1. L'eau pure, un produit nécessaire

Le XIXe siècle est caractérisé par un accroissement des besoins en eau : la révolution industrielle, l'accroissement des villes, la modification des pratiques d'hygiène et de propreté domestiques exigent que l'eau soit fournie en plus grande quantité 2322 . Révélateur de cet usage grandissant est l'évolution de l'estimation par les savants de la quantité d'eau nécessaire à la population : de 7 litres par jour et par habitant au début du siècle, on passe à 100 litres vers 1860, tandis que les congrès internationaux d'hygiène l'évaluent à 1 000 litres vers 1880-1890 2323 . L'eau n'est pas seulement indispensable en grande quantité, sa qualité importe tout autant : l'origine hydrique de certaines maladies contagieuses, telles que la fièvre typhoïde ou le choléra, était déjà soupçonnée vers le milieu du XIXe siècle ; la microbiologie en fournit quelques décennies plus tard une démonstration irréfutable 2324 . Le souci d'une eau pure et abondante ne se limite pas au monde des savants, on le retrouve également au sein de la population 2325 et les municipalités se préoccupent de plus en plus d'approvisionner leurs administrés en eau potable 2326 . D'abord limité à quelques grandes villes, le mouvement touche ensuite, lentement, des cités d'importance secondaire puis gagne, avec parcimonie, les petites villes et les campagnes à la fin du XIXe siècle 2327 .

Le département de l'Isère témoigne de l'effort de modernisation sanitaire qui touche la France, et en particulier la France rurale, dans le premier tiers de la Troisième République. Entre 1885 et 1914, au moins 192 communes sur les 567 que compte le département - soit 33,8 % - ont adressé, soit au Comité consultatif d'hygiène publique, soit aux conseils d'hygiène locaux un projet d'alimentation en eau potable. La proportion semble plutôt honorable au vu des quelques comparaisons qu'il est possible d'établir. Ainsi, sur les 59 départements ayant présenté un projet entre 1884 et 1890, celui de l'Isère occupe la 10e position par le nombre de projets rapporté à celui des communes 2328 . Avec 20,31 projets par an pour 1 000 habitants, il arrive en tête des 25 départements étudiés par Jean-Pierre Goubert entre 1884 et 1902 2329 .

Comme dans ceux-ci 2330 , ce sont essentiellement les petites communes rurales qui manifestent le désir de s'équiper en eau potable. 89,6 % d'entre elles ont en effet moins de 2 000 habitants et parmi elles, 74,8 % comptent moins de 1 000 habitants. Le reste des projets concerne les petites villes du département (entre 2 000 et 5 000 habitants). Les communes de Vienne, Bourgoin et Voiron, soit trois des quatre cités importantes au point de vue de la population, déposent également un projet destiné à accroître ou restaurer leur réseau de distribution 2331 .

Cependant, les projets d'alimentation en eau potable sont loin de concerner l'ensemble des villages du département : à peine un tiers sont dans ce cas à la veille de la première guerre mondiale ; par comparaison, la proportion dépasse légèrement la moitié pour les petites villes 2332 . La répartition géographique 2333 des communes ayant présenté un projet témoigne de l'inégale diffusion du désir d'équipement hydraulique, même si des progrès sont sensibles depuis 1902.

Entre 1885 et 1902, cinq cantons sur les 45 que compte le département réunissent à eux seuls 35,8 % des projets. Ils sont de surcroît localisés dans des zones géographiques bien précises : les plateaux de l'Ile Crémieu et du Nord des Terres froides, la plaine des Terres Basses ainsi que les plateaux et hauts massifs du Sud-Est. Entre ces deux ensembles, s'étale une large bande plus clairsemée qui se rétrécit nettement au niveau de la cluse de Voreppe. Enfin, la faiblesse numérique ou l'inexistence de projets est nettement perceptible dans les montagnes du Vercors, de la Grande Chartreuse et de Belledonne, ainsi que dans la plaine de Lyon et la région viennoise.

