2.2.1. Rôle de Mill chez Hobhouse

2.2.1.1. Une pensée en évolution

Hobhouse réserve une place prédominante à Mill, puisqu’il lui consacre, ainsi qu’à Gladstone163, un chapitre entier164 de Liberalism, ce qui apparaît lui conférer la fonction d’influence principale de l’auteur parmi ses prédécesseurs libéraux. L’introduction du chapitre est éloquente :

‘From the middle of the nineteenth century, two great names stand out in the history of British Liberalism – that of Gladstone in the world of action, that of Mill in the world of thought, differing in much, they agreed in one respect ; they had the supreme virtue of keeping their mind fresh and open to new ideas. (Lib 49)’

Hobhouse y insiste sur l’une des qualités de Mill, caractéristique de l’esprit libéral, qu’il présente comme un principe directeur dans la vie et l’oeuvre du philosophe :

‘Mill had the qualities of a life-long learner [...] he was perpetually bringing them [the Benthamite first principles of his father] into contact with fresh experience and new trains of thought. (Lib 51)’

Selon l’auteur, l’ouverture d’esprit de J. S. Mill lui permit (ainsi qu’à Gladstone) de tirer des leçons de son expérience (ce qui, aux yeux de Hobhouse, était un signe patent de sa rationalité). Ainsi, Mill est immédiatement dépeint comme un reformulateur du libéralisme, au même titre que Hobhouse. Il incarne, en outre, le dernier stade de l’évolution du libéralisme avant le « nouveau libéralisme » et, en effet, il en aurait été très proche : «  [...] tous deux [Gladstone et Mill] évoluèrent vers une interprétation plus approfondie de la vie sociale en vieillissant165. »

Notes
163.

 Pour l’influence de Gladstone voir chapitre 8, section 5.

164.

 Lib, chapitre 5, « Gladstone and Mill », p. 49.

165.

 Lib p. 51 : « [...] and both of them in consequence advanced to a deeper interpretation of social life as they grew older. »