chapitre 10
les « dialogues du pessimisme »

1. La fin de l’optimisme

L’oeuvre entière de Hobhouse témoigne de moments de découragements : la période de la guerre des Boers et la trahison de certains libéraux en donnent un bon exemple. En outre l’auteur était de tempérament dépressif et semblait donc particulièrement enclin à des phases pessimistes. Ainsi, l’enthousiasme déclenché par l’élection du gouvernement libéral, dont témoigne le chapitre « The Future of Liberalism » examiné plus haut, semble plus modéré lors des deux dernières années avant la guerre. Pourtant, il semble que l’on puisse parler d’un pessimisme plus profond qu’il n’était apparu avant la guerre et qui semble avoir été propre à cette période. En effet, si l’oeuvre de Hobhouse indique parfois le découragement ou la déception de l’auteur avant 1914, ce n’est qu’après cette date que se révèle un désarroi certain et que des doutes quant à la justesse de l’analyse politique proposée par la pensée hobhousienne semblent affleurer. Toutefois, si la guerre en tant qu’épisode dans les relations internationales faisait figure d’exception et pouvait, par conséquent, susciter des sentiments exceptionnels, il reste que la période 1914-1918 de la politique intérieure britannique ne peut être complètement séparée des années précédentes. Il faut donc envisager brièvement les années d’avant-guerre afin de déterminer les origines du pessimisme de Hobhouse.