La situation évolue quelque peu à partir de 1902. Les cantons qui s'étaient révélés particulièrement fertiles en projets au cours de la période antérieure continuent de s'équiper de façon plus ou moins intense. A la veille de la première guerre mondiale, plus de la moitié de leurs communes 2334 ont ainsi adressé un projet d'alimentation en eau potable. Dans les cantons de Bourgoin, de Clelles et du Bourg d'Oisans, la proportion atteint même ou dépasse les deux tiers. Par ailleurs, des régions qui étaient auparavant délaissées commencent à manifester le désir de s'équiper : le phénomène est particulièrement net dans les cantons de Goncelin, de Corps et de Vienne-Sud ainsi que dans la plaine de Lyon. En revanche, Belledonne, le Vercors et la Grande Chartreuse, le canton de Tullins et la plaine de Bièvre continuent à rester à l'écart du mouvement.

Il est très difficile d'expliquer la répartition géographique des projets en alimentation en eau potable et son évolution. Ni la distribution des ressources en eau (abondante dans les régions montagneuses, médiocres dans les plaines et plateaux du Nord-Ouest), ni la répartition de la population, ni même les caractéristiques économiques ne permettent de fournir des éléments suffisamment convaincants. Les communes concernées, du moins celles qui s'équipent entre 1885 et 1902, ne se caractérisent même pas par l'absence d'installations hydrauliques, même si celles-ci sont souvent sommaires.

Tableau n°37 : Nature de l'alimentation des communes de l'Isère en eau potable au moment de leurs projets (1885-1902)
  Nombre de communes Pourcentage
Fontaines 31 33,7 %
Puits 26 28,2 %
Fontaines et puits 9 9,8 %
Sources et ruisseaux 4 4,3 %
Autres 5 5,4 %
Inconnu 17 18,5 %
Total 92 100 %

Sources : AN, F 8 193-194.

Dans 71,7 % des communes, il existait déjà des installations pour amener et distribuer de l'eau potable aux habitants : des fontaines et des puits avaient été construits par les municipalités ou par les soins des particuliers 2335 . Ces équipements, dont il est difficile de dater l'établissement 2336 , sont aussi bien présents dans les villages que dans les petites villes. Une distinction est toutefois à noter : alors que la fontaine existe partout, le puits reste l'apanage exclusif des communes rurales. La présence d'installations hydrauliques dans de petites unités n'a rien d'étonnant : Jean-Pierre Goubert la repère dans plusieurs régions et cite plus particulièrement le département du Doubs, où les nécessités de l'élevage ont conduit de nombreuses communes rurales à prévoir dès la décennie 1860 une alimentation en eau soigneusement établie 2337 .

Une petite dizaine de communes du département se caractérise en revanche par l'absence ou la quasi-absence d'aménagements hydrauliques. Les habitants de ces villages s'abreuvent alors là où ils le peuvent : à la source dans le meilleur des cas, aux ruisseaux, aux canaux d'irrigation, aux citernes de recueillement des eaux pluviales, voire aux marais 2338 .

Que les communes possèdent ou non une installation hydraulique, toutes s'accordent pour dénoncer les défauts de leur approvisionnement en eau potable. C'est principalement l'insuffisance quantitative de l'eau potable qui est invoquée (27 sur 56 cas connus) 2339 . Des chiffres précis sont parfois avancés : les deux fontaines de Revel-Tourdan fournissent ainsi chacune à peine 4 litres par jour et par habitant, celles de Saint-Martin d'Uriage, 5 litres et demi 2340 . Mais le plus souvent, les responsables municipaux se contentent d'évoquer la faiblesse du débit ou encore le tarissement des fontaines et des puits, en particulier pendant les périodes de sécheresse 2341 . Cette insuffisance de l'eau contraint alors les habitants à de longs déplacements 2342 ou à se rabattre sur les eaux des étangs ou du Rhône 2343 . Elle est également jugée inadaptée à l'essor du pays : ainsi, le faible volume d'eau dont dispose la commune de Theys, " station estivale recherchée ", "ne permet pas de donner aux étrangers tout le confort désirable au point de vue hygiénique " 2344 .

