Partie 2 - Processus cognitifs associés au traitement perceptif des mots et des visages : Contribution de la psychologie cognitive et de la neuropsychologie

La problématique du traitement perceptif des mots et des visages peut sembler relativement simple et évidente au non-expert étant donné la facilité, l’infaillibilité et la rapidité de l’exécution des opérations. En effet, l’Homme est confronté quotidiennement à différentes formes de langage écrit allant de la lecture d’une simple lettre isolée à celle de textes sophistiqués, et à une multitude de visages, qu’il est capable d’interpréter pour les uns et de discriminer pour les autres d’un seul coup d’oeil sans aptitude, réflexion, ou effort particulier. MAlgré une apparente simplicité et automaticité d’exécution, les opérations inhérentes à la perception du langage écrit ou des visages s’avèrent pourtant d’une grande complexité. La particularité de ces stimuli essentiels pour l’Homme, étant donné le rôle crucial qu’ils jouent dans les interactions sociales, a déjà été abordée dans la première partie de ce chapitre par la présentation de modèles théoriques cognitifs spécifiquement dévolus à la reconnaissance des mots et des visages. Elle sera discutée ici à la lumière des données de la psychologie cognitive et de l’observation clinique de tableaux de déficits en neuropsychologie.

Nous évoquerons dans cette seconde partie introductive la spécificité des systèmes de traitement mis en jeu dans la perception des mots et des visages (1) en présentant des phénomènes attestant d’un traitement perceptif particulier pour ces deux classes de stimuli (’Effets de supériorité’), (2) en discutant la notion d’expertise de traitement pour les visages, et (3) en rapportant des formes différentes d’agnosie visuelle pour les stimuli langagiers et pour les stimuli faciaux.