2.2.2 Le paramètre continu

La périphrase « sein + participe II » indique un état simultané du procès qui l’engendre si le verbe ne revêt pas l’aspect interne mutatif. Dans le cas où le verbe non-mutatif revêt l’aspect interne ponctuel, il ne permet pas au procès d’être perçu subjectivement comme un état et n’autorise pas la formation de la périphrase « sein + participe II » (*« Er ist geohrfeigt », *« Sie ist gegrüßt »). Dans le cas où le verbe non-mutatif présente la valeur durative-itérative et se caractérise par la répétition d’un procès discontinu, il ne permet pas au procès d’être perçu subjectivement comme un état et n’autorise pas la formation de la périphrase « sein + participe II » (*« Der Rücken des Patienten ist abgeklopft »). Dans le cas où le verbe non-mutatif revêt l’aspect interne duratif-non limitatif, il permet au procès continu d’être perçu subjectivement comme un état et autorise parfois la formation de la périphrase « sein + participe II » (« Der Gefangene ist von drei Soldaten bewacht » mais pas *« Er ist bewundert »)526.

L’impossibilité de former le syntagme « sein + participe II » avec les verbes porteurs du paramètre duratif-itératif ne concerne pas seulement les verbes non-mutatifs. Elle est de rigueur avec certains verbes qui se caractérisent par leur neutralité vis-à-vis du résultat obtenu. C’est le cas de « beschießen ». M. Vuillaume estime que ce verbe n’appartient ni à la catégorie des procès « transformatifs » ni à la catégorie des procès « non-transformatifs »527. Il exclut la lecture transformative sur la base que l’action n’affecte pas nécessairement durablement son objet : « le tir a pu manquer ses cibles ou ces dernières être tellement coriaces que les coups au but les laissent intactes »528. Il rejette vraisemblablement la lecture non-transformative pour les mêmes raisons : si le tir a pu manquer ses cibles, il a tout aussi bien pu les atteindre. Le verbe « beschießen » présente une valeur durative-itérative qui empêche de l’envisager comme un état durable. Il invite à se représenter une succession de procès identiques (« schießen ») impliquant la présence de pauses entre eux, c’est-à-dire d’intervalles pendant lesquels le procès « schießen » n’a pas lieu. Le cas du verbe « schlagen » est plus complexe. Il n’est pas possible d’employer la construction « sein + participe II » pour parler d’un enfant battu : *« Das Kind ist geschlagen », mais il est possible d’utiliser ce même verbe au sein de cette même construction lorsque l’on fait allusion à la défaite d’un ennemi : « Der Feind ist geschlagen »529. Ce verbe est en effet polysémique et selon la signification qu’il revêt en contexte, il marque un procès qui affecte son objet (« vaincre l’ennemi ») ou qui s’avère « neutre » quant au résultat produit (« donner des coups à un enfant »). L’impossibilité de rencontrer le verbe « schlagen » au sein de la construction « sein + participe II » tient à la nature durative-itérative du procès : un enfant battu n’est pas un enfant qui a été battu une fois et qui porte éventuellement les traces durables de cet accès de violence, mais un enfant qui est battu à intervalles réguliers.