Souvent évoquée avec l'insuffisance de sa quantité (9 cas), mais aussi comme défaut unique (13 cas), la mauvaise qualité de l'eau retient également toute l'attention des autorités municipales. Elle n'est pas seulement citée lorsque l'équipement est inexistant, on la trouve aussi à propos des puits et des fontaines. L'eau est parfois simplement troublée au moment des fortes pluies 2345 , mais elle peut subir aussi d'autres formes de contamination plus graves : les rejets des eaux usées, les déjections humaines et animales, les infiltrations des fosses à purin voire des cimetières sont autant de facteurs responsables de la souillure des eaux potables 2346 . A Corps, la situation est telle que des écriteaux apposés à certaines fontaines avertissent " Eau contaminée " 2347 . Témoins de ces différentes pollutions, qui traduisent en fait " l'absence d'un réseau d'amenée et d'évacuation correct " 2348 , la fièvre typhoïde et la dysenterie règnent à l'état quasi-endémique dans certaines communes 2349 .

Les autres défauts de l'approvisionnement en eau potable sont évoqués de façon plus marginale. Cinq municipalités signalent l'éloignement des points d'eau ou la profondeur des puits, qui peut atteindre jusqu'à 50 mètres 2350 , et deux autres citent la vétusté ou le mauvais état des équipements.

Les projets présentés par les municipalités sont donc destinés à remédier à toutes ces situations grâce à l'amenée et la distribution de nouvelles eaux. Leurs principales dispositions sont, dans l'ensemble, conformes à celles édictées par les autorités scientifiques 2351 . Il en est ainsi de la catégorie d'eau utilisée, qui provient de source dans 71,7 % des cas. De même, les eaux à amener sont plutôt de bonne qualité 2352 pour autant que le comité consultatif d'hygiène publique puisse en juger. Pour une trentaine de cas en effet, l'instance parisienne estime que les analyses effectuées laissent quelque peu à désirer, soit qu'il manque l'analyse bactériologique 2353 , que l'analyse chimique est incomplète 2354 , ou encore que les conditions d'analyse n'ont pas été satisfaisantes 2355 . Mais ces lacunes n'empêchent pas le comité de déclarer, à une exception près, ces eaux potables arguant de l'absence de sources de pollution 2356 , de l'usage " immémorial " de la source par la population 2357 ou encore des conclusions favorables des instances sanitaires locales 2358 . Enfin, le débit des eaux à capter, quand il est nous est connu, est le plus souvent largement supérieur 2359 aux normes ministérielles de 100 litres par jour et par habitant 2360 . Dans 12 communes, il dépasse même, parfois considérablement, le seuil de 1 000 litres fixé par les congrès d'hygiène internationaux. En revanche, la fonte, matériau privilégié par les savants pour la conduite des eaux 2361 , ne semble pas vraiment triompher dans le département de l'Isère. Elle n'est en effet utilisée que dans 25 % des cas. Mais il est vrai que la forte proportion d'inconnu - 34,8 % des cas - nous empêche ici de départager la fonte et le ciment, présent à hauteur de 30,4 %.

Dans ces conditions, 85,8 % des projets des municipalités iséroises reçoivent l'agrément du Comité consultatif d'hygiène publique. Celui-ci n'émet un avis défavorable que lorsque les dossiers sont trop lacunaires, lorsqu'il existe une source de contamination des eaux ou encore lorsque celles-ci sont impropres à la consommation 2362 .

Les projets d'alimentation en eau potable ont évidemment un coût qui varie suivant la situation géographique des communes et la nature des travaux 2363 . Si dans le département de l'Isère, le coût moyen par habitant est nettement inférieur à la moyenne nationale 2364 , il existe néanmoins des différences considérables d'une commune à une autre. La commune de Bouvesse-Quirieu estime ainsi à 850 francs - soit 4,72 francs par habitant desservi - la dépense envisagée pour capter et amener de l'eau de source à la fontaine déjà existante. Au contraire, le projet de la commune de Chassieu, qui comporte le puisement à la nappe phréatique grâce à une machine élévatoire, un réservoir de distribution, l'alimentation de 28 bornes fontaines et de 15 bouches d'incendie grâce à 10 km de canalisation, prévoit une dépense de 163 000 francs, soit 219,67 francs par habitant desservi 2365 . Entre ces deux extrêmes, le coût moyen des projets d'alimentation en eau potable, connu seulement pour 57 communes sur 192, s'élève à 29 739 francs. Toutefois, pour la majorité d'entre elles 2366 , la dépense prévue est bien inférieure à cette somme.

