Deuxième partie :
l’évaluation économique des réseaux de bibliothèques

Chapitre 4 : Bibliothèques et évaluation

Comment évalue-t-on la réussite de la coopération ? Est-ce par rapport à une utilisation optimale des ressources engagées ? Est-ce en comparant les résultats aux objectifs de départ ? Ou est-ce encore par rapport à la capacité de la bibliothèque à satisfaire les flux de demandes enregistrés après la mise en route de la coopération ?

Quoi qu’il en soit, il n’y a pas lieu à l’improvisation en matière d’évaluation. L’évaluation n’est ni un art, ni une intuition. Avant d’être un savoir-faire, elle est un vouloir-faire ; autrement dit, elle est d’abord une culture d’interrogation sur la rationalité, l’utilité, les difficultés, les perspectives, etc. de ce que l’on fait. C’est donc une question de traditions et de pratiques. Mais pour être efficace, l’évaluation doit évoluer de l’empirisme vers une démarche rigoureuse fondée sur un ensemble de techniques et de règles précises à respecter. Cette tendance à la systématisation a été amorcée dans les bibliothèques françaises depuis quelques années et, en se généralisant, elle ne fait que s’accentuer.

En matière de coopération, il est difficile à une bibliothèque qui n’a pas développé cette culture de l’évaluation à son niveau propre de réussir une évaluation ouverte sur l’extérieur et dont une partie est liée à des facteurs communs avec ses partenaires. Il nous semble donc utile de commencer cette partie par un chapitre dont l’objectif est d’élucider la place qu’occupe l’évaluation dans la pratique des bibliothèques.