b. Des qualités nécessaires

Le recrutement des médecins cantonaux n'obéit à aucune procédure préalablement fixée, si ce n'est que la nomination des titulaires appartient au préfet et à lui seul 1694 . La pratique révèle pourtant qu'il vaut mieux posséder certaines qualités pour espérer une charge. Certes, le plus souvent, il suffit d'être là : 56,8 % des médecins cantonaux (hors premiers titulaires) ont obtenu leur nomination parce qu'ils étaient les seuls praticiens dans l'une des communes de la circonscription ou les seuls disponibles. Il n'empêche qu'ils ont eu recours aux mêmes pratiques que les autres pour se voir attribuer le poste convoité.

La reprise d'une clientèle d'un médecin cantonal amène presque naturellement le nouveau praticien à réclamer et obtenir les fonctions de son prédécesseur. Elle peut se doubler ou être indépendante d'un intérim assuré alors que la santé du titulaire se fait déclinante. Le docteur Linel a ainsi remplacé le docteur Bertrand pendant plus de deux mois dans la circonscription de Domène avant d'être nommé en 1912 1695 . Mais la période de suppléance peut être beaucoup plus longue : celle du docteur Guérin à Saint-Priest dure un an 1696 tandis que les docteurs Strauss et Lombard ont assuré le service de Saint-Marcellin pendant 18 mois 1697 . De tels actes sont d'autant plus méritoires que l'intérim, s'il donne parfois lieu à des arrangements directs entre le titulaire et son remplaçant, est le plus souvent bénévole et les postulants ne manquent pas de le souligner.

Mais comme pour la plupart des fonctions ou des emplois administratifs , les recommandations et les appuis 1698 semblent avoir un rôle déterminant. Une trentaine de médecins 1699 ont recherché, parfois plusieurs fois, les faveurs d'un maire, d'un conseiller général, d'un député ou d'un sénateur pour obtenir une nomination ou un agrandissement de leur circonscription. Le contenu de ces lettres, quand il nous est connu, permet de mettre en évidence les qualités requises pour espérer devenir médecin cantonal.

Les recommandations insistent tout d'abord sur les vertus personnelles ou professionnelles des postulants et mentionnent quelquefois leur ascendance. Le conseiller général de Goncelin appuie d'autant plus volontiers la candidature du jeune docteur Bouzoud que celui-ci " sujet un peu au-dessus de la moyenne, ex-interne des hôpitaux de Saint-Etienne venu au milieu de nous pour des raisons de famille, constitue pour notre chef-lieu de canton une occasion exceptionnelle de nature à relever enfin ici une situation médicale importante depuis longtemps laissée en souffrance " 1700 . Le docteur Neyron de Saint-Priest " a fait de bonnes études " et est le fils du juge de paix du canton de La Verpillière 1701 . Le docteur Linel est décrit par le député Dufour comme " très distingué, laborieux et instruit " ; il appartient en outre à " une famille très honorable de Grenoble " et son père, colonel de son état, " a laissé au 4° régiment du génie les meilleurs souvenirs" 1702 . Ces qualités apparaissent comme autant de gages de considération et de moralité car la mauvaise conduite est rédhibitoire. Le vieux docteur Déflacieux avait souhaité léguer sa clientèle et son poste de médecin cantonal à son confrère de Roussillon. Mais il se ravise quelques jours plus tard et entame des pourparlers avec un autre médecin désirant s'installer dans la commune. Le maire de Roussillon énumère au sous-préfet de Vienne les vices du candidat malchanceux : " Il se livre à l'alcoolisme et néglige sa profession ; dans ses rapports avec les malades, il ne voit que l'argent qu'il peut en tirer, il vit en concubinage avec sa maîtresse " 1703 . En comparaison, le docteur Michaud qui " a passé de brillants examens et vient de soutenir sa thèse avec mention Très Bien et félicitations du jury " apparaît comme un successeur beaucoup plus digne "au point de vue moral et scientifique " 1704 .