H. Engelhardt considère que pour la plupart des verbes fréquentatifs le syntagme « sein + participe II » n’est pas courant. Elle envisage néanmoins la formation de la périphrase pour un petit nombre d’entre eux dans des conditions bien définies (phrase conditionnelle). Nous sommes d’accord avec elle sur l’existence d’une catégorie de verbes fréquentatifs pour lesquels la périphrase « sein + participe II » est possible, mais nous n’approuvons pas le choix des verbes qu’elle classe dans cette catégorie. Nous ne comprenons par exemple pas pourquoi elle considère le verbe « waschen » comme un verbe fréquentatif. Il implique certes la répétition d’un même geste mais il vise un procès transformatif unique qui affecte son objet en le faisant passer de l’état de saleté à l’état de propreté. Les verbes pour lesquels la périphrase « sein + participe II » est envisageable nous semblent avoir pour caractéristique de présenter les différentes phases du procès duratif-itératif comme délimitées par des seuils nettement marqués. Ils permettent outre la lecture bilan-statique la lecture processuelle-dynamique (« bezahlen », « beleuchten », etc.). « Bezahlen » entraîne la lecture processuelle-dynamique lorsqu’il fait référence à l’acte de payer. Il présente cet acte comme unique par le biais d’indications temporelles ponctuelles ou d’informations sur la nature du travail réalisé (« Die Arbeit / der Arbeiter wurde am Samstag bezahlt », « Der Arbeiter wurde für diesen Auftrag schlecht bezahlt »). Il entraîne la lecture bilan-statique lorsqu’il vient caractériser ce qui est versé mensuellement à l’employé. Les auteurs du C.R.L.G. pensent que la lecture bilan-statique est limitée aux cas où le patient désigne une personne humaine530. Or le trait sémantique « +/- animé » du patient importe peu : « Die Arbeit / der Arbeiter wurde / war schlecht bezahlt »531. « Beleuchten » entraîne la lecture processuelle-dynamique lorsqu’il fait référence à la transition entre l’obscurité et la clarté : « Die Bühne wird plötzlich beleuchtet ». Il entraîne la lecture bilan-statique lorsqu’il vient caractériser la façon dont la rue est éclairée pendant la nuit : « Die Straße wird / ist schlecht beleuchtet ». La suppression de l’indication adverbiale « schlecht » autorise la double lecture pour le verbe « beleuchten » tandis qu’elle entraîne automatiquement la lecture processuelle-dynamique dans le cas du verbe « bezahlen » (« Die Arbeit war bezahlt »). Il est possible d’interpréter l’état décrit dans la phrase « Die Straße ist beleuchtet » comme le résultat d’un procès antérieur (lecture processuelle-dynamique) ou comme simultané du procès qui l’engendre (lecture bilan-statique) :

‘Aber auch diese Verwendung läßt noch erkennen, daß die Zustandsinterpretation, die man als Folge einer vorausgegangenen Handlung zu verstehen geneigt ist, nicht unbedingt transformativ aufgefaßt werden muß. Es ist vielmehr die Wiedergabe eines Geschehens, das nicht perfektiv (vor allem in- oder egressiv) markiert ist, sondern kursiv gesehen wird. Diese Gebrauchsweise ist im übrigen durchaus im Deutschen bewahrt geblieben : bis zu Verwendungen wie die Straße ist beleuchtet im Neuhochdeutschen [...].532

Nous supposons que les différences engendrées par la suppression de l’indication adverbiale « schlecht » tiennent à l’aspect interne du lexème verbal. « Bezahlen » est un verbe ponctuel imposant la lecture processuelle-dynamique. « Beleuchten » est un verbe duratif-itératif imposant la lecture bilan-statique. C’est le co-texte qui vient éventuellement « courtcircuiter » les valeurs aspectuelles respectives de ces verbes.

L’existence de phases clairement délimitées les unes des autres ne suffit pas à autoriser la formation de la périphrase « sein + participe II » lorsque l’itérativité n’est pas exprimée au niveau du lexème verbal mais au niveau des indications adverbiales (« oft », « häufig », « hin und wieder », « jedes Jahr », etc.)533 :

‘- *Der Zaun war jedes Jahr frisch gestrichen. vs. Ich kannte jedes Haus, jeden Garten und jeden Zaun, den, der jedes Jahr frisch gestrichen wurde, den, dessen Holz so grau und morsch geworden war, daß ich es mit der Hand zerdrücken konnte (V, p.16)’

L’indication adverbiale de fréquence « jedes Jahr » interdit la formation de la périphrase « sein + participe II » pour les verbes à aspect interne mutatif imposant la représentation d’un agent humain534. Le procès présente des phases délimitées par des seuils nettement marqués, mais la présence de ces phases ne suffit pas à bloquer la lecture processuelle induite par le trait « + animé » du sujet logique même quand celui-ci n’est pas exprimé. M. Brandt explique l’impossibilité de l’énoncé *« Hie und da sind auch Frauen schon entlassen » par la valeur rhématique de l’objet logique alors qu’en réalité c’est l’indication temporelle de fréquence induite par la pluralité des lieux concernés (« hie und da ») qui bloque la formation de la périphrase « sein + participe II »535.