Elle n'en constitue pas moins une charge importante pour les budgets municipaux. Très peu de communes peuvent en effet compter sur les abonnements privés pour rentabiliser, voire financer 2367 , les installations hydrauliques. Dans plus des deux tiers des cas connus entre 1885 et 1902, l'eau est uniquement distribuée par les fontaines communales et par conséquent gratuitement. Dans ces conditions, les communes ont recours à l'emprunt, partiel ou total, y compris pour des sommes très modestes 2368 . A partir de 1903, elles peuvent néanmoins compter sur les subventions de l'Etat allouées en fonction du coût des travaux par habitant et du degré d'aisance de la commune 2369 . Ce nouveau mode de financement permet ainsi à certaines communes de s'équiper en investissant dans des installations plus ou moins coûteuses.

Elément indispensable à l'amélioration des conditions sanitaires du milieu, l'eau, et l'eau potable en particulier, devient, à la fin du XIXe siècle, de plus en plus une réalité dans les petites villes et les villages du département de l'Isère. Toutefois, malgré des progrès indéniables sur ce plan, la modernisation de l'équipement hydraulique est encore loin de concerner l'ensemble des communes du département. Si l'on sait peu de choses sur l'état de l'alimentation en eau potable des communes n'ayant pas présenté de projet, nul doute que les défauts pointés par les communes initiatrices, peut-être avec d'autant plus d'acuité qu'ils sont destinés à légitimer un projet 2370 , se retrouvent dans la plupart des régions de l'Isère. Les programmes d'équipement eux-mêmes, s'ils respectent la plupart des normes scientifiques, ne desservent pas toujours l'ensemble de la population. Dans un peu plus de la moitié des projets présentés avant 1902, l'eau n'est en effet destinée qu'à une partie de habitants : les élèves d'une école, la population d'un ou plusieurs hameaux ou de l'agglomération principale 2371 . Surtout, les projets d'équipement sanitaire délaissent le plus souvent le problème de l'évacuation des eaux et des matières usées.

Notes
2322.

Jacques LEONARD, Archives du corps..., op. cit., p.95.

2323.

Jean-Pierre GOUBERT, La conquête de l'eau. L'avènement de la santé..., op. cit., p.51 et 104.

2324.

Ibid., p. 49 et Jacques LEONARD, Archives du corps..., op. cit., pp. 107-108.

2325.

Sylvain PETITET, " De l'eau du Rhône à l'eau de la Ville : la mise en place d'un service de distribution d'eau potable à Givors (1899-1935) ", Recherches contemporaines, n°5, 1998-1999 (manuscrit aimablement communiqué par l'auteur, p. 2) ; Jean-Pierre GOUBERT, La conquête de l'eau. L'avènement de la santé..., op. cit., pp. 229-230. Paul Gonnet et François-Xavier Merrien notent également que les polémiques suscitées par les projets d'adduction d'eau à Rennes et à Saint-Raphaël sont loin de laisser les populations indifférentes. Paul GONNET, " Adduction d'eau et politique municipale : des exemples en Provence orientale et dans le comté de Nice (XIXe-XXe siècles) ", in Le corps et la santé. Tome 1, op. cit., p. 85 et François-Xavier MERRIEN, La Bataille des eaux..., op. cit.,1994, p. 121.

2326.

Ces préoccupations existent également au sein du corps préfectoral. Les sous-préfets de Clamecy mènent ainsi des campagnes très actives pour assurer dans les bourgs et les campagnes une alimentation en eau convenable. Guy THUILLIER, " Pour une histoire régionale de l'eau : En Nivernais au XIXe siècle", Annales Economies Sociétés Civilisation, n°1, janvier-février 1968; pp. 55-56.

2327.

Jean-Pierre GOUBERT, La conquête de l'eau. L'avènement de la santé..., op. cit., p. 195.

