La protection de la santé publique ne saurait se limiter, dans la première moitié du XIXe siècle, aux seules mesures de circonscription des maladies transmissibles ou à la vaccination. L'hygiénisme, alors en plein essor, s'intéresse tout autant, sinon davantage, aux conditions de salubrité du milieu environnant, dans une perspective explicative globale du phénomène morbide. Si de telles préoccupations ne sont pas nouvelles, elles se font, avec le développement de l'urbanisation et de l'industrialisation, plus prégnantes. Les municipalités, du moins celles les plus directement confrontées à ces phénonèmes, accordent aux questions d'hygiène une importance grandissante et certaines d'entre elles s'entourent d'organismes consultatifs chargés de les éclairer dans leur mission de surveillance de la salubrité publique. Ainsi se constitue, dans le domaine sanitaire, une administration consultative bénévole 111 , que le pouvoir central généralise en 1848 à l'ensemble du territoire et qu'il préconise en 1850 pour organiser, au niveau municipal, la lutte contre les logements insalubres. Les conseils d'hygiène d'arrondissement et la commission des logements insalubres de Grenoble, second ensemble d'institutions dont héritent les autorités du département de l'Isère en 1870, sont directement issus de ces textes nationaux. Il convient dès lors d'en dégager les principales caractéristiques.
Pour reprendre les termes de Yannick Le Marec. Yannick LE MAREC, Le temps des capacités. Les diplômés nantais à la conquête du pouvoir dans la ville, Paris, Belin, 2000, pp. 108-113.