Chapitre XI.011Un naufrage au Texas ?

Après les échecs des années 1830, l’Ecole sociétaire avait traversé une violente crise interne, marquée par la dissidence de ceux — les « réalisateurs » — qui entendaient poursuivre l’expérimentation de la pensée fouriériste, contre ceux qui se rallièrent derrière Victor Considerant à une orthodoxie qui visait d’abord la poursuite de l’oeuvre de propagation théorique, et ne concevaient la « réalisation » que comme l’aboutissement d’un expérimentalisme d’Etat, encadré par la puissance publique. La réunification progressive de l’Ecole sociétaire, au cours des années 1840, si elle avait définitivement consacré l’autorité de Victor Considerant, s’était faite pourtant autour des exigences qui avaient provoqué la dissidence antérieure, essentiellement celles d’une mise à l’épreuve pratique de la théorie. Cet alignement se traduisit principalement par la mise en oeuvre active, à partir du début des années 1840, d’une « stratégie de l’expertise » inspirée des propositions de Fourier pour remédier à ce qu’il appelait « l’anarchie scientifique » ; cette stratégie connut son heure de gloire, puis l’échec, pendant la Révolution de 1848. De façon plus marginale, et surtout pour répondre à la pression des dissidents qu’il s’agissait d’attirer à nouveau dans le giron de l’Ecole, une « commission d’enquête de réalisation » avait dans le même temps été créée au sein de l’Ecole sociétaire, qui devait examiner les différents projets qui lui étaient soumis ; elle fut ainsi amenée à étudier notamment les propositions de Fugère940, de Savardan941 ou de Laverdant942, sans jamais toutefois donner suite à aucune d’entre elles.

Les espérances révolutionnaires de 1848 avaient porté les fouriéristes orthodoxes à croire en l’aboutissement prochain de la « stratégie de l’expertise » qui étaient la leur depuis plus d’une décennie, et dont l’inspiration théorique plongeait ses racines au coeur même de la pensée de Charles Fourier. Mais le rapide délitement de la Seconde République leur ôta cette illusion, et incita l’Ecole sociétaire, ou ce qui en restait après la débâcle du 13 juin 1849, à ne compter que sur elle-même pour l’expérimentation de sa doctrine. La brochure publiée l’année suivante par Victor Considerant depuis son exil belge, intitulée La solution, ou le Gouvernement direct du peuple, rend bien compte de l’ampleur de ce revirement contraint par les événements politiques. Considerant y faisait en effet cette confession qui contrastait singulièrement avec tous les principes de sa foi antérieure :

‘« Les progrès des sciences, que je sache, n’ont jamais été décrétés par la loi. Ils ont toujours été, ils seront toujours le produit de la SPONTANEITE des hommes de science, de leurs études, de leurs discussions, et finalement, de leurs EXPERIENCES. La voie qui a servi, qui servira toujours au progrès de toutes les autres sciences, devient nécessairement celle de la science sociale aussitôt que les divers socialismes, ne pouvant plus être des partis politiques en compétition pour le pouvoir gouvernemental, ne sont plus que des écoles en compétition pour la libre conquête des intelligences »943.’

