Chapitre III : le discours de l’oralité. 

Nous abordons maintenant dans cette partie sur l’oeuvre de l’oralité, un aspect qui va nous conduire vers la dimension culturelle et identitaire pour tenter de saisir dans l’écriture de Khaïr-Eddine, moins des éléments ethnographiques présents dans les textes que des liens étroitement et profondément établis qui non seulement travaillent la création mais ne sont pas étrangers à son origine.

Ce que nous désignons ici par discours de l’oralité nous servira à montrer que l’oeuvre de l’oralité se rattache aussi au rapport de l’oeuvre et de l’écriture à ce « legs » culturel, identitaire que l’écrivain a à gérer, qui nourrit sa création, quels que soient les rapports d’ambivalence, s’agissant de Khaïr-Eddine, qu’il entretient avec ce « legs » .

Partant du pacte d’écriture défini par Khaïr-Eddine en termes de « ‘fonction organique de l’écriture ’»396, qui établit ainsi un cordon ombilical entre l’écriture et son lieu d’émergence : le Maroc, peuple et espace, nous allons tenter de saisir le biais par lequel l’écriture communique avec son espace nourricier et à quels niveaux peut se situer l’ombilic avec l’univers de référence. L’entreprise consiste aussi à éclairer la face cachée d’une écriture dans ce qu’elle comporte de spectaculaire et par là même de provocant.

Notes
396.

Tahar BEN JELLOUN. La mémoire future, Maspero, Paris, 1976, p.

50.