1.2. Le tournant des années 90

L’histoire des bibliothèques retiendra la date d’avril 1998 comme moment fort dans l’évolution des approches d’évaluation des bibliothèques. Cette date correspond à l’homologation par l’organisation internationale de la normalisation d’une norme relative aux indicateurs de performance des bibliothèques sous la référence ISO 11620. Cette norme est l’aboutissement de plusieurs années de débats sur l’évaluation des bibliothèques jalonnées par des pratiques hétérogènes en la matière. Elle symbolise un haut niveau de conscience de la nécessite d’harmoniser les pratiques d’évaluation des bibliothèques.

‘“ Dans ce domaine où le retour sur investissement n’est pas mesurable en termes directement économiques et où les variations de financement peuvent être importantes d’une année sur l’autre, il devient donc vital pour les bibliothécaires de se faire les meilleurs interprètes des attentes réelles de l’ensemble des usagers, de montrer que leur service est performant, que la qualité du service peut encore être améliorée, et de disposer à cet effet d’outils fiables et reconnus pour l’évaluation de la performance. ” 100

Le fonctionnement de la bibliothèque repose sur l’interaction entre trois acteurs : les décideurs (les tutelles), les professionnels et les usagers. Les premiers fixent les objectifs stratégiques (missions et orientations) de la bibliothèque à la base de propositions des seconds qui appliquent la politique arrêtée par les premiers tout en étant attentifs au feed-back émis par les troisièmes.

Ainsi, l’évaluation est une démarche complexe qui fait intervenir (directement ou indirectement) ces trois acteurs en s’appuyant sur des indicateurs construits et exploités pour servir des objectifs définis selon des critères bien définis.

Notes
100.

- CARBONE, Pierre. – “ Évaluer la performance des bibliothèques : une nouvelle norme ”, in : BBF, t. 43, n° 6, Paris, 1998, pp. 40-45