La dernière phrase de cette citation montre bien que c’est contrainte par l’histoire que l’Ecole sociétaire se résolut, au milieu du XIXe siècle, à ne plus en appeler qu’à ses propres forces pour parvenir à la réalisation de sa doctrine, s’alignant ainsi d’une certaine façon sur les positions qui avaient été celles de la dissidence fouriériste des années 1830 et 1840. Cette prise de conscience conduisit donc Victor Considerant à l’affirmation d’une orientation nouvelle, qui allait guider l’action de l’Ecole sociétaire tout au long de la décennie suivante : « ‘Dès qu’une formule socialiste peut se réaliser sans attendre la loi, longtemps avant de pouvoir songer à demander la loi, qui pourrait l’arrêter dans ses expériences et à quoi lui servirait la loi ?’ »944. Si la « formule socialiste » chère aux fouriériste, dans la voie qu’elle allait emprunter au cours des années 1850, devait effectivement se passer du soutien de la loi, il lui restait cependant à découvrir, de la manière la plus cuisante, « qui pourrait l’arrêter dans ses expériences » : poussés au pied du mur par l’échec de 1848 et par l’exil, les fouriéristes consacrèrent toutes leurs forces et d’importants capitaux à la fondation d’une colonie sociétaire à Réunion, un lieu-dit du Texas situé près de Dallas. L’endroit avait été baptisé ainsi par le défricheur et futur directeur de la Colonie, François Cantagrel, car il devait dans l’esprit des dirigeants de l’Ecole sociétaire permettre la réconciliation définitive des propagateurs et des réalisateurs, et la reconstitution du mouvement dispersé par l’exil, mais aussi la rencontre des fouriéristes français et américains autour d’une cause commune ; ce fut pourtant un échec retentissant, qui entraîna, avec le Second Empire, le déclin progressif de l’Ecole sociétaire. L’échec était d’autant plus spectaculaire que Réunion constituait la seule expérience de fouriérisme pratique qui ait jamais eu le soutien total de la direction de l’Ecole sociétaire. « Qui pourrait l’arrêter dans ses expériences » ? Rétrospectivement, la question posée en 1850 par Victor Considerant prend, aux dépens de son auteur, une tournure cruellement ironique, dans la mesure où l’échec de cette tentative a souvent été attribué à sa propre impéritie.

Il n’est pas certain, cela dit, que la responsabilité individuelle de Victor Considerant dans l’échec de Réunion soit entière et exclusive, comme on le verra ; il n’est pas certain non plus que la question même des raisons de cet échec constitue le point de vue le plus pertinent, du moins au regard de la problématique d’ensemble de la présente étude, à partir duquel examiner l’expérience de Réunion : plutôt que décider ici quelles sont ces différentes causes et mesurer leur importance respective, il s’agira en fait, à travers l’examen des raisons invoquées par les fouriéristes eux-mêmes, puis ensuite par les historiens du fouriérisme, de s’efforcer de mieux saisir les enjeux et les formes de l’expérience elle-même, la place qui lui fut accordée dans le processus d’élaboration de la « science sociale » fouriériste, et plus particulièrement la nature de l’articulation entre la théorie et la pratique sociétaires. S’agissant plus précisément de ce dernier point, deux questions, qui sont l’une pour l’autre comme les deux faces du même problème, guideront la suite de la réflexion : d’une part, dans quelle mesure la tentative de Réunion constituait-elle une mise en oeuvre du programme théorique et des principes d’organisation élaborés par Charles Fourier et l’Ecole sociétaire pendant les quatre décennies qui avaient précédé ? D’autre part, quelles leçons théoriques ont-elles été tirées de l’expérience pratique, et comment son échec a-t-il été « reçu », s’il l’a été, dans un processus de formulation continuée de la doctrine ? Un colon avait évoqué pour désigner la tentative de Réunion, certes sur un mode extrêmement ironique « ‘les ’ ‘hauts faits de science sociale ’ ‘exécutés (...) dans le Nouveau Monde’ »945 : c’est cette rencontre problématique entre une théorie et l’exigence méthodologique de mise en pratique qu’elle s’est à elle-même imposée, qui précisément doit être ici prise pour objet.

