Les membres des conseils d'hygiène des années 1879-1902 sont loin d'être, au moment de leur nomination, de parfaits inconnus pour le préfet ou les maires des chefs-lieux d'arrondissement. Leur activité professionnelle ou les fonctions officielles rétribuées qu'ils exercent par ailleurs les amènent en effet à côtoyer régulièrement les différentes autorités publiques locales. Il en est tout d'abord ainsi des fonctionnaires de l'Etat ou du département. Les ingénieurs des ponts et chaussées et les agents-voyers d'arrondissement, cadres du service vicinal, font, par exemple, partie des hommes influents du département 334 . Parce qu'ils gèrent un secteur particulièrement sensible et vital, celui de la route, ils se retrouvent en permanence au coeur d'un système de relations complexes, faites d'intérêts communs et de rivalités, où interviennent préfet, conseillers généraux et maires. La carrière de Louis Chaumartin, membre du conseil d'hygiène de Vienne de 1871 à 1901, est particulièrement représentative des enjeux et des responsabilités pesant sur les épaules de l'ingénieur routier. Entré au service vicinal en 1833, cet agent-voyer, promu quatre ans plus tard à la tête d'un arrondissement, a activement participé à l'application de la loi vicinale de 1836 dans le département. Il a en outre fait construire la plus grande partie des chemins de grande communication et d'intérêt commun des arrondissements de Saint-Marcellin et de Vienne. De l'exercice de ses différentes fonctions, son dossier d'attribution de la légion d'honneur retient particulièrement son aptitude à " résoudre les nombreuses difficultés que soulèvent si souvent les travaux vicinaux " 335 .
S'exerçant dans un autre domaine, la fonction de professeur départemental ou spécial d'agriculture n'en est pas moins sensible. Chargés de former les futurs instituteurs à la science agricole et de dispenser des conférences régulières dans les villages, ces enseignants sont l'un des piliers du régime républicain pour gagner ou consolider le soutien paysan aux institutions 336 . Représentants du ministère de l'Agriculture dans le département, ils doivent en outre tenir régulièrement informé le préfet de la situation agricole du département et exécuter, sur son ordre ou celui du ministère, diverses missions 337 .
Les professions libérales ont également la possibilité d'exercer des fonctions officielles rétribuées, qui les mettent en contact avec les diverses autorités publiques ou leur donnent vis-à-vis d'elles une visibilité sociale. Sur les quatre architectes, membres des conseils d'hygiène, on trouve ainsi l'architecte départemental, Hector Riondel, et l'inspecteur des monuments historiques à Vienne, Firmin Allemand 338 . Chez les vétérinaires, c'est la fonction de vétérinaire sanitaire 339 qui est la plus répandue : cinq des six " médecins des bêtes " 340 sont ainsi chargés de la lutte contre les épizooties dans leur circonscription et parmi eux, deux dirigent successivement le service départemental. Ces derniers, membres du conseil d'hygiène départemental, exercent également d'autres fonctions. Le premier, César Bévière, est ainsi le directeur des abattoirs de Grenobledepuis 1883 341 ; quant au second, il s'agit de Félix Jourdan, le fondateur de l'institut vaccinogène de Grenoble et conservateur départemental du vaccin 342 .
Les pharmaciens des conseils d'hygiène de l'Isère, du moins ceux de première classe, ne sont pas en reste dans l'exercice de fonctions officielles. L'inspection annuelle des pharmacies, drogueries et herboristeries du département mobilise ainsi cinq des six pharmaciens de première classe. Il est vrai que, depuis le décret du 23 mars 1859, la police médicale des pharmacies doit être nécessairement exercée par des médecins et pharmaciens membres des conseils d'hygiène 343 . Dans ces conditions, le préfet de l'Isère nomme souvent conjointement aux deux fonctions 344 . Il n'empêche que le poste d'inspecteur de la pharmacie n'est pas toujours très prisé des membres des conseils d'hygiène : les sous-préfets de Vienne et de Saint-Marcellin eurent ainsi beaucoup de difficultés à constituer les commissions d'inspection pour l'année 1902 345 . En revanche, les pharmaciens des conseils d'hygiène ont peu investi le secteur des analyses de laboratoire, élément pourtant important de la stratégie de revalorisation de la profession sous la Troisième République 346 . Marcel Bouvier, membre du conseil d'hygiène départemental, fut, certes, nommé directeur du laboratoire départemental d'analyses agricoles, mais il démissionna quelques mois plus tard 347 . Il n'y a finalement qu'Adolphe Marc, ancien sous-directeur du laboratoire municipal de Lyon et directeur du laboratoire de Vienne, qui effectue régulièrement des analyses d'eau potable pour le compte des communes de l'arrondissement 348 .
