1. Etude des phénomènes perceptifs spécialisés chez l’animal

Partant de l’hypothèse selon laquelle le cerveau humain et celui du singe présentent des similarités anatomiques et fonctionnelles, un nombre considérable d’études, utilisant des techniques invasives non applicables chez l’Homme, ont permis d’examiner de façon indirecte chez l’animal les processus mis en jeu dans certaines fonctions cognitives complexes humaines. Cependant, même si on a pu montrer des similarités anatomiques entre certaines aires corticales du singe et de l’Homme, l’homologie fonctionnelle entre ces aires n’est pas systématique, et une extrapolation directe des résultats de l’animal à l’Homme reste difficilement acceptable. MAlgré cette limitation, le cerveau du singe macaque est devenu un modèle privilégié pour la compréhension des processus mis en jeu dans la perception faciale. En effet, le singe, comme l’Homme, appartient à une espèce sociale dotée d’une aptitude étonnante à reconnaître un grand nombre de congénères, cette aptitude reposant en partie sur la distinction faciale.

Nous présenterons donc d’abord des données électrophysiologiques en faveur d’une certaine spécificité de traitement pour les patterns faciaux chez une espèce animale assez éloignée de l’Homme, l’espèce ovine. Puis, nous discuterons de l’existence de neurones sélectifs aux stimuli biologiques d’une part, et aux visages à proprement parler d’autre part, dans le cortex du singe. Enfin, nous rappellerons brièvement les limites des études menées chez l’animal pour comprendre le fonctionnement du cortex visuel humain.