Les matériaux nécessaires à l’étude de l’expérience de Réunion sont nombreux, qu’il s’agisse d’échanges épistolaires, de documents officiels, de témoignages de première main ou encore de publications périodiques. D’une part, les Archives sociétaires et le Fonds Considerant de l’Ecole normale supérieure conservent de nombreuses correspondances entre fouriéristes américains et français, ou entre colons et fouriéristes restés en Europe. D’autre part, un certain nombre de colons ont laissé des témoignages de première main particulièrement précieux en dépit, voire en raison même du point de vue extrêmement subjectif qu’ils y expriment : il y a bien sûr les ouvrages écrits par Victor Considerant avant et après l’expérience, intitulé respectivement Au Texas et Du Texas 946  ; il y a, en regard de celui de Considerant, le témoignage diamétralement opposé de son principal opposant à Réunion, le Docteur Auguste Savardan, dont l’ouvrage paru en 1858 s’intitulait, de façon particulièrement éloquente, Un naufrage au Texas 947  ; il y aussi des témoignages directs, non nécessairement destinés à la publication, de colons qui ont tenu leur journal pendant le temps de leur séjour à Réunion, comme Arthur Lawrie, Kalikst Wolski ou Amédée Simonin948. Enfin, le Bulletin de la Société de colonisation européo-américaine au Texas, publié en Europe par l’Ecole sociétaire, permet de suivre de façon très précise l’évolution de l’expérience949.

La plupart de ces documents ont déjà été assez amplement exploités, et les études sur Réunion sont désormais nombreuses et en général bien renseignées. Si les monographies extensives de cette expérience phalanstérienne sont rares et désormais anciennes950, la somme accumulée des études plus restreintes, parues depuis une vingtaine d’années sous forme d’articles, permet aujourd’hui de se faire une représentation relativement détaillée de son déroulement : Réunion est aujourd’hui un objet d’histoire bien connu951. Il ne s’agit donc pas ici de reprendre cette étude à son commencement et de proposer la monographie actualisée qui reste encore à faire, mais beaucoup plus modestement, en quelques pages seulement et à partir d’un survol synthétique des différentes recherches disponibles, de compléter cette connaissance déjà détaillée de l’expérience de Réunion par quelques matériaux inédits ou encore peu exploités952, puisés dans le Fonds Considerant de l’Ecole normale supérieure953. Ce fonds contient un certain nombre de documents et de correspondances extrêmement utiles pour la compréhension de la tentative de Réunion, qui apportent un éclairage parfois instructif sur un certain nombre de faits déjà connus par ailleurs.

Notes
940.

Procès verbal de la réunion du 22/02/1847 (ENS 2/7/1, p. 24).

941.

Procès verbal de la réunion du 9/04/1847 (ENS 2/7/1, p. 24).

942.

Procès verbaux des réunions du 10/05 et du 12/05/1847 (ENS 2/7/1, p. 24).

943.

CONSIDERANT Victor (1851), La solution, ou le gouvernement direct du peuple, Paris, Librairie phalanstérienne, 1ère éd. 1850, 72 pages, 3ème éd., p. 45.

944.

CONSIDERANT (1850), p. 46. Parmi les « formules socialistes » susceptibles de forcer ainsi le destin, Victor Considerant, toujours fidèle à l’oecuménisme expérimental qu’il avait tenté de promouvoir dans les années 1840, évoquait une fois de plus non seulement le Phalanstère, mais aussi « la Banque du Peuple, les Ateliers sociaux, le Communisme icarien ».

945.

COLAS Aîné (1856), Au Texas !!!. Ou exposé fidèle des hauts faits de science sociale exécutés par les grands hommes de la Phalange et de la Démocratie Pacifique dans le nouveau monde, Paris, Joubert.

946.

CONSIDERANT Victor (1854a), Au Texas. Rapport à mes amis, Paris, Librairie phalanstérienne, 326 pages ; CONSIDERANT Victor (1857), Du Texas. Premier rapport à mes amis, Librairie sociétaire, 80 pages. Une deuxième édition d’Au Texas est parue en 1855, augmentée des statuts de la Société de colonisation : CONSIDERANT Victor (1855), Au Texas. Rapport à mes amis, Paris, Bruxelles, Librairie phalanstérienne, 1ère éd. 1854, 326 pages, 2ème éd., augmentée des statuts de la Société de colonisation européo-américaine au Texas. Par ailleurs, Albert Brisbane a publié, pour les besoins de la propagande, une traduction abrégée d’Au Texas : CONSIDERANT Victor (1854c), The Great West. A new social and industrial life in its fertile regions, New York, Dewitt & Davenport, tradudction abrégée d’Au Texas. CONSIDERANT (1857). Enfin, on dispose d’un reprint américain assez récent d’Au Texas : CONSIDERANT Victor (1975), Au Texas. Rapport à mes amis, Philadelphie, Porcupine Press, 1ère éd. 1854, reprint.