C'est surtout au sein du corps médical que l'on repère la plus large palette et la plus grande concentration de fonctions publiques. Plus précisément, on se trouve en présence de l'élite médicale telle que l'a définie Jacques Léonard pour l'Ouest de France au milieu du XIXe siècle 349 et dont les critères nous semblent pouvoir être étendus aux trois premières décennies de la Troisième République.
Il nous faut tout d'abord souligner que l'élite médicale siégeant dans les conseils d'hygiène de l'Isère est davantage identifiable à partir d'indicateurs locaux que nationaux. Sur les 38 médecins retenus, aucun n'est en effet membre correspondant de l'Académie de médecine et l'on ne recense qu'un seul ancien interne des hôpitaux de Paris 350 . En revanche, l'exercice de fonctions enseignantes, la direction d'un service hospitalier et/ou le cumul d'au moins deux activités médicales rétribuées (fonctions hospitalières et enseignantes exclues) concernent près de 60 % des médecins des conseils d'hygiène.
Les médecins ayant une activité d'enseignement sont exclusivement représentés au sein du conseil d'hygiène de l'arrondissement de Grenoble. Ils sont au nombre de cinq et sont tous titulaires d'une chaire ou d'un clinicat à l'école préparatoire de médecine et de pharmacie 351 . Le docteur Girard y enseigne ainsi la clinique chirurgicale, le docteur Berlioz occupe d'abord la chaire de thérapeutique et d'hygiène puis celle de bactériologie, les docteurs Armand Rey et Gallois sont successivement titulaires de la chaire d'accouchement, maladie des femmes et des enfants tandis que le docteur Hermite y est chef de clinique chirurgicale 352 . La représentation des enseignants à l'école de médecine dans le conseil d'hygiène départemental n'est d'ailleurs pas une nouveauté des années 1879-1902. Déjà en 1849, les cinq médecins du conseil d'hygiène de Grenoble officiaient tous à l'école de médecine ; dix ans plus tard la proportion reste identique tandis qu'en 1868, l'enseignement médical occupe quatre médecins sur cinq 353 . De plus, celui-ci n'est pas l'apanage des docteurs en médecine : le physicien-chimiste François Raoult, membre du conseil d'hygiène départemental de 1880 à 1900, détient la chaire de chimie et de toxicologie tandis que le pharmacien Claude Verne occupe celle de pharmacie et de matière médicale 354 .
Comme les activités d'enseignement, la direction de services hospitaliers est concentrée au sein du conseil d'hygiène départemental. Les proportions y sont d'ailleurs les mêmes puisque cinq médecins sur onze exercent cette fonction. On retrouve également certains des personnages cités à cette occasion. Le docteur Girard est ainsi chirurgien en chef de l'hôpital de Grenoble tandis que les docteurs Armand Rey et Gallois dirigent la Maternité départementale 355 . Il faut y ajouter les docteurs Berthollet et Dufour, respectivement médecin-chef de l'hôpital de Grenoble et directeur de l'asile d'aliénés Saint-Robert 356 . La proportion s'élargit toutefois si l'on inclut les praticiens hospitaliers n'exerçant pas de fonctions de direction. Au total, c'est près de 37 % des médecins de l'ensemble des conseils d'hygiène qui occupent un poste hospitalier. La plus forte proportion continue de se retrouver au sein du conseil d'hygiène départemental avec sept médecins sur onze. Vient ensuite le conseil d'hygiène de Saint-Marcellin, où trois médecins sur sept dispensent leurs soins à l'hôpital de Saint-Marcellin. Le conseil d'hygiène de Vienne comprend trois praticiens hospitaliers sur onze et celui de la Tour-du-Pin, un seul sur les neuf médecins membres de l'institution.
