Conclusion

L’économie des bibliothèques est un champ d’investigation peu développé dans la littérature. La plupart des travaux qui évoquent cette question sont des travaux empiriques et limités à un aspect étroit de la question (coûts du catalogage, coûts de la conservation, tarification, droit de prêt, droit de copie, etc.) Seuls quelques travaux ont poussé la réflexion jusqu’à la modélisation théorique, en s’appuyant sur des activités présentant des similitudes avec celle de la bibliothèque, comme l’édition, les médias ou la presse écrite. C’est ainsi que Jean-Michel Salaün a développé le concept de la communication flottante (1995) qui désigne “ les messages qui ne sont pas adressés à un ou plusieurs individus précisément repérés. ” D’autre part, il a esquissé les deux économies qui régissent la bibliothèque, à savoir l’économie de la collectivité d’appartenance et l’économie du document en lui-même (physique ou virtuel), et par extension l’économie de la collection [SALAÜN, 1996, 1997]. Florence Muet (1996), pour sa part, s’est intéressée aux limites de l’assimilation du fonctionnement de la bibliothèque à un processus de transformation industrielle de documents en collections. Elle a démontré que la réhabilitation de l’usager passe par l’analyse de la bibliothèque en tant qu’activité de service. Mais les évolutions technologiques (développement des services à distance), économiques (tarification, globalisation, etc.) et politiques (service public ou service privé ?) font que la notion de service elle-même connaît des mutations profondes qui viennent s’ajouter aux mutations vécues par le document pour ouvrir un champ d’investigation assez large qui interpelle le concept du réseau.