Compte tenu de l'essoufflement précoce des commissions des logements insalubres en France 2153 , la ville de Grenoble peut se féliciter d'avoir vu fonctionner la sienne pendant plus de 50 ans. Et l'institution fut loin d'avoir une existence purement formelle. Les nombreuses enquêtes qu'elle a conduites témoignent du zèle déployé par la commission pour répondre aux plaintes des habitants. Si son champ d'activité est loin de concerner l'ensemble des habitations 2154 grenobloises, la commission a eu au moins le mérite de proposer des mesures destinées à remédier aux causes d'insalubrité les plus criantes.
Hippolyte MAZE, op. cit., p. 671.
Nous employons ici les termes de logement ou d'habitation pour désigner les bâtiments d'habitation sur lesquels intervient la commission des logements insalubres de Grenoble. Ces termes n'indiquent pas que l'action de la commission se limite aux seuls appartements, contrairement à son homologue parisienne. Elle prend aussi en compte les parties communes des immeubles. Cette situation nous semble résulter du double cadre réglementaire et législatif dans lequel la commission grenobloise agit (Cf. supra, chapitre I, pp. 50-51) et non, comme à Paris, d'un travail de définition sur la notion d'insalubrité. Sur le travail de la commission des logements insalubres de Paris et son évolution, Yankel FIJALKOW, " La notion d'insalubrité... ", op. cit., pp. 140-152.