Le cumul d'au moins deux fonctions rétribuées est en revanche beaucoup plus répandu puisqu'il concerne 21 des 38 médecins sélectionnés. Les activités exercées sont très diversifiées mais elles se caractérisent presque toutes par leur nature publique 357 . L'on y trouve tout d'abord les fonctions obligatoirement représentées dans les conseils d'hygiène: inspection des pharmacies et médecine des épidémies 358 , qui occupent respectivement sept et dix médecins. Viennent ensuite la médecine cantonale, la médecine des fonctionnaires et employés de l'administration 359 , la médecine du parquet, des prisons, du dépôt départemental de mendicité 360 , des bureaux de bienfaisance, ou encore des écoles et des lycées.
A l'exception peut-être des vacations judiciaires 361 , tous ces postes sont, dans l'ensemble, activement recherchés par les médecins. Ils procurent des compléments de revenus non négligeables et permettent de gagner la confiance publique, d'élargir la clientèle ou d'augmenter les honoraires 362 . Aussi, ne faut-il pas s'étonner du phénomène de cumul des fonctions, qui caractérise les médecins des conseils d'hygiène.
Nombre de fonctions rétribuées |
Nombre de médecins exerçant des fonctions rétribuées |
Dont une fonction enseignante |
Dont une fonction hospitalière |
Dont une fonction enseignante et hospitalière |
0 | 6 | 0 | 0 | 0 |
1 | 9 | 0 | 2 | 0 |
2 | 6 | 0 | 0 | 0 |
3 | 6 | 0 | 4 | 1 |
4 et plus | 11 | 1 | 4 | 3 |
Total | 38 | 1 | 10 | 4 |
Sources : Voir introduction de la sous-partie.
Le cumul d'au moins deux fonctions rétribuées concerne en effet 23 des 38 médecins membres des conseils d'hygiène et relativement nombreux sont ceux qui alignent au moins quatre postes. Ces derniers siègent surtout au conseil d'hygiène départemental de Grenoble et nous avons déjà rencontré la plupart d'entre eux. Outre sa chaire à l'école de médecine et son poste de chirurgien en chef à l'hôpital de Grenoble, le docteur Girard cumule les fonctions de médecins des épidémies, de médecin assermenté et de médecin-expert auprès du parquet 363 . Le docteur Gallois, professeur à l'école de médecine et directeur de la Maternité départementale, est également médecin des épidémies et médecin de la nursery municipale de Grenoble 364 . Le docteur Berlioz enseigne à l'école de médecine, dispense ses soins aux indigents secourus par le bureau de bienfaisance de Grenoble et à la clientèle de la station thermale d'Uriage, avant de fonder le bureau d'hygiène municipal de Grenoble et d'en assumer la direction 365 . Quant au docteur Berthollet, médecin en chef à l'hôpital de Grenoble, il cumule ou exerce successivement, les fonctions de médecin du bureau de bienfaisance de Grenoble, de chirurgien du corps des sapeurs pompiers, de médecin-vaccinateur, de médecin-inspecteur des écoles communales, de médecin du lycée, de médecin-inspecteur du bureau d'hygiène et d'inspecteur des pharmacies de l'Isère 366 .
Mais il n'est pas nécessaire d'enseigner à l'école de médecine ou d'être praticien hospitalier pour cumuler des fonctions médicales rétribuées. En témoigne par exemple le cas du docteur Bernard, membre du conseil d'hygiène départemental de 1879 à 1889. Celui-ci assume la médecine des épidémies, la médecine cantonale de la circonscription de Grenoble, la conservation départementale du vaccin et l'inspection des pharmacie 367 . Tout aussi exemplaire est le cas du docteur Dumolard, qui exerce conjointement les fonctions d'inspecteur des pharmacies, de médecin de la prison civile, de médecin du dispensaire des filles publiques et de médecin des employés municipaux de la ville de Grenoble 368 .