2328.

D'après Henri MONOD, L'alimentation publique en eau potable devant le Comité consultatif d'hygiène publique de France (1884 à 1890), Paris, Imprimerie des Journaux Officiels, 1891, p. 16 et Ministère du Commerce, de l'Industrie, des Postes et télégraphes, Résultats statistiques du dénombrement de 1896, Paris, Imprimerie nationale, 1899, pp. 188 à 191.

2329.

Jean-Pierre GOUBERT, La conquête de l'eau. Analyse historique..., op. cit., Annexe p. 33. Voir p. 462 pour une justification de l'échantillon choisi.

2330.

Ibid., p. 462.

2331.

La modernisation de l'équipement hydraulique des villes importantes du département de l'Isère reste toutefois récente. Les principales sources qui alimentent la ville de Voiron ont été captées en 1880, celles de Bourgoin en 1874. A Vienne, le système romain d'alimentation a été restauré en 1822 et 1885 tandis qu'à Grenoble, trois captages effectués en 1823, 1852 et 1883 ont permis d'améliorer l'approvisionnement de la ville en eau potable. AN, F 218 : Enquête de 1912 sur les conditions d'alimentation en eau potable et d'évacuation des matières usées dans les communes de plus de 5 000 habitants : questionnaire des communes de Bourgoin, Grenoble, Vienne et Voiron. Sur l'alimentation en eau potable de Grenoble et de Vienne, voir en outre : Jules GIRARD, Grenoble au point de vue..., op cit, pp. 56-59 et Lionel BOUBAS, op. cit., troisième partie. Pour des détails sur les systèmes d'exploitation des eaux de ces villes, BECHMANN, " Enquête statistique sur l'hygiène urbaine dans les villes françaises ", Revue d'hygiène, Tome XIV, n°12, 1892, pp. 1077-1078 et Ed. IMBEAUX, V. THIERY, Tableau statistique de l'alimentation en eau des villes de France et d'Algérie (au-dessus de 5 000 habitants) au 1er janvier 1903, Montévrain, Imp. typographique de l'école d'Alembert, 1903, pp. 22-23.

2332.

Proportions établies d'après Préfecture de l'Isère, Dénombrement de la population de l'Isère. Recueil des actes administratifs concernant les recensements : résultats du recensement de 1901.

2333.

Cf. Annexe n°47.

2334.

Cf. Annexe n°48.

2335.

16 communes sur les 66 possédant des puits et/ou des fontaines indiquent qu'elles possèdent des installations publiques. Dans sept communes, l'équipement est entièrement privé.

2336.

Très peu de communes s'expriment à ce sujet. Lorsqu'elle le font, elles utilisent des termes très généraux comme " très ancien " ou " depuis longtemps ". On peut néanmoins citer quelques exemples. La source approvisionnant la ville de La Mure (3 384 habitants en 1899) a ainsi été captée en 1832. La fontaine de Noyarey (727 habitats en 1897) a été construite en 1835, tandis que celle du Cheylas (716 habitants en 1895) date de 1855.

2337.

Jean-Pierre GOUBERT, La conquête de l'eau. Analyse historique..., op cit, p. 464 et La conquête de l'eau. L'avènement de la santé..., op. cit., p. 215.

2338.

Par exemple : AN, F 8 193 : Commelle (eaux pluviales), F 8 194 : Villard Notre-Dame (source non captée), Saint-Paul-les-Monestier (ruisseau), Oris-en-Rattier (canaux d'irrigation), Siévoz (marais).

2339.

La hiérarchie des défauts de l'approvisionnement en eau potable des communes de l'Isère est à peu près la même que celle évoquée par Jean-Pierre Goubert. Jean-Pierre GOUBERT, La conquête de l'eau. Analyse du rapport historique..., op. cit., pp. 467-468.

2340.

AN, F 8 194 : Revel-Tourdan. Rapport du CCHPF, 18 avril 1887 et Saint-Martin d'Uriage. Projet d'alimentation en eau potable. Etude complémentaire, 5 juillet 1887. Ces documents donnent les débits par minute, les calculs ont été effectués par nous.