‘- *Er ist häufig beobachtet.’

L’indication adverbiale de fréquence « häufig » ne suffit pas à marquer la présence de phases nettement délimitées au niveau du procès duratif-non limitatif. Elle ne permet pas la formation de la périphrase « sein + participe II ».

‘- Das Gedicht handelt vom Wort und man versucht als Lyriker ja, die Sprache wieder etwas weiter zu bringen ... und in diesem Gedicht wird dieser Vorgang dargestellt, daß man also ein Wort aus der Geschwätzigkeit nimmt, d.h., es ist vielleicht schon etwas abgegriffen oder oft gehört und daß man nun versucht ... (cité par D. Baudot 1989, p.718) ’

D. Baudot s’appuie sur cet exemple pour ébaucher la théorie selon laquelle l’indication adverbiale « oft » « de par son désigné ‘fréquentatif’ confère au complexe verbal un aspect interne non plus duratif-statique mais duratif-itératif et permet, par là, de marquer des phases dans le déroulement du procès, ce qui rend alors possible le passif bilan en sein »536. Le problème est que les informateurs consultés n’acceptent pas *« Das Wort ist oft gehört » alors qu’ils jugent correct « Das Wort ist schon etwas abgegriffen oder oft gehört ». Il nous semble que ce qui rend possible ici l’utilisation du participe II « gehört » en structure attributive est non pas la présence de « oft » mais le fait que « gehört » soit coordonné à un autre participe II de nature nettement adjectivale (*« ein Wort abgreifen »).

‘- Sie schlafen schneller ein, dafür ist ihre Nachtruhe häufig von Wachphasen unterbrochen. (Der Spiegel n°36, 06.09.1999, p.240)’

Dans cet extrait, le paramètre discontinu du lexème verbal « unterbrechen » induit la présence d’un seuil qui sous l’influence de l’adverbe de fréquence « häufig » et de l’indication pluriel « Wachphasen » apparaît comme se répétant à intervalles réguliers ou non. Le seuil constitue un espace-temps borné à ses deux extrémités : la borne gauche sépare l’état de sommeil de l’état éveillé et la borne droite sépare l’état éveillé de l’état de sommeil. Le groupe prépositionnel à base « von » vient spécifier le dérivé nominal qu’il est possible de former à partir du verbe (« die Unterbrechung »). Il indique que les interruptions successives coïncident exactement avec les phases d’éveil et oblige en cela à interpréter le lexème verbal « unterbrechen » comme dénotant un procès duratif-non limitatif (« wachen ») décomposable en une série d’états strictement identiques les uns aux autres, non orienté vers un terme et pouvant en principe se poursuivre indéfiniment ; la situation redevient identique à ce qu’elle était avant le début du procès (« schlafen ») lorsque le procès s’achève (pour des circonstances qui lui sont extérieures). La formation de la périphrase en « sein » est rendue possible par le trait sémantique « - animé » du sujet logique car dès lors que l’agent désigne une personne, la forme en « werden » s’impose : *« Ihre Nachtruhe ist häufig vom schreienden Kind unterbrochen ».

