2.2.2 Etudes IRMf

Traitement des visages vs objets

Les études IRMf ont conforté l’existence d’une mosaïque de régions anatomiquement et fonctionnellement distinctes dans le cortex extra-strié ventral (Engel et coll., 1994; Kanwisher et coll., 1996; Puce et coll., 1996; Clark et coll., 1997; Ffytche et coll., 1998).

Des aires corticales distinctes, toutes localisées à l’intérieur de la voie inféro-temporale, semblent préférentiellement répondre à différentes catégories d’objets visuels complexes. Par exemple, les gyri temporaux inférieurs seraient sélectivement activés lors de la présentation de photographies ou de dessins de chaises, les gyri fusiformes médians ainsi que la région occipitale dorsale lors de la présentation de photographies ou de dessins de maisons, et l’aire parahippocampique pour l’analyse visuelle de scènes naturelles (Dolan et coll., 1997; Epstein et Kanswisher, 1998; Epstein et coll., 1999; Haxby et coll., 1999; Ishai et coll., 1997, 1999, 2000; O’Craven et Kanwisher, 2000; Kanswisher, 2001; Levy et coll., 2001).

Parallèlement à ces observations, une zone corticale anatomiquement plus restreinte à l’intérieur de la région occipito-temporale ventrale semble répondre de façon sélective aux visages. Cette aire, précisément localisée dans le gyrus fusiforme postérieur, a été baptisée par Kanwisher (Kanwisher et coll., 1997) : “aire des visages” (Fusiform Face Area ou FFA). La zone sélective aux visages a parfois été décrite comme pouvant s’étendre jusqu’à la fissure latérale occipitale (Clark et coll., 1994; Puce et coll., 1995; McCarthy et coll., 1997; Puce et coll., 1997; Chao et coll., 1999; Halgren et coll., 1999; Ishai et coll., 1999, 2000; Kanwisher, 2001).

Les réponses de l’aire FFA aux stimuli faciaux sont plus importante dans l’hémisphère droit que dans l’hémisphère gauche, et de même importance pour des photographies de visages humains, d’animaux, de personnages de dessins animés, pour des visages présentés sans les yeux, de face ou de profil (Figure 29). En revanche, il a été montré qu’elles étaient significativement plus faibles pour des visages schématiques, des visages présentés à l’envers ou de dos, et pour diverses autres catégories d’objets, tels que des appareils photographiques ou des maisons (Kanwisher et coll., 1997, 2000).

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Figure 29. Illustration schématique de la localisation des régions du cortex inféro-temporal préférentiellement activées dans l’analyse visuelle de différentes catégories d’objets, telles que des maisons, des chaises et des visages, sur une vue latérale de l’hémisphère droit du cerveau. Notons que les régions corticales impliquées dans le traitement des objets, autres que des visages, appartiennent à un réseau étendu d’aires se juxtaposant parfois, tandis que les régions corticales répondant sélectivement aux stimuli faciaux sont plus focales et isolées (d’après Ishai et coll., 2000).