Dans les autres conseils d'hygiène d'arrondissement, les médecins ne sont pas en reste pour exercer conjointement ou successivement plusieurs activités médicales rétribuées. Neuf sur vingt-sept cumulent au minimum trois fonctions, et pour quatre d'entre eux, ce seuil est nettement dépassé. Le docteur Fontanel, membre du conseil de La Tour-du-Pin, est ainsi médecin de l'hôpital de La Tour-du-Pin, médecin cantonal de la circonscription de Cessieu, médecin assermenté, médecin du parquet, puis inspecteur de la pharmacie 369 . A Saint-Marcellin, c'est le docteur Lombard qui retient notre attention. Praticien hospitalier, il assume les fonctions de médecin cantonal, de médecin des épidémies, de médecin assermenté, de médecin du parquet, de la prison et du dépôt de mendicité 370 . Les postes occupés par le docteur Gros, membre du conseil d'hygiène de Vienne, sont dans l'ensemble similaire. Comme ses deux collègues, celui-ci exerce la médecine cantonale, l'inspection des pharmacies, la médecine du parquet et de la prison, auxquelles il faut ajouter celle du bureau de bienfaisance et des établissements scolaires de la ville 371 .
En dehors de l'exercice de diverses fonctions rétribuées, les médecins des conseils d'hygiène de l'Isère signent leur appartenance à l'élite médicale par leur adhésion à des sociétés médicales savantes et la publication d'ouvrages ou articles scientifiques. Dix-huit d'entre eux sont ainsi membres de sociétés médicales. Si presque tous appartiennent à la Société de médecine et de pharmacie de l'Isère, d'autres sociétés apparaissent également. Les docteurs Dutrait du conseil d'hygiène de Saint-Marcellin et Figuet du conseil viennois sont membres de la Société des sciences médicales de Lyon 372 . Le docteur Armand Rey adhère à la Société nationale de médecine de Lyon ainsi qu'aux Sociétés de médecine de Toulouse et de Paris 373 . Le docteur Girard appartient à la Société de médecine légale de France, à la Société anatomique et à la Société de médecine publique tandis que le docteur Dufour, médecin-directeur de l'asile d'aliénés, est membre de la Société médico-psychologique de Paris et de la Société de médecine mentale belge 374 . La publication de travaux scientifiques concerne un peu moins de médecins puisque onze sont dans ce cas. La plupart d'entre eux écrivent plus ou moins régulièrement dans le Journal de la Société de médecine et de pharmacie, devenu le Dauphiné médicalà partir de 1889, mais certains se distinguent particulièrement. Le docteur Berlioz, par exemple, est l'auteur d'une soixantaine de mémoires, d'articles ou de communications parus non seulement dans la presse médicale locale mais aussi dans la Revue de la tuberculose, le Bulletin médical, le Bulletin général de thérapeutique, le Bulletin de l'Académie de médecine et celui de l'Académie des sciences. Il a en outre écrit trois ouvrages de thérapeutique, de pathologie et bactériologie, dont deux furent préfacés par d'éminents professeurs parisiens 375 .
