Nous abordons maintenant dans cette partie sur l’oeuvre de l’oralité, un aspect qui va nous conduire vers la dimension culturelle et identitaire pour tenter de saisir dans l’écriture de Khaïr-Eddine, moins des éléments ethnographiques présents dans les textes que des liens étroitement et profondément établis qui non seulement travaillent la création mais ne sont pas étrangers à son origine.
Ce que nous désignons ici par discours de l’oralité nous servira à montrer que l’oeuvre de l’oralité se rattache aussi au rapport de l’oeuvre et de l’écriture à ce « legs » culturel, identitaire que l’écrivain a à gérer, qui nourrit sa création, quels que soient les rapports d’ambivalence, s’agissant de Khaïr-Eddine, qu’il entretient avec ce « legs » .
Partant du pacte d’écriture défini par Khaïr-Eddine en termes de « ‘fonction organique de l’écriture ’»396, qui établit ainsi un cordon ombilical entre l’écriture et son lieu d’émergence : le Maroc, peuple et espace, nous allons tenter de saisir le biais par lequel l’écriture communique avec son espace nourricier et à quels niveaux peut se situer l’ombilic avec l’univers de référence. L’entreprise consiste aussi à éclairer la face cachée d’une écriture dans ce qu’elle comporte de spectaculaire et par là même de provocant.
Tahar BEN JELLOUN. La mémoire future, Maspero, Paris, 1976, p.
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