2.1.2. Quelques exemples de coûts de réseau incorporables

On peut tenir le même raisonnement économique pour la constitution d’une collection partagée que pour un réseau d’échange (prêt entre bibliothèques)[SALAÜN, 1997]. Dans les deux cas, on a à faire à une collection en réseau (ou à un réseau de collections). J-M. Salaün identifie quatre catégories de coûts directs, induits par les réseaux de partage documentaire, facilement repérables dans une bibliothèque :

  • Le premier porte sur le coût d’augmentation de la collection. Une bibliothèque peut déterminer le nombre de documents qu’elle a acquis, traités et conservés en liaison directe avec la coopération. Un coût positif correspondrait aux documents que la bibliothèque n’aurait pas acquis sans la coopération parce qu’ils ne rentrent pas dans sa mission originelle. Cela signifie que la bibliothèque est investie, “ à cause ” de la coopération, de missions supplémentaires à sa mission première. Ces missions induisent des dépenses supplémentaires et donc une surcharge financière. Un coût négatif (un bénéfice) signifie que la collection augmente et s’ouvre sur de nouveaux secteurs pour lesquels, sans la coopération, la bibliothèque n’aurait pas investi de l’argent, parce qu’ils ne relèvent pas de sa mission première. Un coût nul signifie que “ la coopération ne porte que sur les fonds acquis dans le cadre de la mission première de la bibliothèque. ” 130  Autrement dit, la coopération ne change en rien la politique documentaire de la bibliothèque. Les coûts d’augmentation de la collection sont les mêmes avec ou sans la coopération.
  • Le deuxième poste de coût est lié à la normalisation. Pour partager les collections, il faut harmoniser les normes et outils de traitement et de signalement (normes de catalogage et d’indexation, architectures des catalogues, interfaces, etc.)
  • Le troisième poste de coût tient aux frais d’envoi et de réception des documents échangés (personnel affecté à ces tâches, infrastructure de transport : poste, télécoms, et autres réseaux, etc.)
  • Le quatrième poste de coût regroupe les frais de gestion courante (petits frais non facturés à l’usager, voyages, frais de dossiers, bilans, etc.) A l’arrivée, ces détails représentent une charge considérable en temps et énergie dépensés.
Notes
130.

- SALAÜN, Jean-Michel, 1997, Op. Cit.