Dans le cas où le verbe non-mutatif revêt l’aspect interne duratif-non limitatif, il permet au procès continu d’être perçu subjectivement comme un état et autorise parfois la formation de la périphrase « sein + participe II ». La difficulté réside dans la catégorisation des verbes susceptibles de former ou non la périphrase en « sein ». La grande majorité des verbes susceptibles de former la périphrase thématisent l’idée d’observation, de harcèlement ou de commandement (« beobachten », « bewachen », « überwachen », « beschatten », « verfolgen », « hetzen », « quälen », « plagen », « kommandieren », « steuern », « regieren », etc.). Ils ne présentent pas de caractéristique commune. H. Engelhardt affirme que la périphrase est presque toujours possible si l’objet logique désigne un inanimé. Pour asseoir sa théorie, elle invoque l’absence de rapport de forces entre l’agent et le patient. Quand le patient est une personne, il est enclin à se rebeller contre toute action exercée sur lui du moment qu’elle lui déplaît, mais quand il possède le trait sémantique « - animé », il se laisse influencer sans résister : « Das mag daran liegen, daß Sachen sich leichter vom Vorgang betreffen lassen als Personen. »537 Il est ainsi possible de dire « der Park ist gepflegt » mais pas *« im Krankenhaus ist er gepflegt ». L’exemple du verbe « pflegen » fourni par H. Engelhardt pour étayer sa théorie présente deux lacunes. H. Engelhardt ne prend pas soin d’éliminer les cas où le participe II s’est figé dans un emploi adjectival. Elle ne catégorise pas le participe II « gepflegt » de la phrase « der Park ist gepflegt » comme un authentique adjectif alors qu’il peut apparaître au degré I ou II. A cela s’ajoute qu’H. Engelhardt néglige le rôle de la nature sémantique de l’agent du procès. Elle ne voit pas que la périphrase n’est généralement pas possible si le sujet logique désigne une personne. Dans la phrase *« im Krankenhaus ist er gepflegt », le complément de lieu oblige l’allocuté à restituer l’agent humain élidé et du coup à se représenter le procès dans son déroulement. C’est parce que le lexème verbal « suchen » impose la représentation d’un agent animé qu’il ne permet pas davantage que « pflegen » la périphrase en « sein » - et ce, que l’objet logique désigne une personne ou un objet : *« der Dieb ist gesucht » / *« der Bleistift ist gesucht ». Il n’est envisageable au sein de la construction attributive qu’à la condition que le participe II se soit figé dans un emploi adjectival : « Diese Ausdrucksweise ist sehr gesucht ». Plus que la nature sémantique de l’objet logique, c’est finalement la nature sémantique du sujet logique qui semble empêcher dans un certain nombre de cas la formation de la périphrase en « sein ». Le critère de la nature sémantique du sujet logique ne présente néanmoins pas le statut de condition nécessaire et suffisante. Il n’est pas décisif pour expliquer l’impossibilité de former la périphrase en « sein » (« Der Gefangene ist Tag und Nacht von drei Soldaten bewacht »). Pour semer un peu plus la zizanie, il faut signaler qu’il n’est pas toujours possible de distinguer catégoriquement le participe II de l’adjectif. Prenons le cas du lexème verbal « sehen ». Il n’apparaît pas au sein de la construction attributive lorsqu’il marque l’activité de perception visuelle : *« Er ist gesehen ». Il apparaît au sein de la construction en alternance avec « werden » lorsqu’il fonctionne avec « gern » :

Le choix de la forme en « sein » résulte dans le premier cas de la mise en facteur commun de l’auxiliaire « sein » avec le participe II du verbe mutatif-limitatif « öffnen ». Le choix de la forme en « werden » résulte dans le second cas de la mise en facteur commun de l’auxiliaire « werden » avec le participe II du verbe « dulden ». Tant que l’adverbe n’est pas soudé au participe II, il reste envisageable de catégoriser « gesehen » comme participe II. Mais dès lors que l’adverbe forme un seul mot avec le participe II, il doit impérativement être catégorisé comme adjectif : « Bei Stuttgart gibt es jetzt das erste Spezialreisebüro für Hundebesitzer - inzwischen sind auch in Luxushotels Hunde gerngesehene Gäste. » (Die Welt, 25.06.1999, p.1).

Quelle est la valeur spécifique de la périphrase « sein + participe II » vis-à-vis de son homologue en « werden » dans le cas précis où elle indique un état simultané du procès qui l’engendre ? La périphrase a tendance à conférer une portée générale à l’énoncé là où « werden » insiste plutôt sur le caractère occasionnel du procès. H. Szabó fait remarquer que la différence entre les énoncés « ich bin geliebt » et « ich werde geliebt » se situent « sur le plan d’une opposition sémantique généralité : action définie et si, répétitive, chaque fois individuelle »538. Elle estime que la forme en « sein » implique que le « ich » est apprécié de tous (« alle lieben mich »)539 tandis que la forme en « werden » implique que le « ich » est aimé par une (ou plusieurs) personne(s) prise(s) individuellement (« jemand / einige Leute liebt / lieben mich »). D. Baudot fait une analyse similaire à celle d’H. Szabó pour le lexème verbal « meinen » tout en présentant pour ce verbe le choix de la forme en « sein » comme fixé par la convention : « L’usage veut, lorsqu’il s’agit d’expliciter pour autrui un terme ou de clarifier l’identité d’une personne [...] que l’on se place dans une perspective de bilan, ce qui a pour effet de conférer à la définition fournie une valeur de vérité générale plus forte que la perspective processuelle qui présenterait la valeur de vérité de la définition fournie plutôt comme occasionnelle, accidentelle. »540

