2.2.1 Etudes TEP

Traitement des visages vs objets

Une série d’études a cherché à préciser l’organisation anatomo-fonctionnelle des deux voies divergentes impliquées dans le traitement des données visuelles, c’est-à-dire la voie inféro-temporale qui sous-tend l’analyse des attributs des objets (couleur, forme, texture) et leur identification, et la voie dorso-latérale dédiée à l’analyse des attributs spatiaux (coordonnées spatiales, déplacement).

Le rôle de ces deux voies a été testé par des épreuves d’appariement et de comparaison de localisation simultanées de visages inconnus présentés sous différents angles de vue (Haxby et coll., 1991a, 1991b, 1993, 1994; pour revue, Silverman et coll., 1995). Les résultats ont montré l’implication du cortex occipito-temporal, incluant les gyri fusiformes droit et gauche (aires 19 et 37) lors la tâche d’appariement de visages, et du cortex pariétal supérieur (aire 7) lors de la tâche de comparaison de localisation des visages dans un espace bi-dimensionnel. Ces résultats confortent la dissociation en deux voies visuelles distinctes, l’une impliquée dans le traitement perceptuel, l’autre dans le traitement des localisations spatiales associé aux visages.

Cependant, de récentes études TEP ont montré l’implication de différentes structures corticales dans le traitement perceptuel de visages versus celui d’autres objets visuels complexes. Il a été montré que l’analyse perceptuelle de photographies d’immeubles et de paysages active des régions similaires du cerveau, incluant les gyri parahippocampiques, alors que l’encodage de visages humains et d’animaux active les gyri fusiformes (Nakamura et coll., 2000; MAguire et coll., 2001). D’autres données ont indiqué une activation bilatérale des régions occipito-temporales, incluant le gyrus fusiforme postérieur (aire 19) et le gyrus occipital médian (aire 18), pour le traitement d’objets appartenant à diverses catégories (mobilier, véhicules, outils, etc.) et une activation prépondérante du gyrus temporal inférieur droit (aire 20) pour le traitement de visages non-familiers (Simons et coll., 2001; Figure 28).