Partie 3 – Corrélats neurophysiologiques du traitement perceptif des mots et des visages

Le traitement des stimuli visuels complexes, tels que les mots ou les visages, met en jeu une grande variété d’opérations perceptuelles et cognitives sous-tendues par des structures cérébrales dotées d’une remarquable efficacité. Comprendre la dynamique d’activation de ces opérations et identifier leurs substrats neurobiologiques constituent un but fondamental des recherches en neurosciences cognitives. Au-delà des opérations sensorielles élémentaires communes à la perception de tout objet visuel, le traitement des mots et celui des visages requièrent-ils des opérations qui leur sont propres ? Ces questions font l’objet de nombreuses études expérimentales chez l’animal et chez l’Homme, la problématique de la lecture ne pouvant toutefois pas bénéficier des travaux chez le singe en raison de l’usage du langage (parole et écriture) propre à l’espèce humaine. Les nouvelles techniques d’imagerie fonctionnelle cérébrale permettent désormais d’étudier le cerveau de l’Homme en action. Associées aux enregistrements électrophysiologiques unitaires ou multi-unitaires chez l’animal, ces différentes approches ont largement contribué à préciser le modèle de fonctionnement des systèmes de traitement de l’information visuelle complexe chez l’Homme.

Seront présentés au cours de cette troisième partie les principaux résultats issus (1) des études électrophysiologiques chez l’animal, (2) des études d’imagerie fonctionnelle cérébrale chez l’Homme en Tomographie par Emission de Positons (TEP) et en Imagerie fonctionnelle par Résonance MAgnétique Nucléaire (IRMf), et (3) des études en électrophysiologie fonctionnelle humaine (magnéto-encéphalographie ou MEG, Potentiels Evoqués, ou PE, intracrâniens et de surface), toutes ces études ayant largement contribué à préciser les corrélats neurophysiologiques du traitement perceptif des mots et des visages et à mieux définir la dynamique d’activation des différentes opérations cognitives impliquées.