1.1.2. Influences antérieures

Il semble que les mêmes réserves puissent être émises pour ce qui concerne l’étude des influences antérieures à l’oeuvre, c’est-à-dire principalement des oeuvres inspiratrices et leurs auteurs. En effet, pas plus que le Zeitgeist, on ne peut prétendre étudier ces influences de manière exhaustive ; toute étude de cet ordre suppose donc une délimitation. Le champ de l’étude est ainsi restreint, par exemple, aux influences dites « principales » ou « directes », ce qui correspond à un choix qui se trouve être la marque d’une appréciation, forcément subjective, des influences identifiées comme telles. La justesse de ce choix ainsi que la validité de l’analyse dépendent, au moins en partie, de la connaissance des oeuvres et auteurs qui sont considérés comme des sources d’influences. Dès lors, une telle démarche prête doublement à la critique : on pourra, en effet, non seulement contester l’analyse de l’oeuvre étudiée, mais aussi celle qui est faite, indirectement, des influences retenues. Cette difficulté ne signifie pas, cependant, que l’on doit se passer d’un éclairage notable sur l’oeuvre, mais parce qu’une telle étude participe d’un travail de sélection qui résulte, lui-même, d’une interprétation, il faut le reconnaître comme tel et par conséquent en donner les justifications.