Auguste, LAVERDANT Gabriel-Désiré (1851), Colonie maternelle. Appel aux Phalanstériens, Paris, Librairie phalanstérienne, 40 pages, tableau. Le projet de Savardan et Laverdant était connu depuis longtemps par les disciples, puisque des présentations en avaient déjà été publiées par la Librairie sociétaire en 1848 et 1849, même si l’année précédente il avait été retoqué par la « Commission de réalisation de l’Ecole sociétaire, lors de sa réunion du 10 mai 1847 dont le procès-verbal est conservé dans le Fonds Considerant de l’Ecole normale supérieure : « Laverdant lit un projet d’asile à la campagne, où seraient élevés et patronnés par des groupes de phalanstériens, des enfants trouvés destinés plus tard à former un cadre de l’essai d’intérêt sociétaire. La discussion s’établit sur ce projet qui paraît généralement trop considérable ou trop restreint, trop considérable pour un asile, trop restreint pour prouver ce que prouvera un essai sur 400 enfants, tout en entraînant des dépenses considérables et des difficultés très grandes » (Ecole sociétaire :  Procès verbal de la réunion du 10 mai 1847, un feuillet recto-verso, Fonds Considerant, ENS, Réf. 2/7/1). Pour les publications de ce projet par la Librairie sociétaire, voir SAVARDAN Auguste (1848), Asile rural des enfants trouvés. Crèche, salle d’asile, école primaire, école professionnelle, ferme modèle, asociation libre des élève à leur majorité, projet par Auguste Savardan, Paris, Librairie sociétaire, 92 pages, tableaux ; SAVARDAN Auguste (1849), Défense des enfants trouvés et de leur asile rural. Observations soumises à MM. les membres de la commission départementale de la Seine, Paris, Librairie sociétaire, 39 pages.

935.

MUIRON Just, Lettre à Clarisse Vigoureux, Besançon, samedi 15 mai 1852, un feuillet (4 pages) et un billet join, Fonds Considerant, E NS, Réf. 3/11/1. Cette lettre a déjà été cité dans la partie consacrée au « Testament de Fourier ». Cf. infra, ch. IV, B.

936.

Seul Jonathan Beecher l’a évoquée, mais n’en a citée que la phrase de conclusion. Voir BEECHER (1993b), p. 49.

937.

CONSIDERANT Victor, Lettre à Allyre Bureau, août 1852, un feuillet (4 pages), Fonds Considerant, ENS, Réf. 8/2/1.

938.

CONSIDERANT Victor, Lettre à Gustave-Casimir Tandon, Barvaux, Belgique, 17 février 1852, un feuillet (4 pages), Réf. 8/2/1. Gustave-Casimir Tandon n’est pas recensé par le Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier, mais d’autres documents présents dans le Fonds Considerant de l’Ecole normale supérieure nous apprennent qu’il fut un des cogérants de La Démocratie pacifique, jusqu’à sa démission et son remplacement par Victor Hennequin en août 1849. Resté en France, il avait été chargé, au cours de l’année 1851, d’une mission de propagande dans le Sud de la France, afin d’y renouer les contacts avec les disciples. Voir Fonds Considerant, ENS, Réf. 3/4/3 pour son remplacement à la cogérance de La Démocratie pacifique, et Réf. 2/1/3 et 8/3/1 pour sa mission dans le Sud de la France.

939.

FOURIER, OC02 (1822), « Sommaires et annonce du traité de l’unité universelle », p. xvj.