1. Les associations

Hobhouse sait que la coopération, théoriquement contenue dans l’État démocratique, est généralement passive. Dans la mesure où il faut encourager une participation concrète, il faut prendre en compte la réalité du fonctionnement social. Le passage de l’individu vers la collectivité s’effectue au travers de regroupements, dont le plus petit est la famille, puis, selon ses centres d’intérêts, en devenant membre d’associations libres (au sens où l’adhésion se fait sur la base du volontariat) :

‘The problem of the social order is not to realize the kind of abstract unity which has sometimes been put forward by the makers of Utopias from Plato downwards. The ideal development of society is not the fashioning of a self-contained political state which would supersede the necessity for all the spontaneous associations of human beings which fill so large a part of actual life. It consists rather in the discovery of the lines upon which these manifold forms of human associations can be brought each to its fullest pitch as a part of a wider organization281.’

L’association présente en outre, l’avantage de ne pas laisser à l’État toute l’initiative politique et sociale. Ne serait-ce que de par sa taille, l’État, en tant qu’institution, est un instrument maladroit pour le traitement du particulier, par conséquent, il est préférable qu’il se concentre sur ses tâches spécifiques, c’est-à-dire celles qu’il est le seul à pouvoir effectuer. Hobhouse conçoit donc les associations comme des instances intermédiaires entre l’individu et l’État qui ont pour but de concrétiser le lien organique en le rendant visible dans l’expérience quotidienne. Les associations sont donc la manifestation institutionnelle de l’inspiration holistique de la pensée politique de Hobhouse, qui, comme nous l’avons écrit, permet à l’auteur de transcender l’opposition traditionnelle entre l’individu et l’État :

‘Between the two poles intermediate bodies of many kinds and degrees are needed, and a wise democracy will not seek to destroy such bodies but to utilise them282.’

Notes
281.

 SE cité par Schnorr p. 331.

282.

 TLM cité par Schnorr p. 335.