Les qualités professionnelles et la considération dont jouissent les praticiens ne sont pas les seuls critères pris en compte pour participer à la médecine cantonale. Les convictions républicaines des candidats comptent tout autant et cela, quelle que soit la période considérée. Le docteur Astier est " un excellent républicain " 1705 , Barrier, " un républicain sincère " 1706 , le docteur Ferjasse est " républicain et point clérical " 1707 tandis que les idées de Loras sont " franchement démocratiques " 1708 . En revanche, deux praticiens se voient refuser la fonction de médecin cantonal en raison de leurs opinions politiques 1709 : le premier est " l'un des chefs du parti réactionnaire de la localité " de Morestel 1710 , le second est " l'un des chefs les plus militants du parti réactionnaire et clérical " de Saint-Marcellin 1711 . Le docteur M. a un peu plus de chance. Il avait provisoirement reçu la circonscription de Crémieu à la mort du titulaire et l'arrivée d'un nouveau médecin dans la commune, le docteur G., qui " en même temps qu'un bon médecin est un excellent républicain " 1712 , conduit simplement à un partage de la circonscription. " Etant donné, d'une part, les sentiments réactionnaires de M. et de H. et la négligence avec laquelle H. remplit ses fonctions (...), et d'autre part, l'attitude nettement républicaine de G., explique le sous-préfet de la Tour-du-Pin en 1904, j'estime qu'il conviendrait d'accorder à ce dernier la meilleure circonscription et de partager les autres communes à peu près également entre M. et H. " 1713 .

Les impératifs politiques s'atténuent toutefois devant les manquements professionnels de certains praticiens. Le docteur G. se révélera finalement un médecin peu consciencieux vis-à-vis des obligations de sa charge et en 1910, le sous-préfet de La Tour-du-Pin 1714 propose de lui retirer sa circonscription et d'en confier une partie au docteur M. ainsi qu'à un autre médecin, dont les deux candidatures de 1900 et de 1909 n'avaient pas abouti en raison de ses opinions jugées " réactionnaires " 1715 .

Les qualités relevées dans les lettres de recommandations ne sont guère différentes de celles exigées par la préfecture de l'Isère pour ses employés, et plus largement par l'administration 1716 . Ainsi, les fiches nominatives des candidats aux concours d'expéditionnaires de 1904 et de 1907 comportent des rubriques relatives à leur moralité, leur réputation et leurs convictions politiques 1717 . Tout comme pour ses employés, le préfet procède ou fait procéder par les sous-préfets à des " enquêtes " sur les postulants à la médecine cantonale. Celles-ci ne sont pourtant pas aussi poussées ; il s'agit autant de recueillir des renseignements 1718 que de s'assurer de l'agrément des maires des communes concernées ou de personnalités politiques influentes 1719 . Ces procédés permettent non seulement de garantir la bonne marche du service mais aussi de maintenir l'esprit de concertation et de coopération qui caractérise, depuis la Restauration, les relations générales entre le préfet et les élus d'un département 1720 . Nous avons ainsi retrouvé dans les dossiers des médecins cantonaux quelques cas de nomination repoussés en raison d'élections imminentes 1721 .

On peut enfin trouver un dernier élément de parallélisme entre la médecine cantonale et les emplois administratifs dans l'exigence de la nationalité française des candidats. Les règlements qui déterminent les modalités de recrutement des employés de la préfecture ne précisent pas explicitement cette condition, mais elle est sous-entendue dans l'obligation d'avoir satisfait aux lois sur le service militaire 1722 . La nationalité française semble également impérative pour obtenir une circonscription médicale. A lire ainsi la notice individuelle contenue dans le dossier du docteur S., on se rend compte que le médecin a peu de chance de se voir attribuer la charge convoitée : " S. est de nationalité bulgare. Il a fait sa déclaration d'étranger à la mairie de Pusignan. Depuis pas de demande pour être naturalisé. De plus, il n'est pas électeur et a fait son service militaire en Bulgarie l'année dernière " 1723 . La nomination du docteur L. est également refusée par le sous-préfet de La Tour-du-Pin pour les mêmes raisons, alors qu'elle avait été vivement appuyée par le conseil municipal de Sainte-Chef 1724 .

