2. les influences revendiquées

2.1. Lien entre le libéralisme et le « nouveau libéralisme »

Aux côtés de ces grands noms, figurent des personnalités libérales pour lesquelles Hobhouse exprime son admiration et dont il se dit être le successeur, tels que Mill, Gladstone et, dans une moindre mesure, Bentham et Cobden, ainsi que les figures principales du nouveau libéralisme comme Hobson ; ces références-là sont bien plus révélatrices, puisque ce sont elles qui permettent à Hobhouse de présenter sa pensée comme appartenant à la tradition libérale. Or, si, aujourd’hui comme à son époque, l’auteur est universellement reconnu comme l’un des principaux « nouveaux libéraux », la question de l’influence du libéralisme tel qu’il était au 19e siècle sur le « nouveau libéralisme » et, par conséquent, sur Hobhouse, a été très controversée. L’auteur a pourtant consacré de nombreux passages à démontrer l’authenticité de son appartenance au libéralisme, ce qui revenait à affirmer la continuité entre le libéralisme et le « nouveau libéralisme »130, alors même que ces deux courants divergeaient sur de nombreux points. Ce dernier était, en effet, une idéologie de la réforme sociale, partisane de l’intervention de l’État et d’une conception collectiviste de la société, tandis que le libéralisme classique est généralement décrit comme ayant mis l’accent sur le respect de la liberté individuelle, notamment face à la menace de l’État, prônant, en conséquence, une stricte limitation du rôle de celui-ci.

Notes
130.

 Nous renvoyons le lecteur à la deuxième partie en ce qui concerne la spécificité des réformes prônées par le nouveau libéralisme de Hobhouse.