Jean-Louis le Moigne (1986) distingue deux catégories morphologiques, selon qu’il s’agisse du modèle cybernétique ou du modèle systémique.
Dans le modèle cybernétique, l’organisation s’articule en deux sous-systèmes:
La circulation fonctionne selon le principe de feed-back (rétroaction). Le système de pilotage reçoit les informations sur le fonctionnement du système piloté, les analyse et se régule pour continuer à fonctionner, et ainsi de suite suivant un circuit bouclé qui assure l’autonomie du système. La force de ce modèle réside selon Jean-Louis le Moigne dans son extrême simplicité conceptuelle.
Mais c’est de cette force elle-même que découle la faiblesse du modèle cybernétique qui, avec la complexification des modes et systèmes de gestion des organisations, a révélé ses limites à gérer les situations naissantes. Un nouveau modèle, dit systémique, apparaît alors. Celui-ci considère que le réseau n’est pas donné, mais qu’ “ il se construit en coévoluant avec son environnement. ” 71 Ainsi, le fonctionnement du réseau n’est pas prédéfini en référence à une norme rationnelle préexistante, imposée au système de pilotage. Le réseau n’est de ce fait, qu’un état transitoire dans une situation organisationnelle en perpétuelle mutation. En faisant circuler de l’information (en informant), le réseau s’informe, et par là même, il se transforme.
On remarque que la plupart des typologies établies pour les morphologies de réseaux sont fortement marquées par la référence informatique. La typologie des réseaux locaux en trois formes d’organisation proposée par Jean-Louis le Moigne (1989) nous semble résumer au mieux les différentes morphologies que peut avoir un réseau :
- LE MOIGNE, Jean-Louis, Op. Cit.