Si les exigences quant à la bonne conduite des candidats et à leurs convictions républicaines perdurent tout au long de la période, une autre condition émerge dans les années précédant la première guerre mondiale : celle de la stabilité résidentielle. On la trouve exprimée pour la première fois, en 1908, dans un courrier du sous-préfet de Vienne au préfet de l'Isère. Cette lettre explique, sous la mention " jurisprudence de l'administration ", qu'un docteur ne pouvait être nommé médecin de l'assistance " que quand il était acquis qu'il était définitivement fixé dans la localité " 1725 . Trois plus tard, le même sous-préfet accepte de donner la circonscription des Roches-de-Condrieu au docteur Rocheblave parce que celui-ci " aurait contracté un bail à loyer de 12 ans " 1726 . Cette disposition a pour but de lutter contre l'instabilité des médecins cantonaux et ainsi d'éviter les valses de titulaires que connaissent certaines circonscriptions. A Roybon, par exemple, ce ne sont pas moins de dix praticiens qui se succèdent entre 1887 et 1913 1727 . De manière plus générale, les durées des fonctions des médecins cantonaux sont plutôt courtes.

Tableau n° 25 : Durée d'exercice de 115 médecins cantonaux du département de l'Isère (1879-1913)
Durée d'exercice Nombre de médecins Pourcentage Durée moyenne d'exercice
Moins de 5 ans 38 33,0 % 2,1 ans
De 5 à 10 ans 32 27,8 % 7,6 ans
De 11 à 20 ans 26 22,6 % 14,6 ans
Plus de 20 ans 19 16,5 % 24,9 ans
Total et moyenne générale 115 100 % 10,3 ans

Sources : Base de données

La médecine cantonale peut n'occuper que quelques mois de la vie d'un praticien comme elle peut accompagner presque toute sa carrière professionnelle. Le docteur Laffond quitte ainsi la circonscription des Abrets au bout de cinq mois 1728 , tandis que le docteur Sénébier assure le service de Mens pendant un minimum de 34 ans 1729 . Entre ces extrêmes, la période moyenne d'exercice est de 10 ans, mais les deux tiers des médecins n'atteignent pas ce seuil. Au sein de ce groupe d'ailleurs, les durées de fonctions inférieures à cinq ans dominent légèrement, avec une moyenne de 2 ans, et forment le tiers des effectifs globaux. Ainsi, pour la majorité des médecins, la médecine cantonale ne représente qu'une étape dans leur vie professionnelle.

L'étude du recrutement des médecins cantonaux montre que celui-ci obéit à deux ensembles de considérations. On retrouve d'abord, dans ce service composé de vacataires, les pratiques caractérisant l'accès à la plupart des emplois administratifs. Les médecins recherchent ainsi les recommandations de personnalités influentes ou les appuis des communes dans lesquels ils souhaitent exercer. Celles-ci sont d'autant mieux reçues à la préfecture qu'elles mettent en avant des qualités recherchées par l'administration, relatives à la fiabilité morale et politique des candidats. A cela s'ajoute des exigences spécifiques au service, qui s'élaborent petit à petit à partir de la pratique, et visent à favoriser dans le temps la stabilité des circonscriptions médicales et de leur titulaire. Les autorités publiques ne se montrent pas seulement soucieuses du recrutement des médecins cantonaux, elles veillent aussi au bon déroulement du service.

Notes
1694.

