2.2.3. Méfiance face à l’étatisme

La fidélité à l’idéalisme social, qui est assimilable au libéralisme, amène à Hobhouse à prendre ses distances avec les positivistes, suivant ainsi l’exemple de Mill, sur la question politique également. Le positivisme était, en effet, perçu comme une menace à la liberté individuelle :

‘J. S. Mill, l’ami de la première heure, [...] écrivait en 1858 que le Système...[de politique positive] « vise à établir [...] un despotisme de la société sur l’individu qui surpasse tout ce qu’ont pu imaginer les plus rigides partisans de la discipline parmi les philosophes de l’Antiquité »227.’

Hobhouse ne pouvait, par conséquent, que rejeter fermement la notion comtiste de subordination sociale et, malgré l’influence indéniable, il ne peut être considéré aujourd’hui, pas plus qu’il ne le fut à l’époque, comme partie du mouvement comtiste anglais, même s’il partage avec lui la volonté d’encourager le développement de la sociologie. Celle-ci, n’était pas, aux yeux de l’auteur, le moyen d’un planification sociale ou d’un quelconque dirigisme, au contraire de l’école comtiste :

‘Comteist sociology was firmly related to étatisme. Geddes and Branford, both disciples of Comte, wanted to create a genuinely empirical science of sociology, to conduct social experiments on scientific lines, as the basis of civic and social planning. (Greenleaf I 259)’
Notes
227.

 P. KAHN, Le positivisme, p. 65 cite On Liberty.