Les publications ou l'appartenance à des sociétés scientifiques sont loin de concerner uniquement les médecins des conseils d'hygiène. Certains pharmaciens ou vétérinaires n'ont, par exemple, rien à leur envier. Mais ce sont surtout les professeurs de la Faculté des sciences de Grenoble qui retiennent notre attention. Charles Lory 376 est ainsi considéré comme le fondateur de la géologie alpine : il collabore activement au Service de la carte géologique de France et signe de nombreux travaux. Il est en outre membre de la Société géologique de France, de la Société belge de géologie, de paléontologie et d'hydrologie et surtout correspondant de l'Institut de France. Cette haute distinction fut également accordée à François Raoult, savant de réputation internationale pour ses travaux sur la congélation et les tensions de vapeur des dissolutions 377 . Ses recherches donnèrent lieu à plus de quatre-vingts publications, essentiellement dans les Comptes rendus de l'Académie des sciences et les Annales de chimie et de physique, et lui valurent trois prix prestigieux 378 , ainsi que le titre de membre-correspondant de la Société batave de Rotterdam, de la Société chimique de Londres et de l'Académie impériale des sciences de Saint-Pétersbourg. Le géologue Wilfrid Kilian 379 se distingue d'abord comme attaché à la mission envoyée par l'Académie des sciences en Andalousie entre 1883 et 1885. Il signe de nombreuses publications en géologie, paléontologie, glaciologie et sismologie et collabore, comme son prédécesseur Charles Lory, à la Carte géologique de France. Membre de la Société géologique de France dont il fut le lauréat en 1893, il reçut également le prix Vaillant de l'Institut et le prix Delosse de l'Académie des sciences.
Ces éminents savants ne s'illustrent pas seulement par leurs travaux scientifiques, ils se distinguent également par leurs responsabilités administratives ou d'expertise. Tous trois furent ainsi successivement doyen de la Faculté des sciences. Charles Lory dirigea aussi le laboratoire départemental d'analyses des minerais et conseilla les industriels locaux dans l'installation des exploitations de ciments tandis que Wilfrid Kilian fut, à plusieurs reprises, membre du jury d'agrégation de sciences naturelles. Finalement, ces professeurs, par leurs responsabilités cumulées, apparaissent bien comme les représentants de ce pouvoir universitaire repéré par Christophe Charle sous la Troisième République 380 .
Jean-Claude THOENIG, op. cit., pp. 3-12.
ADI, 23 M 23 : Lettre du sous-préfet de Vienne au préfet de l'Isère, 21 janvier 1878.
Michel BOULET, " Un type original d'enseignant : le professeur départemental d'agriculture (1836-1912 ", Cahiers aubois d'histoire de l'éducation, n°6, 1983, pp. 43-50.
Ibid., pp. 43-45 et 47.
ADI, 23 M 22 : Etat des services d'Hector Riondel, proposé pour la légion d'honneur, sans date et Annuaire du département et de la ville de Grenoble, 1895.
Sur la genèse des services départementaux des épizooties, Ronald HUBSCHER, op. cit., p.704.
Ibid., p. 689.
ADI, 23 M 11 : Etat des services de César Bévière, proposé pour la légion d'honneur, sans date et Dictionnaire biographique..., op. cit., p. 134.
ADI, 23 M 17 : Etat des services de Félix Jourdan, proposé pour la légion d'honneur en 1913.
ADI, 118 M 2 : Circulaires du ministre de l'Agriculture et du Commerce, 24 avril et 30 octobre 1859.
Il en est par exemple ainsi des docteurs Dumolard (1882) et Berthollet (1894) ainsi que des pharmaciens Bouvier (1881) , Libold et Morel (1902). ADI, 118 M 4 : Arrêté préfectoral des 16 mai 1881 et 25 avril 1882 ; 118 M 5 : Arrêté préfectoral du 23 février 1894 ; 118 M 6 : Arrêté préfectoral du 18 juin 1902 ; 113 M 2 et 113 M 3 : Conseil d'hygiène de Grenoble, séances des 31 mai 1881, 22 juin 1882 et 5 novembre 1894 ; Annuaire du département de l'Isère et de la ville de Grenoble, 1903.
ADI, 118 M 6 : Lettre du sous-préfet de Vienne au préfet de l'Isère, 10 décembre 1902 et échange de correspondance entre le sous-préfet de Saint-Marcellin et le préfet de l'Isère, juillet-octobre 1902.
Sur ce point, Viviane THEVENIN, " L'école et l'officine ", in Claire SALOMON-BAYET, op. cit., pp. 203-205.