En 1899, le conseil général décide de ne plus intervenir dans la nomination des médecins cantonaux. On ne peut pourtant pas dire que le préfet consultait régulièrement l'assemblée sur ce sujet. Nous n'avons en effet relevé qu'une seule séance où le conseil général doit examiner plusieurs demandes d'attribution ou de modification de circonscriptions formulées par des communes ou des médecins. ADI, PER 56-86 : CG/PVD, séance du 14 avril 1899.

1695.

ADI, 40 X 20 : Lettre du docteur Linel au préfet de l'Isère, 5 juin 1912.

1696.

ADI, 40 X 19 : Lettre du docteur Guérin au préfet de l'Isère, 15 juin 1898.

1697.

ADI, 40 X 20 : Lettre du sous-préfet de Saint-Marcellin au préfet de l'Isère, 17 décembre 1901.

1698.

Bruno DUMONS, Gilles POLLET, Pierre-Yves SAUNIER, op cit, p. 75. Alain BANCAUD," Une nomination judiciaire...", op. cit., pp. 154-155.

1699.

Il s'agit des cas qui nous sont connus, lorsque les recommandations ont été conservées.

1700.

ADI, 40 X 16 : Lettre du conseiller général de Goncelin au préfet de l'Isère, 26 mai 1902.

1701.

ADI, 40 X 21 : Lettre du maire de La Verpillière au préfet de l'Isère, 6 janvier 1909.

1702.

ADI, 40 X 20 : Lettre du député Dufour à son " cher confrère ", 6 juin 1912.

1703.

ADI, 40 X 17 : Lettre du maire de Roussillon au sous-préfet de Vienne, 9 décembre 1900.

1704.

ADI, 40 X 20 : Lettre du maire de Roussillon au préfet de l'Isère, 15 mars 1901.

1705.

ADI, 40 X 16 : Lettre du maire et conseiller général de la Mure au préfet de l'Isère, 10 mars 1909.

1706.

ADI, 40 X 16 : Annotation des maires de Jonage, Jons, Meyzieu, Chassieu et Genas sur la lettre de candidature du docteur Barrier au préfet de l'Isère, 20 août 1903.

1707.

ADI, 40 X 18 : Lettre d'A.B. (soies ouvrières) au député Plissonnier, 28 avril 1908.

1708.

ADI, 40 X 20 : Lettre du maire de Biol au sous-préfet de La Tour-du-Pin, 10 janvier 1905.

1709.

On peut ainsi expliquer, nous semble-t-il, le partage de la circonscription de Saint-Laurent du Pont en 1904 entre le docteur Tremblay, nouveau venu, et le titulaire d'alors. D'après le conseiller général du canton, la conduite de ce dernier " manque un peu de sobriété " ; il est surtout " réactionnaire, clérical militant " et " le gouvernement de la république n'a pas d'ennemi plus acharné ". La nomination du docteur Tremblay pourrait révéler un souci de limiter son influence. ADI, 49 M 1 : Lettre du conseiller général du canton de Saint-Laurent du Pont au préfet de l'Isère, mai 1906.

1710.

ADI, 40 X 17 : Lettre du sous-préfet de La Tour-du-Pin au préfet de l'Isère, 6 février 1896.

1711.

ADI, 40 X 20 : Lettre du sous-préfet de Saint-Marcellin au préfet de l'Isère, 23 juillet 1898. Le sous-préfet ajoute : " Comme le berger soucieux de la bonne garde de son troupeau, j'estime qu'il ne faut pas introduire le loup dans la bergerie ".

1712.

ADI, 40 X 19 : Lettre d'un expéditeur non identifié à un destinataire non identifié, 19 décembre 1904.

1713.

ADI, 40 X 19 : Lettre du sous-préfet de La Tour-du-Pin au préfet de l'Isère, 30 novembre 1904.

1714.

ADI, 40 X 19 : Lettre " confidentielle " du sous-préfet de La Tour-du-Pin au préfet de l'Isère, 25 octobre 1910.