2341.

Par exemple, AN, F 8 194 : Saint Alban de Roche. Réponse au questionnaire relatif à l'alimentation de la commune en eau potable, 18 juin 1896. Sinard. Réponse au questionnaire..., 1896. Saint-Martin de Clelles. Réponse au questionnaire..., 7 mars 1897. La fontaine tarit six mois par an.

2342.

Les habitants de Siccieu doivent ainsi aller chercher l'eau à deux kilomètres. AN, F 8 194 : Siccieu-Saint-Julien-Carricieu. Rapport du CCHPF, 1894.

2343.

AN, F 8 193 : Creys-Pusignieu. Réponse au questionnaire..., sans date, 1894 ou 1895.

2344.

AN, F 10 2255. Theys. Travaux d'adduction en eau potable. Déclaration d'utilité publique. Rapport de l'inspecteur général, 15 juin 1911.

2345.

AN, F 8 193 : Allevard. Rapport du conseil départemental d'hygiène, 5 novembre 1894.

2346.

Par exemple, AN, F 8 193. Bougé-Chambalud. Rapport du CCHPF, 26 avril 1897 ; Four. Réponse au questionnaire ..., 20 septembre 1896 ; F 8 194 : Mayres. Réponse au questionnaire..., sans date, vraisemblablement 1894 ; Pont-Evêque. Réponse au questionnaire..., 24 mars 1893. Villard-Bonnot et Froges. réponse au questionnaire..., sans date, vraisemblablement 1898.

2347.

CDH-CS : Commission sanitaire de La Mure,séance du 13 décembre 1911.

2348.

Jean-Pierre GOUBERT, La conquête de l'eau. Analyse historique du rapport à l'eau..., op. cit., p. 468.

2349.

Par exemple, AN, F 8 194 : La Motte d'Aveillans. Réponse au questionnaire, 25 mars 1894 ; Trept. Rapport du CCHPF, 1894 ; Villard-Bonnot et Froges. Réponse au questionnaire..., sans date, vraisemblablement 1898.

2350.

AN, F 8 194 : Sardieu. Rapport du CCHPF, 23 mars 1885.

2351.

Nous reprenons ici les principaux critères énoncés par Jean-Pierre Goubert dans La conquête de l'eau. Analyse du rapport historique à l'eau..., op. cit., pp. 470-471.

2352.

L'eau est reconnue de bonne qualité dans 81,5 % des cas.

2353.

L'analyse bactériologique est explicitement prévue par l'annexe à la circulaire ministérielle du 23 juillet 1892. Elle n'est toutefois présente que dans un peu plus de la moitié des dossiers. Son absence est souvent déplorée par le Comité consultatif d'hygiène publique, qui se demande, en 1896, si l'analyse bactériologique doit impérativement figurer au dossier. Il décide d'ajourner la question jusqu'au vote de la loi sur la santé publique. Son attitude varie suivant les circonstances : le Comité semble accepter l'absence d'analyse bactériologique lorsque le projet présente suffisamment de garanties au point de vue de la protection des eaux et de leur pureté chimique. Voir en particulier AN, F 8 194 : Sinard. Rapport du CCHPF, 9 mars 1896.

2354.

En particulier lorsque la proportion de matières organiques n'a pas été recherchée.

2355.

L'analyse des eaux de Renage a, par exemple, révélé une quantité considérable de germes parce que l'échantillon avait été conservé trop longtemps à température ambiante. Reprenant les conclusions du responsable de l'analyse, le Comité consultatif d'hygiène publique déclare l'eau potable. AN, F 8 194 : Renage. Rapport du CCHPF, 1891.

2356.

Par exemple, AN, F 8 193 : Chamagnieu. Rapport du CCHPF, 1896 ; Crémieu. Rapport du CCHPF, 1894 et 194 : Vaulx-Milieu. Rapport du CCHPF, 9 juillet 1894.

2357.

Par exemple, AN, F 8 193 : Chatonnay. Rapport du CCHPF, 1893 ; F 8 194 : Villard-Saint-Christophe. Rapport du CCPHF, 1896.

2358.