La valeur de vérité générale est souvent soulignée par la présence de marqueurs de la catégorie de l’indéfinitude (« ein »), de quantificateurs ou d’adjectifs marquant l’idée de totalité (« jed- », « all- », « ganz- »), d’indications temporelles de fréquence ou de durée (« oft », « immer », « stets », etc.) ou encore de termes dont la fonction sémantique est de proposer une vision globale de l’information (« im allgemeinen »). Le temps est fréquemment le présent gnomique :

L’introduction d’une indication adverbiale de fréquence ou de durée (« Tag und Nacht », « über die ganze Nacht », etc.) vise à compenser le statisme de la forme en « sein ». G. Zifonun se demande si elle n’a pas pour effet dans certains cas de jeter une passerelle avec la valeur de transformativité en suggérant que le procès exprime un acte clos (cf. l’adjectif « ganz ») :

‘Eindeutig steht immerhin fest, daß es zu bestimmten nicht-transformativen Verben ein sein-Passiv gibt (er war den ganzen Tag bewacht) - hier ist vielleicht die Abgeschlossenheit und Konturiertheit einer « gebundenen Episode » (Langacker 1982, S.70) die Brücke zur telischen Transformativität541.’

Parvenu au terme de ce parcours, il nous semble opportun de résumer rapidement les points développés dans cette partie. Il ressort de l’analyse que lorsque le verbe présente l’aspect interne duratif-itératif (paramètre discontinu), la forme en « sein » n’est pas possible si le procès répété n’est pas « transformatif » (*« der Rücken ist abgeklopft », *« die Stellung ist beschossen »). Lorsque le verbe présente l’aspect interne duratif-non limitatif (paramètre continu), la forme en « sein » est parfois envisageable (« Er ist den ganzen Tag bewacht »), parfois impossible (*« Er ist bewundert »). Il est difficile d’établir des critères objectifs permettant de catégoriser les verbes susceptibles ou non de former la périphrase en « sein ». Nous avons pu mettre à jour quelques régularités (en particulier au sujet du sémantisme du verbe) mais nous avons conscience de l’ampleur de la tâche qu’il reste à accomplir pour arriver à définir précisément les critères nécessaires à un verbe duratif-non limitatif afin qu’il admette la forme en « sein ».

Notes
526.

Nous ne comprenons pas pourquoi D. Baudot parle de l’« aspect duratif (itératif) » (1989, p.643) de « bewachen ». En effet, la garde a beau être régulièrement renouvelée, les prisonniers ne sont jamais laissés sans surveillance. Cela est d’autant plus surprenant qu’il attribue l’« aspect duratif-statique » au verbe « bewundern » tout en expliquant que le non-emploi de « sein » pour ce verbe au sein de la construction « sein + participe II » est « dû à ce qu’à l’intérieur d’un aspect syntaxique cadre, bilan, d’énoncé, seule une description dynamique du procès semble possible, vraisemblablement car l’admiration ne subsiste que si elle est sans cesse renouvelée. » (1989, p.711) Le fait que notre corpus comporte un exemple où l’auxiliaire « sein » est associé à « bewundert » ne doit en rien nous amener à revenir sur le principe du non-emploi de « sein » pour le verbe « bewundern » au sein de la construction « sein + participe II ». En effet, comme nous avons déjà eu l’occasion de le signaler, « bewundert » n’est pas, dans cet exemple, un participe II mais un adjectif (coordination à un autre adjectif par « und ») : « Aber wieviel Energie war in mir, wieviel Vertrauen, eines Tages schön und klug, überlegen und bewundert zu sein, wieviel Erwartung, mit der ich neuen Menschen und Situationen begegnet bin. » (V, p.39) L’analyse de la forme « bewundert sein » prouve le bien-fondé de la démarche adoptée dans les préliminaires. Elle montre qu’il est important de filtrer dans un premier temps les adjectifs à forme de participe II car sans ce filtrage il est difficile de dégager des constantes.