947.

SAVARDAN Auguste (1858), Un naufrage au Texas. Observations et impressions recueillies pendant deux ans et demi au Texas et à travers les Etats-Unis d’Amérique, Paris, Garnier frères, 344 pages. Il existe une traduction en anglais du témoignage d’Auguste Savardan, réalisée par la descendante d’un colon de Réunion : SANTERRE Eloïse (1936), Reunion, a translation of Dr Savardan’s Un naufrage au Texas, with an introduction to Reunion and a biographical dictionary of the settlers, M.A. Thesis, Southern Methodist University, Dallas, Texas.

948.

Arthur Lawrie, un jeune fermier américain, accompagnait François Cantagrel, le Docteur Roger et le révérend américain John Allen, envoyés par Considerant en éclaireurs à l’automne 1854 avec la mission d’acheter les terrains de la colonie et d’en construire les premiers bâtiments. Les extraits de son journal inédit se rapportant à la période du 5 décembre 1854 au 20 janvier 1855 ont été publiés en 1944 : GIBBENS V. E. (ed.) (1944), «Lawrie’s trip to the northeastern Texas, 1854-55», Southwestern historical quarterly, vol. LXXVI, octobre 1944 . Le journal de Kalikst Wolski a été traduit en anglais par Marion Moore Coleman et les extraits relatifs à son séjour à Réunion, de mai à novembre 1855, ont été publiés dans deux articles successifs : COLEMAN Marion Moore (1964a), «New lights on La Reunion from the pages of Do Ameryke I W Ameryce», Arizona and the West, vol. 6, printemps 1964, pp. 41-68 ; COLEMAN Marion Moore (1964b), «New lights on La Reunion from the pages of Do Ameryki I W Ameryce», Arizona and the West, été 1964, pp. 137-154. Amédé Simonin, dépêché au Texas par la gérance européenne de la Société de colonisation pour surveiller Victor Considerant, y séjourna de décembre 1855 à juin 1856. Son journal est conservé à la Bibliothèque du Congrès à Washington. On peut évoquer enfin une critique extrêmement virulente de l’expérience, celle de Colas Aîné, un colon dont le séjour à Réunion fut bref : COLAS AINE (1856). Il existe une traduction en anglais de ce témoignage : COLAS Aîné (1963), The Fulfillment !. Or, Twelve years after. Paris, June, 1858. To Texas !! A faithful report of the important facts of the social experiment carried out by the great men of the Phalanx and of the peaceful democracy in the New World. M. A. Col., in Dallas to M. Mor... at Bonnev, Dallas, DeGolyer Foundation, 1ère éd. 1858, 15 pages, Translation of a report of La Reunion, pp. 154-174 of Jean Journet’s Documents apostoliques et prophéties, Paris, 1858. The report is in the form of a letter.

949.

Le Bulletin de la SCEAT compte 39 numéros, dont la publication s’échelonne de 1855 à 1875. La période de 1855 à la fin de 1860 est couverte par vingt-quatre numéros, la publication du Bulletin se faisant ensuite beaucoup plus sporadique.

950.