Bien que n'ayant des renseignements très incomplets sur la qualité des eaux de Livet-et-Gavet, le Comité consultatif accepte les conclusions de Charles Lory, président du conseil d'hygiène départemental et directeur du laboratoire départemental. " Le savant directeur du laboratoire, explique le rapporteur du Comité, connaît sans doute la valeur de ces eaux par d'autres renseignements que ceux signalés dans l'analyse ; nous nous inclinons devant sa grande compétence et son autorité ". AN, F 8 194 : Livet-et-Gavet. Rapport du CCHPF, 16 août 1885.

2359.

Soit pour 48 communes sur 58 cas connus.

2360.

Jean-Pierre GOUBERT, La conquête de l'eau. L'avènement de la santé..., op. cit., p. 104.

2361.

Jean-Pierre GOUBERT, La conquête de l'eau. Analyse historique..., op. cit., p. 471.

2362.

Par exemple, AN, F 8 193 : Gières. Rapport du CCHPF, 1897 (dossier incomplet) ; Bouvesse. Rapport du CCHPF, 1893 (cimetière établi en amont et à 60 mètres de la prise d'eau) ; F 8 194. Saint-Martin d'Uriage. Rapport du CCHPF, 16 avril 1888 (eaux non potables : quantité considérable de matières organiques et de bactéries).

2363.

Jean-Pierre GOUBERT, La conquête de l'eau. Analyse historique..., op. cit., pp. 412-413.

2364.

Ibid. et Annexes, pp. 45 à 49.

2365.

AN, F8 193 : Bouvesse-Quirieu (1176 habitants). Réponse au questionnaire... , 1893 et Note de la Direction de l'administration départementale et communale, 13 mai 1893 ; AN, F 10 2254 : Chassieu (742 habitants). Projet d'amenée d'eau potable, 1913.

2366.

Soit 40 communes sur 57. Le coût moyen des projets présentés par ces communes est de 10 769 francs.

2367.

La commune de Commelle a ainsi eu recours à des abonnements anticipés pour financer les travaux d'alimentation en eau potable. Cette initiative a permis de réunir une somme de 10 000 francs alors que la dépenses prévisionnelle s'élevait à 7 000 francs. AN, F 8 193 : Commelle (672 habitants). Rapport du CCHPF, 1er mars 1886.

2368.

La commune d'Oris-en-Rattier a ainsi sollicité un emprunt de 460 francs pour financer un projet estimé à 1 705 francs ; celle de Mayres, un emprunt de 3 000 francs pour une dépense prévue de 3 500 francs. AN F 8 194 : Oris-en-Rattier (275 habitants). Note de la Direction de l'administration communale et départementale, 23 avril 1895 ; Mayres (175 habitants). Note de la Direction de l'Administration départementale et communale, 9 décembre 1894.

2369.

Jean-Pierre GOUBERT, La conquête de l'eau. L'avènement de la santé..., op. cit., p. 184. La commune du Bourg d'Oisans a ainsi obtenu une subvention de 6 698 francs, soit 25 % de la dépense subventionable ; celle de la commune de Venosc se monte à 45 239 francs, soit 48 % de la dépense subventionable. AN, F 10 2254 : Bourg d'Oisans. Rapport de l'ingénieur subdivisionnaire, 19 mai 1913 et F 10 2255 : Venosc. Rapport de l'ingénieur subdivisionnaire, 18 octobre 1908 .

2370.

Jean-Pierre GOUBERT, La conquête de l'eau. Analyse historique du rapport à l'eau..., op. cit., p. 467.

2371.

Voici comment se répartit la couverture hydraulique de la population dans les projets présentés entre 1885 et 1902 : inférieur au tiers des habitants : 21 communes ; entre le tiers et la moitié : 7 communes ; entre la moitié et les trois quarts : 11 communes ; plus des trois quarts : 11 communes ; la totalité ou la quais-totalité : 14 communes ; inconnu : 28 communes.

Il faudrait davantage d'éléments pour apprécier les conditions d'alimentation en eau potable de la population non desservie. En tout cas, 27,2 % des communes ayant présenté un projet avant 1902 décident de compléter leur distribution.