527.

VUILLAUME 1997, p.121 : « D’abord, certains procès semblent n’appartenir à aucune des deux catégories (c’est peut-être [sic] du procès dénoté par beschießen). »

528.

VUILLAUME 1997, p.120

529.

Cf. « Auch der zweite Versuch, die Datscha zu retten, ist gescheitert. Zwar ist Ljusja noch nicht geschlagen ; aber die Sache steht schlecht. » (PA, p.436)

530.

Cf. « Die iterative Bedeutung hängt damit zusammen, daß ein Lohnempfänger in regelmäßigen Abständen bezahlt wird. Diese Ambiguität ist bei einem nicht menschlichen Patiens selbstverständlich ausgeschlossen : (4) Allein die Hotelrechnungen in Cannes können nur von den Amerikanern bezahlt werden. (Zeit) » (C.R.L.G. 1987, p.254)

531.

Cf. « Man bot mir dort eine Stelle als Sachbearbeiterin an ; es war nichts Aufregendes und wurde schlecht bezahlt. » (HT, p.8), « Obwohl Bush sich als Fan von Resozialisierung gibt, stehen in Texas kaum Pflichtanwälte zur Verfügung ; wenn überhaupt, werden sie erbärmlich schlecht bezahlt. » (Der Spiegel n°28, 12.07.1999, p.122), « Er wird gut bezahlt » (Der Spiegel n°28, 12.07.1999, p.183)

532.

EROMS 1992, pp.234-235

533.

Notons un cas particulier où l’itérativité n’est ni marquée au niveau de l’aspect interne verbal ni au niveau d’indications adverbiales. C’est la répétition du signifiant qui entraîne l’idée de répétition sur le plan du signifié : « Das Fenster ging zur Bahnhofstraße und der Blick auf das Gelände des ehemaligen Bahnhofs, das um- und umgewühlt wurde und auf dem hier und da schon die Fundamente neuer Gerichts- und Behördengebäude gelegt waren. » (V, p.13)

534.

O. Leirbukt (1983, p.78) cite un exemple qui nous semble inacceptable en raison de l’indication de fréquence « zweimal » et de la signification du verbe « zugeben » (il suppose l’antériorité du procès « schießen ») : « Im übrigen gibt der Staatsanwalt selbst zu, daß in der Nähe des Postens zweimal scharf geschossen ist. (Beleg von Curme 1960 : 296) ».

535.

BRANDT 1982, p.30 : « Ferner spielt die Satzfokussierung eine wichtige Rolle, indem das Zustandspassiv nur dann auftreten kann, wenn das Objekt Thema des Satzes ist. Steht das Objekt als Rhema, muß das Aktiv oder das Vorgangspassiv gewählt werden :

(19) *Hie und da ... sind auch Frauen schon entlassen.

(20) Hie und da ... sind auch Frauen schon entlassen worden.

(21) Hie und da ... hat man auch schon Frauen entlassen.

Andererseits dürfte das Zustandspassiv, wenn das Objekt als Thema auftritt, weitaus frequenter sein als das entsprechende Aktiv :

(22) Diese Frauen sind entlassen.

(23) Man hat diese Frauen entlassen. »

536.

BAUDOT 1989, p.718

537.

ENGELHARDT 1969, p.183

538.

SZABÓ 1975, p.205

539.

Le participe II « geliebt » est concurrencé par l’adjectif « beliebt » au sein de la construction attributive, ce qui explique le refus de certains de nos informateurs face à la phrase « Er ist geliebt ».

540.

BAUDOT 1989, p.705

541.

ZIFONUN 1992, p.261