1715.

ADI, 40 X 22 : Lettre du député Chanoz au préfet, 10 décembre 1900.

1716.

Bruno DUMONS, Gilles POLLET, Pierre-Yves SAUNIER, op. cit., pp. 77-79.

1717.

ADI, 1 M 31 : Concours pour des emplois d'expéditionnaires à la préfecture de l'Isère, 30 mai 1904 et 22 juillet 1907. Fiches nominatives des candidats, 1904 et 1907. Le fait d'avoir suivi des études dans des écoles religieuses ou de manifester des opinions réactionnaires est d'ailleurs un motif de non-agrément

1718.

Par exemple, ADI 40 X 17 : Lettre du sous-préfet de Vienne au préfet de l'Isère, 23 janvier 1905 et 40 X 19 : Lettre du sous-préfet de La Tour-du-Pin au préfet de l'Isère, 7 juillet 1896.

1719.

ADI, 117 M 4 : Lettre du préfet de l'Isère au conseiller général d'Allevard, 5 décembre 1888 et Lettre du préfet de l'Isère au conseiller général du Bourg-d'Oisans, 27 septembre 1890.

1720.

François BURDEAU, Histoire de l'administration française..., op. cit., p. 214 et 239-241. Comme le rappelle l'auteur, le préfet n'est pas seulement " l'homme du gouvernement ", il est aussi " l'homme des départements ".

1721.

A propos de la nomination du docteur Fabre, par exemple, le sous-préfet de La Tour-du-Pin explique que " dans le cas où il y aurait lieu de modifier la circonscription du Docteur Gros, il serait du reste préférable de ne procéder aux changements qui pourraient être jugés nécessaires, qu'après les prochaines élections départementales ". ADI, 40 X 18 : Lettre du sous-préfet de La Tour-du-Pin au préfet de l'Isère, 23 juin 1898.

1722.

ADI, 1 M 48 : Règlement du concours pour des postes d'employés à la préfecture de l'Isère, 8 mars 1895 et AMG, 2 K 27 : Règlement du personnel des bureaux de la préfecture et des sous-préfectures du département de l'Isère, 25 septembre 1909. Les non-nationaux sont en effet dispensés du service militaire. Sur ce point, Gérard NOIRIEL, Le Creuset français. Histoire de l'immigration, XIXe-XXe siècles, Paris, Seuil, 1988, p. 77 et 81-84.

1723.

ADI, 40 X 23 : Notice individuelle, sans indication de date, ni d'auteur.

1724.

" La demande de cette assemblée pourrait être justifiée s'il y avait à Sainte-Chef un médecin de nationalité française ! Mais le docteur L. appartenant à une nationalité étrangère, j'estime qu'il n'y a pas lieu de le charger d'un service public ". ADI, 40 X 20 : Lettre du sous-préfet de la Tour-du-Pin au préfet de l'Isère, 12 juin 1906.

1725.

ADI, 40 X 22 : Lettre du sous-préfet de Vienne au préfet de l'Isère, 31 décembre 1908.

1726.

ADI, 40 X 22 : Lettre du sous-préfet de Vienne au préfet de l'Isère, 7 juin 1911.

1727.

La circonscription de Roybon (arrondissement de Saint-Marcellin) a été créée en 1887. Nous avons reconstitué la chronologie des titulaires à partir des diverses sources énumérées dans l'introduction de cette partie.

1728.

ADI, 40 X 20 : Arrêté préfectoral de nomination du 10 avril 1903 et Lettre du maire des Abrets au sous-préfet de la Tour-du-Pin, 24 juin 1903.

1729.

Comme six autres médecins cantonaux de notre base, nommé en 1879 et toujours en fonction en 1913. ADI, RAAP : Arrêté du 6 mars 1879 et PER 56-115 : CG/IDAHP, pour l'exercice 1912.