Les deux monographies disponibles sont américaines et datent des années cinquante : SANTERRE George H. (1955), White cliffs of Dallas. The story of La Reunion, the old French colony, Dallas, The Book Craft ; HAMMOND William J., HAMMOND Margaret F. (1958), La Reunion, a French settlement in Texas, Dallas, Royal Publishing C°. Comme le souligne Jonathan Beecher, ces deux ouvrages, précieux parce qu’ils sont basés sur des recherches de première main, « comportent des erreurs importantes et ils doivent être utilisés avec précaution » (BEECHER (1993b), p. 41, note 2 ). Pour une étude plus récente, on peut consulter POLLACK Marcel (1982), Victor Considerant et son utopie au Texas, Mémoire de maîtrise, Université Paul-Valéry, Montpellier.

951.

Les Cahiers Charles Fourier ont publié en 1993 un numéro spécial « Autour de la colonie de Réunion, Texas », regroupant des contributions de Carl Guarneri, James Pratt, Jonathan Beecher, Michel Cordillot et Jean-Claude Dubos. La somme de ces contributions, si elle ne constitue pas une monographie en soi, apporte un éclairage extrêmement précieux sur l’expérience de Réunion : Cahiers Cahrles Fourier (1993), «Autour de la Colonie de Reunion, Texas», n° 4, juin 1993, 167 pages, dossier spécial. Un certain nombre d’articles et de contributions ont précédé : on peut citer ici LUTZ Eusibia (1929), «Almost Utopia», Southern review, vol. XIV, printemps 1929, pp. 321-330 ; REJEBIAN Ermance V. (1940), «La Reunion. The French colony in Dallas», Southwestern historical quarterly, vol. XLIII, avril 1940, pp. 472-478 ; BAIRD Violet M. (1967), «Auguste Savardan and the «Great society» on the Trinity», Texana, vol. 5, printemps 1967, pp. 53-67 ; DAVIDSON Rondel Van (1973), «Victor Considerant and the failure of La Reunion», Southwestern Historical Quarterly, vol. 76, janvier 1973, pp. 277-296 ; JONES Russell M. (1976), «Victor considerant’s American experience (1852-1869)», The French-American Review , vol. I, hiver 1976, pp. 65-93 ; JONES Russell M. (1977), «Victor considerant’s American experience (1852-1869)», The French-American review, vol. II, printemps 1977, pp. 124-150 ; PRATT James (1989), «Our heritage. The diverse contributions of La Reunion», Legacies, a History journal for Dallas and North Central Texas, 1ère année, n° 2, automne 1989, pp. 18-23 ; VERLET Bruno (1988), «Quand les Suisses construisaient Dallas», Musée Neuchâtelois, n° 4, pp. 209-218 ; VERLET Bruno (1990), «La colonie fouriériste de Reunion au Texas», Bulletin de liaison et d’information de l’atelier de recherches sur les sociétés et les cultures nord-américaines (Université Paris-Nord), n° 1, pp. 27-38 ; VERLET Bruno (1991a), «The Phalanx of no return : the La Reunion Colony, Dallas», in COOK Bernard, CORDILLOT Michel, CREAGH Ronald (dir.), To transform the world. Essays in the History of French-American radicals and exiles in the United States ; VERLET Bruno (1991b), «François Santerre et les siens. Une famille fouriériste au Texas», Cahiers Charles Fourier, n° 2, pp. 57-68; VERLET Bruno (1993), «Les fouriéristes au Texas, du rêve à la réalité», Cahiers Charles Fourier, n° 4, juin 1993, pp. 80-101. Pour une bibliographie plus complète sur Réunion, voir Annexes.

952.

Il semble que jusqu’à présent, seul Jonathan Beecher ait fait référence à quelques uns de ces documents : BEECHER Jonathan (1993b), «Une utopie manquée au Texas. Victor Considerant et Reunion», Cahiers Charles Fourier, n° 4, juin 1993, pp. 40-79 ; BEECHER (2001), Victor Considerant and the Rise and Fall of French Romantic Socialism, University Presses of California, Columbia and Princeton

953.

Cf. supra, « Introduction » : « Les sources utilisées ».