Neutraliser la " graine " 1978 , c'est avoir, d'après la législation sanitaire, une triple action sur le microbe. Il s'agit tout d'abord de l'empêcher d'attaquer le corps des individus en les immunisant grâce à la vaccination. Malgré des recherches poursuivies sur d'autres maladies contagieuses et quelques succès 1979 , cette technique ne permet d'en prévenir efficacement qu'une seule, la variole. Aussi, les autres mesures consistent-elles à circonscrire le microbe, d'abord en le localisant - c'est le rôle de la déclaration des maladies contagieuses à l'autorité publique -, puis en l'empêchant de se propager par l'isolement du malade et par la désinfection, qui détruit le germe ou le rend inoffensif.
Toutes ces mesures ne sont évidemment pas nouvelles dans le dispositif de prophylaxie des maladies contagieuses, mais la loi du 15 février 1902 confère un caractère obligatoire à trois d'entre elles : la vaccination, la déclaration et la désinfection. L'organisation de services spéciaux, municipaux et départementaux, auxquels l'exécutif avait accordé une attention toute particulière, témoignait du souci du législateur de voir ces normes strictement appliquées. Il reste à savoir comment celles-ci sont mises en oeuvre par les pouvoirs publics locaux et l'accueil que les principaux intéressés - médecins et population - leur réservent ; en somme, il s'agit d'évaluer les pratiques prophylactiques.
Henri MONOD, La santé publique..., op. cit., p. 37.
Par exemple sur le choléra et la fièvre typhoïde. Ilana LÖWY, " Le vaccin anticholérique à l'Institut Pasteur (1890-1895) : Haffkine, Metchnikoff, Roux" et Philippe J. SANSONETTI, " Un siècle de recherches sur le vaccin contre la fièvre typhoïde : fin du commencement ou commencement de la fin ? ", in Anne-Marie MOULIN, L'aventure de la vaccination, op. cit., pp. 193-209 et 210-218.