3. L'inspection départementale de l'assistance et de l'hygiène publiques : l'émergence d'un pôle administratif sanitaire et social

Dans le palmarès national des applications institutionnelles de la loi de 1902, le département de l'Isère se rattrape largement si l'on considère la situation de son service d'inspection et de contrôle. A la fin de l'année 1904, dix départements seulement avaient mis en place cet organisme facultatif 988 . Celui de l'Isère, dénommé inspection départementale de l'assistance et de l'hygiène publiques, représente la pièce maîtresse de la nouvelle organisation sanitaire. Son poids budgétaire est largement supérieur à celui des conseils et commissions d'hygiène - 31 % contre 4,7 % en 1904 989 - et ses attributions plus importantes. L'inspection se compose de deux parties : le service lui-même avec ses inspecteurs et employés et les médecins cantonaux dont le rôle est redéfini. Ce système, fait à la fois de " bureaucratisation " et de délégation, rappelle quelque peu, mais avec une dimension plus grande, le bureau d'hygiène grenoblois. On y retrouve notamment la même volonté de centralisation des services sanitaires au sein d'une structure unique, qui met fin à l'éclatement caractéristique du dispositif antérieur à 1902.

Notes
988.

Il s'agit de la Côte d'or, de l'Eure, de l'Indre-et-Loire, de l'Isère, de la Lozère, du Morbihan, du Puy-de-Dôme, du Rhône, du Var et des Vosges. Albert BLUZET, " Exposé sommaire de la mise en oeuvre de la loi du 15 février 1902...", op. cit., p. 401.

989.

Cf. supra, tableau n° 8.