ADI, PER 2437-33 : RAAP, Circulaire du préfet de l'Isère aux maires des arrondissements de Grenoble et de Saint-Marcellin, 23 février 1885 et AMG, 5 I 1 : Lettre du préfet de l'Isère au maire de Grenoble, 23 décembre 1885.
ADI, 118 M 6 : Lettre du sous-préfet de Vienne au préfet de l'Isère, 10 décembre 1902 ; 113 M 6 et 113 M 7 : Conseil d'hygiène de Vienne. Délibérations, 1890-1894. Pendant ces cinq années, Adolphe Marc a effectué la moitié des analyses demandées par les communes en vue de travaux d'alimentation en eau potable.
A savoir, la nomination comme membre correspondant à l'Académie de médecine, la réussite au concours de l'internat des hôpitaux de Paris, l'exercice de fonctions enseignantes, une publication en dehors de la thèse, l'appartenance à une société savante médicale, le cumul d'au moins deux fonctions rétribuées (fonctions hospitalières et enseignantes exclues), la direction d'un service hospitalier. Jacques LEONARD, Les médecins de l'Ouest..., op. cit., p. 716.
Nous avons relevé neuf anciens internes des hôpitaux, essentiellement de Lyon.
L'école de médecine et de pharmacie de Grenoble a le statut d'école préparatoire depuis 1841. Elle est déclarée école préparatoire réorganisée en 1866, puis à nouveau en 1894 en application du décret de 1883. Ces différents statuts implique la réalisation de diverses conditions relatives à l'enseignement et à l'installation matérielle des écoles et leur donne le droit de préparer et de réceptionner à certains examens de doctorat. Pour plus de précisions, Arthur BORDIER, La médecine à Grenoble..., op. cit., pp. 224-228, 251-252, 258-259, 277-293 et Jacques LEONARD, Les médecins de l'Ouest..., op. cit., pp. 659-660, 989 et 994.
Arthur BORDIER, La médecine à Grenoble..., op. cit., p. 264, 274-275 et 293 et Dictionnaire biographique..., op. cit., p. 471 et 536. On trouvera le portrait de quelques membres du conseil d'hygiène départemental en annexe n°11.
ADI, 113 M 4 : Arrêté préfectoral du 7 mai 1849 et Liste des membres du conseil d'hygiène départemental au 1° janvier 1859 ; ADI, 113 M 1 : Conseil d'hygiène départemental, séances des 24 janvier et 15 mars 1868.
Arthur BORDIER, La médecine à Grenoble..., op. cit., pp. 263-264 et 289.
Ibid, p. 275 ; Dictionnaire biographique..., op. cit., p. 471.
ADI, 28 M 1 : Etat des services du docteur Berthollet, proposé pour les palmes académiques en 1885 et Dictionnaire biographique..., op. cit., p. 127.
Deux médecins sont en outre attachés à la compagnie du PLM et deux autres exercent la " médecine des eaux ".
Depuis l'arrêté ministériel du 1° septembre 1851, les médecins des épidémies siègent de droit dans les conseils d'hygiène. André-Justin MARTIN (rapp.), " Projet de réorganisation des conseils et commissions d'hygiène publique...", op. cit., p. 84.
Nous faisons ici référence aux médecins assermentés, chargés de délivrer les certificats médicaux aux fonctionnaires et employés de l'administration sollicitant leur admission à la retraite avant terme pour cause d'invalidité, aux candidats à un emploi dans une administration publique, aux fonctionnaires et employés sollicitant un congé sans retenue pour cause de maladie. ADI, 117 M 4 : Arrêtés de nomination de médecins assermentés de l'Isère, 1882-1895.
Situé dans la commune de Saint-Sauveur, arrondissement de Saint-Marcellin, le dépôt départemental de mendicité du Perron "accueille" les mendiants condamnés ainsi que les vieillards indigents. Une circulaire préfectorale de 1883 explique qu'il n'accueille ni " idiots, ni incurables ". Pour cette raison, nous ne l'avons pas classé parmi les établissements hospitaliers. ADI, PER 2437-32 : RAAP, Circulaire préfectorale du 16 octobre 1883. Sur les dépôts de mendicité et leur évolution, Jean-François WAGNIART, Le vagabond à la fin du XIXe siècle, Paris, Belin, 1999, pp. 133-138.
