A. L'oeuvre sanitaire de la municipalité Edouard Rey : des institutions nouvelles, un cadre de gestion traditionnel

Le mandat municipal d'Edouard Rey, fabricant de gants, est surtout marqué par les grands travaux d'urbanisme et d'équipement, entrepris pour décongestionner la ville et faciliter la circulation des hommes et des activités 419 . En 1882, le déclassement des fortifications qui séparaient la vieille ville et la nouvelle ville du Sud des vastes quartiers Ouest est obtenu. La destruction des remparts permet l'urbanisation de la partie comprise entre la gare et l'ancienne ville, par la création ou le prolongement de grandes avenues et l'édification de la place Victor Hugo 420 . A cela, il faut ajouter le captage de nouvelles sources d'eau potable, entrepris entre 1883 et 1885, qui améliorèrent considérablement le volume et la distribution des eaux publiques 421 . Pour être moins spectaculaires, les initiatives institutionnelles menées en faveur de la santé publiques n'en sont pas moins réelles. En créant une inspection médicale des établissements liés à l'enfance, un laboratoire d'analyses alimentaires, puis en participant à l'installation d'un service de désinfection et d'un service de statistique médicale, la ville de Grenoble investit de nouveaux champs du secteur sanitaire. Comme pour le département toutefois, ces initiatives n'introduisent pas de véritables changements dans la gestion de l'hygiène publique, la ville restant tributaire des modes définis au cours de la première moitié du XIXe siècle, et notamment de celui de la délégation. Ainsi, l'inspection médicale va être confiée à la médecine libérale tandis que l'analyse des denrées alimentaires et la désinfection vont se couler dans des structures existantes. Quant à la statistique médicale, elle sera tenue par la Société de médecine de l'Isère.

Notes
419.

Vital CHOMEL (dir.), op. cit., p. 321.

420.

Ibid., pp. 321-322. L'auteur note qu'au terme du mandat d'Edouard Rey, la surface de la ville avait quadruplé. Pour un repérage spatial, voir les annexes n°13 et 14.

421.

Sur l'adduction des eaux de Rochefort, voir Emile GARDET, " Rochefort. Histoire d'une adduction d'eau ", L'ingénieur, 1er trimestre 1965 et Edouard LULLIN, La transformation du service des eaux à Grenoble, Grenoble, Imp. Breynat, 1886, 38 p.