" (...) Parmi les causes d'insalubrité, explique en 1869 le président de la commission des logements insalubres de Grenoble, il y en a que les travaux exécutés par les propriétaires ne suppriment pas parce qu'elles dépendent des locataires et quelquefois des passants. Si l'on jette des ordures dans les cours ou si l'on ne nettoye pas les allées, si on dégrade les murs, si on ne tient pas propre les cabinets d'aisance établis dans les cours et dans les cages d'escaliers, s'il y a des tuyaux engorgés qu'on néglige de déboucher... " 2234 . Ce genre de discours, typique selon François-Xavier Merrien du regard porté par les élites sur les comportements populaires 2235 , est une constante des rapports de la commission des logements insalubres dans les dernières années de l'Empire. S'il semble cesser ou s'il ne laisse plus de traces sous la Troisième République, les nuisances liées aux comportements ne s'arrêtent pas pour autant, comme en témoignent les nombreuses plaintes reçues par la mairie de Grenoble.
Leur traitement ne relève plus de la procédure instituée par les lois de 1850 et de 1902 ; il concerne plus largement l'application des règlements municipaux relatifs à la salubrité publique, que la loi de 1902 rend obligatoires pour chaque commune. C'est du problème de leur exécution dont nous allons maintenant traiter. Il nous faudra tout d'abord déterminer si la réglementation sanitaire est respectée par la population, puis de quelle manière les responsables locaux se soucient de la faire appliquer.
AMG, 5 I 12 : Lettre du Président de la commission des logements insalubres au maire de Grenoble, 15 novembre 1869.
François-Xavier MERRIEN, La bataille des eaux..., op. cit., pp. 107-108.