Jacques LEONARD, La vie quotidienne du médecin..., op. cit., pp. 125-126.
Les bénéfices que peuvent retirer les médecins de l'exercice de fonctions officielles rétribuées sont à nuancer en fonction de ces postes. Sur ce point, Jacques LEONARD, La vie quotidienne du médecin..., op. cit., pp. 124-130 et Les médecins de l'Ouest..., op. cit., pp. 853-856 et 872-873. L'auteur signale notamment le cas d'un médecin qui profite de ses fonctions publiques pour augmenter ses honoraires en clientèle privée, mais voit sa clientèle s'amoindrir dès qu'il perd ses charges officielles.
Dictionnaire biographique..., op. cit., p. 471 et ADI, 117 M 4 : Arrêté préfectoral du 23 décembre 1879.
Arthur BORDIER, La médecine à Grenoble..., op. cit., p. 275 et 293 ; ADI, 116 M 3 : Arrêté préfectoral nommant Ernest Gallois médecin des épidémies, 12 juillet 1884 et AMG, 2 K 297-298 : Registre des traitements des employés communaux, 1884-1890.
AMG, DP 886 : Exposé des titres et des services du docteur Fernand Berlioz ; AMG, Compte administratif de la ville de Grenoble, 1888 et Vincent VIET, Les voltigeurs de la République...., op. cit., p. 70.
ADI, 28 M 1 : Etat des services du docteur Berthollet, proposé pour les palmes académiques en 1885; ADI, 23 M 11 : Etat des services du docteur Berthollet proposé pour la légion d'honneur en 1896 et Dictionnaire biographique..., op. cit., p. 127.
Dictionnaire biographique..., op. cit., p. 113 ; ADI, 116 M 3 : Arrêté préfectoral du 12 juillet 1884 et AMG 5 I 11 : Lettre du préfet de l'Isère au maire de Grenoble, 6 juillet 1877 et réponse du maire de Grenoble, 12 juillet 1877.
Le Petit Dauphinois, 3 novembre 1893 et AMG, 2 K 297-298 : Registre des traitements des employés communaux, 1883-1890.
Dictionnaire biographique..., op. cit., p. 436 ; ADI, 117 M 4 : Arrêté préfectoral du 5 avril 1887 et ADI, 118 M 6 : Arrêté préfectoral du 18 juin 1902.
Dictionnaire biographique..., op. cit., p. 608.
ADI, 23 M 16 : Etat des services du docteur Eugène Gros, proposé pour la légion d'honneur, 1934 ; ADI, 118 M 6 : Arrêté préfectoral du 20 mai 1903 et ADI, 40 X 19 : Arrêté préfectoral du 12 novembre 1908.
Dictionnaire biographique..., op. cit., p. 386 et 433.
ADI, 23 M 21 : Etat des services du docteur Armand Rey, proposé pour la légion d'honneur, 25 novembre 1888.
Dictionnaire biographique..., op. cit., p. 471 et 365.
AMG, DP 886 : Exposé des travaux scientifiques du docteur Fernand Berlioz.
Wilfrid KILIAN, op. cit., pp. 290-298.
Soit la cryoscopie et la tonométrie, deux branches de la physico-chimie dont Raoult fut le créateur. Ibid., pp. 300-307 et Dictionnaire biographique..., op. cit., pp. 826-835.
Le prix international La Caze décerné par l'Académie des sciences (1889), le prix biennal de l'Institut de France (1895) et la médaille Davy décernée par la Société royale de Londres à " l'auteur de la plus grande découverte faite en Europe et en Amérique dans le domaine de la chimie ". Wilfrid KILIAN, op. cit., pp. 306-307.
Dictionnaire biographique..., op. cit., p. 565.
Christophe CHARLE, Les Elites de la République. 1880-1900, Paris, Fayard, 1987, pp. 415-423.